BTR 479

18 BATIRAMA N°479 I JUIN - JUILLET 2018 ACTUALITÉ MÉTIERS © EJ Réutiliser les laines de verre usagées pour fabriquer des produits d’isolation neufs est désormais possible. C’est en Première mondiale qu’Isover lance cette offre, en partenariat avec des recycleurs professionnels : Une nouvelle filière de recyclage est née. L ’ un des atouts de la laine de verre est qu’elle est recyclable indéfiniment. Fondue, elle entre dans la fabrication d’une laine de verre toute neuve, aux qua- lités constantes. Jusqu’à présent, seules les chutes de production étaient recyclées par Isover sous forme de calcin. Précurseur en la matière, Isover valorise du calcin depuis plus de 20 ans. Cette matière recyclée entre dans la composition de ses produits isolants à hauteur de 40 % au moins, et jusqu’à 80 % selon les unités de produc- tion. Isover utilise 70000 T / an de calcin issu du recyclage de produits ménagers et industriels (pare-brise, verres du bâti- ment) ; un produit convoité car utilisé par d’autres industries. L’entreprise a mis au point dès 1997 un procédé original pour valoriser les chutes de laine de verre. La part de calcin issu de laine de verre recy- clée est limitée car le gisement de déchets accessible est encore restreint… Un gisement important La laine de verre issue de la décon- struction des bâtiments représente 75 000 T / an (soit 0,2 % du total des déchets du BTP). Ce tonnage, réduit du fait de la légèreté du produit, représente en fait des volumes très conséquents, qui finissent enfouis sous terre. Avec la réno- vation des bâtiments des années 70 et 80, on estime que la quantité de déchets de laine de verre va doubler d’ici 2030. Le marché de l’isolation à base de laine de verre continuant à se développer, les besoins en calcin augmentent. Avec l’or- ganisation d’une filière de recyclage de la laine usagée, un nouveau gisement se libère. La collecte des déchets est effec- tive sur les chantiers et la valorisation de la laine usagée est au point : il restait à mettre en place le tri des laines de verre et leur acheminement au centre de recy- clage d’Orange. Le projet a été mené en partenariat avec le SRBTP (syndicat des recycleurs du BTP). S’inscrire dans une économie circulaire Excoffier fait partie de la dizaine d’entre- prises de recyclage, partenaires de l’opé- ration initiée par Isover. Actif dans le sud- est de la France, ce spécialiste du tri et de la valorisation des déchets en mélange, trie désormais la laine de verre sur 3 de ses 14 sites. Dans l’unité de tri d’Excof- fier, à Villy-le Pelloux (74), la laine de verre arrive soit déjà triée, soit mélangée à d’autres déchets de déconstruction du bâtiment. Les déchets de laine de verre sont comprimés à l’aide d’une presse à balles utilisée pour le carton, le papier ou le plastique. Une valorisation à l’échelle du territoire Dans un premier temps, deux zones géo- graphiques sont concernées : la région Ile de France, où les nombreux grands chan- tiers de rénovation dits verts » permettent de collecter de grandes quantités de laines usagées. Le maître d’ouvrage contacte le collecteur le plus proche de son chantier. Dans le Sud-est, quelques grands chan- tiers mais surtout les déchets de chantiers diffus pourront alimenter l’unité de valori- sation d’Isover, située à une distance « rai- sonnable ». A terme, l’objectif est de valo- riser un maximum des déchets récupérés dans tout l’Hexagone, grâce à la création d’un réseau de partenaires collecteurs. EMMANUELLE JEANSON Vers le recyclage total des déchets de laine de verre ISOVER RECYCLING Cette balle de laine de verre usagée, a été comprimée au centre de tri Excoffier, à Villy- le-Pelloux (74). QUEL PROCESSUS FINANCIER ? Aujourd’hui, les déchets de chantier sont peu triés sur site. L’un des objectifs est de sensibiliser les maitres d’ouvrage afin que la laine soit triée lors de la dépose, pour faciliter la collecte et le traitement des déchets. L’idée est d’inciter la collecte ciblée en offrant un prix à la tonne plus élevé. Ainsi, Excoffier paie autour de 140 € la tonne de laine de verre triée et 90 € la tonne de déchets de chantier mélangés (l’enfouissement d’une tonne de déchets tourne autour de 110 €/T). Arrivées à Orange, les balles sont payées quelques euros par Isover. La rentabilité de l’opération n’est pas un objectif, dans un premier temps. L’important est de mettre en place durablement cette filière de recyclage des laines usagées. Et, pour Isover, d’engager à sa suite, un nombre croissant d’acteurs dans un cercle vertueux, dont le négoce. Dominica Lizarazu, directrice marketing et développement chez Isover France, se déclare fière d’inaugurer cette offre de recyclage des laines de verre usagées. © EJ

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