BTR 480

BATIRAMA N°480 I AOÛT - SEPTEMBRE 2018 25 MARCHÉ CLOISONS … performantes Bâtirama : Que change pour le plaquiste l’évolution des cloisons en plaques de plâtre ? David Morales : De la cloison basique 72 / 48, on est passé à des cloisons de 98 mm pour améliorer l’acoustique et la résistance au feu. D’abord avec un double parement de BA 13 de chaque côté, puis avec un BA 18, qui apporte quasiment les mêmes performances mais permet de gagner du temps. Pour les cloisons sépa- ratives, le BA 18 et le BA 25 sont aussi de plus en plus utilisés. Enfin, une nouvelle façon de réaliser des cloisons acoustiques est apparue, avec des plaques collées entre elles en usine. L’épaisseur finale de ces plaques sandwich est de 18 et par- fois de 25 mm. En 3 m, une hauteur de plus en plus usuelle, elles pèsent vraiment lourd ! Sous prétexte de gagner du temps et d’atteindre des prix performants, on se retrouve avec des plaques difficiles à manipuler, même à deux. Sur une jour- née de travail, cela devient extrêmement pénible et génère à terme des troubles musculo-squelettiques importants. Et les engins d’aide au levage ne résolvent pas toutes les problématiques, notamment sur les chantiers difficiles d’accès. De quel ordre sont les charges que portent les compagnons ? Les poids des plaques sont édifiants : une plaque BA 13 pèse 9 kg /m 2 , soit 27 kg en 2,5 m. En 3 m de long, elle pèse 32,4 kg, le poids d’un réfrigérateur. Une BA 15 (11 kg /m 2 ) pèse 33 kg en 2,5 m et 39,6 kg en 3 m. Pour une BA 18 ou une BA 18 sandwich (16,5 kg /m 2 ) en 0,9 m de large, il faut compter 37,13 kg en 2,5 m de long et 44,5 kg en 3 m. Enfin, une plaque sand- wich de 25 (21,5 kg /m 2 ) large de 0,9 m a le poids d’un congélateur coffre : 48,4 kg en 2,5 m. En 3 m de long, elle pèse 58 kg, soit le poids d’un lave-linge de 40 cm de large ! Que faire pour préserver la santé des plaquistes ? Il faut agir préventivement avant que les plaquistes ne soient tous cassés ! Au niveau de la réglementation, par exemple. Dans un premier temps, le poids de la plaque standard de 2,5 m pourrait être indiqué, plutôt que le poids au m 2 , de façon à sensibiliser les pro- fessionnels. L’ensemble de la filière doit réfléchir à des solutions pour ménager les compagnons. Je souhaite que nous tra- vaillions sur ce sujet à la CAPEB avec nos partenaires d’autres métiers qui ont déjà évolué sur la pénibilité. *président de l’UNA Métiers et technique du plâtre et de l’isolation L’INTERVIEW D’EXPERT David Morales, interpelle l’ensemble de la filière « Les plaques de plus en plus lourdes sont un fléau pour la santé des plaquistes » Le carreau de béton cellulaire ne représente que 3 % du marché des cloisons en rénovation et entre dans quelques réalisations en neuf. Mais il présente de sérieux atouts. Le matériau a de beaux atouts à faire valoir : sain et neutre pour la qualité de l’air, il est aussi insensible à l’humidité et coupe-feu. Sa légèreté et sa simplicité de mise en œuvre le rendent confortable à travailler. D’autant que les fabricants adaptent les dimensions des éléments pour répondre à des problématiques spécifiques. Le carreau de béton cellulaire s’adapte bien aux contraintes des chantiers de rénovation (il est facilement mis en œuvre dans l’aménagement de soupentes ou de demi-cloisons portant une verrière). En épaisseur 7 cm - ou 10 cm pour une meilleure acoustique, il est destiné au résidentiel. En 15 cm, il est plus couramment posé en cloison coupe-feu dans les bâtiments du tertiaire et de l’industrie (en épaisseur 20 cm, un bloc plus grand vient d’être lancé pour ce segment). La cloison de béton cellulaire apporte un meilleur affaiblissement acoustique qu’une cloison en plaque de plâtre standard et elle est compétitive : en carreau de 10 cm, elle est au même prix ; en 7 cm, elle revient moins cher. Reste à faire évoluer les habitudes des poseurs … Les évolutions de demain Du béton cellulaire en grande dimension : courantes dans le nord de l’Europe, les cloisons moulées hauteur d’étage en béton cellulaire pourraient être commercialisées en France à destination du collectif et du tertiaire. Ce système apporte un gain de temps dans la construction neuve et en rénovation lourde (par exemple, quand seul le plancher est conservé, lors de la transformation de bâtiments du tertiaire en logements).Toujours dans une optique de gain de temps et de confort de pose, sont en développement des produits de type mousses en bombe pour un collage quasi à sec, ou encore colles 2 en 1 assurant la finition enduit à lisser adaptées aux milieux humides. LE BÉTON CELLULAIRE, UN POTENTIEL À EXPLOITER David Morales, président de l’UNA Capeb, Métiers et technique du plâtre et de l’isolation, dénonce le poids de plus en plus élevé des plaques de plâtre…

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