BTR 480
24 BATIRAMA N°480 I AOÛT - SEPTEMBRE 2018 MARCHÉ CLOISONS Ce marché en bonne santé est plus que jamais dominé par la plaque de gypse, de plus en plus technique. L’innovation vient aussi des colles et accessoires, pour toujours plus de performance et de gain de temps à la pose. A près plusieurs années de baisse, le marché des cloisons sèches et humides a amorcé sa reprise en 2016 et a continué de croître en 2017, en lien avec le niveau d’activité de la construction et de la rénovation des loge- ments et des bâtiments non résidentiels. Que ce soit en cloisons distributives, sépa- ratives, ou en doublage intérieur de murs, la demande s’oriente toujours plus vers des cloisons sèches en plaque de gypse sur ossature métallique, au détriment des cloisons humides. Confort thermique, acoustique, confort visuel et qualité de l’air intérieur : l’artisan a un rôle à jouer dans l’amélioration de la qualité de vie, aussi bien dans les logements que dans le non résidentiel. Les fabricants travaillent à des produits plus qualitatifs et durables. Et cherchent à augmenter la productivité, avec des produits identifiables aisément, des accessoires d’aide et des systèmes de pose simplifiés. Les plaques de gypse, reines de la cloison Sur les quelque 300 millions de m 2 de plaques de gypse vendus en France en 2017 (+3 %), les deux tiers sont destinés à la cloison. Le marché de la plaque est principalement tiré par le logement neuf, qu’il soit individuel ou collectif (75 % des ventes sont destinés au résidentiel). Celui- ci consomme encore essentiellement des plaques de BA 13 standard et hydro- fuges, mais s’ouvre de plus en plus aux plaques techniques, posées sans change- ment majeur de mise en œuvre ni acces- soire spécifique (vis et chevilles, ossatures métalliques sont simplement adaptées à la cloison). Le plaquiste accède à de nouveaux marchés Les plaques techniques sont d’abord développées pour le tertiaire, soumis à des réglementations nombreuses et exi- geantes sur la thermique, la protection incendie, l’acoustique et la qualité de l’air intérieur (la QAI est réglementée dans les bâtiments petite enfance et le sera bientôt dans tous les bâtiments santé et éduca- tion). Les développements se font par spé- cialité : plaques acoustiques, hydrofugées, assainissant l’air intérieur, haute dureté, pré-imprimées, pliantes, de dimensions variées (grande hauteur pour gain de temps, petites dimension pour accès dif- ficile). Ce qui n’empêche pas certaines plaques de cumuler les spécificités ! Dans le tertiaire, l’évolution technique des plaques a permis de prendre de la hauteur avec les cloisons. Coupe-feu et acous- tiques, celles-ci remplacent de plus en plus les murs structurels, dans les ERP notam- ment. Les plaques sont donc elles aussi plus hautes et plus épaisses (le BA 18 reste majoritaire). Elles se font décoratives ou pré-imprimées et elles entrent désormais dans les milieux très humides : piscines, balnéo, douches collectives, etc. Acoustique et dureté à l’honneur partout Le traitement de l’acoustique concerne le tertiaire et le résidentiel (plus d’une personne sur quatre rencontre très fré- quemment des gênes sonores dans son logement). La Nouvelle Réglementation Acoustique s’applique à l’isolation pho- nique des habitations neuves et des exten- sions de bâtiments existants. A charge pour le professionnel de préconiser les plaques les plus performantes en fonction du type de bruits à corriger. Les plaques acoustiques permettent de réduire jusqu’à 50 % des nuisances sonores, par rapport à un même ouvrage en BA 13 standard (gain de 3 dB). Les plaques sandwich sont aussi de plus en plus employées pour améliorer l’acoustique et l’isolation dans le logement et dans cer- tains chantiers techniques du tertiaire. La résistance aux chocs est une autre théma- tique commune aux deux secteurs. Plus dures et massives, de nouvelles plaques ultra résistantes supportent l’accrochage de charges lourdes, résistent à l’arrachage et aux chocs importants. Elles permettent de limiter les interventions d’entretien et de réparation sur les bâtiments. EMMANUELLE JEANSON Avantage aux plaques de gypse CLOISONS © SINIAT Différents types de plaques peuvent être panachés selon les pièces. Mais dans le résidentiel, une plaque unique combinant plusieurs performances simplifie la gestion du chantier (ici, Solidroc de Siniat). LES CARREAUX FONT DE LA RÉSISTANCE Une fois les habitudes de mise en œuvre prises, la coordination des corps d’état établie, difficile de les changer. Pourtant, les carreaux, qu’ils soient de plâtre, de terre cuite (dans le sud-est), de béton cellulaire (sud et Ile de France) ou même de chaux-chanvre (en maison à ossature bois surtout), conservent une petite part du marché de la cloison et font valoir leurs nombreux avantages. Globalement, l’innovation réside surtout dans l’augmentation des formats et la pose collée, pour un gain de temps à la mise en oeuvre. PLUS DE CLOISONS MODULAIRES ET MOBILES DANS LE TERTIAIRE Le segment des cloisons modulaires a lui aussi connu un regain d’activité en 2017, dans la construction neuve et surtout dans la rénovation, pour l’aménagement intérieur de bureaux et d’ERP. Stable jusque-là, ce marché de niche s’oriente plutôt à la hausse. Dans les bureaux, l’open space total n’est plus de mise. Les espaces sont repensés en zones fermées ou semi-fermées pour plus de confort de travail. Les cloisons vitrées, à jonctions bord à bord rencontrent plus de succès que les cloisons pleines. Les cloisons se font aussi mobiles (à panneaux, pliantes, etc.). Parfois vitrées et souvent décoratives, elles sont aussi acoustiques, avec plus ou moins d’efficacité selon les matériaux utilisés.
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