BTR 480
14 BATIRAMA N°480 I AOÛT - SEPTEMBRE 2018 ACTUALITÉ MÉTIERS Le 4 juillet 2018, à la Station F, l’industrie cimentière a poursuivi son cycle de rencontres avec les start- up spécialisées dans la construction, les matériaux et la transition numérique. M i-janvier, l’industrie cimentière avait annoncé le lancement de l’initiative Cement Lab, un labo- ratoire d’idées consacré au ciment et à son usage, créé pour favoriser l’innovation. En juillet, une nouvelle matinée de rencontres a été organisée avec l’aide d’Impulse Partners. Huit start-up sont venues détail- ler sur scène leurs technologies. « L’enjeu est de faire dialoguer et échanger sur un mode open innovation les start-up avec les acteurs de la filière, les industriels, les entreprises de construction en associant le monde économique et les laboratoires », présente Anne Bernard-Gely, directrice générale de l’Atilh*. A noter un tempo contraint d’un quart d’heure alloué à chaque intervenant. Une nouvelle session a été annoncée pour la mi-novembre. F. PLOYE * Association technique de l’industrie des liants hydrauliques Une pépinière d’innovations en béton CEMENT LAB RECYCLER LES DÉCHETS La start-up lilloise Etnisi a été fondée l’an dernier par Espérance Fenzy pour fabriquer des produits de parement et de revêtement composés au minimum de 75 % de produits recyclés. « J’ai baptisé Wasterial ce nouveau matériau qui contient au moins 75 % de matière usagée, qui peut être du béton, de la brique, du verre mais aussi du marc de café ou des vélos concassés », avance Espérance Fenzy. La société fabrique des produits standards comme des pas japonais, des pavés drainants ou des dalles de sol extérieur mais peut aussi produire sur mesure pour un chantier. Le process comprend le broyage, le mélange avec le liant, la compression et la cuisson avec moulage. Espérance Fenzy poursuit : « Dans les chantiers, nous utilisons les parties fines des gravats car au-dessus de 6 mm le matériau est utilisé en remblais ». SUIVI DE CHANTIER NOMADE Les applications nomades gagnent les chantiers. La start-up parisienne BulldozAIR a développé un outil de suivi en temps réel des chantiers et des sites industriels qui est mobile et collaboratif. Son PDG et co-fondateur Ali El Hariri explique que « le principe est de fournir un outil logiciel pour les intervenants d’un chantier de construction, où toute la vie du projet est numérisée et accessible sur tablette ou smartphone ». La solution logicielle prend le meilleur d’une GED (Gestion électronique de Documents) qui organise et donne accès aux documents du chantier, plans, photos, etc, et d’un outil de suivi de chantier et de gestion de projet. L’outil permet de fixer des échéances, de qualifier les retards et d’automatiser l’édition de rapports. CAPTEURS SANS FIL L’innovation peut aussi venir du froid. Ainsi les solutions de capteurs sans fil de la société norvégienne Disruptive Technologies, sont distribuées en France depuis juillet 2017. Pour son directeur des Ventes en France, Matthias Sicard : « Actuellement l’usage de capteurs demeure complexe. Il fallait simplifier d’où le développement de capteurs miniaturisés, des carrés de 2 cm de côté pour seulement 2 mm d’épaisseur ». Côté autonomie, le capteur miniaturisé peut tenir 15 ans en envoyant une centaine de messages par jour. Actuellement, le fabricant propose à ses clients des capteurs de température, de proximité et de toucher, qui sont en location à un ou deux euros par mois. BÉTON AUTO-CICATRISANT Lors de cette matinée consacrée à l’innovation, le plus surprenant est peut-être venu des Néerlandais de Basilisk, avec leur solution de béton auto-cicatrisant. Le principe est de réparer les fissures du béton lorsqu’elles sont encore de la taille d’un cheveu, en utilisant des bactéries qui fabriquent du calcaire (carbonate de calcium). Le produit appliqué est un liquide comprenant les spores et leur nutriment. « Nous proposons un produit de réparation, qui peut boucher des fissures jusqu’à 0,9 mm de large en une passe et jusqu’à 1,5 mm en deux passes. Notre marché principal est celui du neuf », explique le directeur général Bart Van der Woerd. Pour doter un m 3 de béton neuf de propriétés d’auto-cicatrisation, le surcoût des 5 kg de produit nécessaire est d’environ 100 €. Ce qui réserve pour l’instant l’innovation à des installations critiques.
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