BTR 480
38 BATIRAMA N°480 I AOÛT - SEPTEMBRE 2018 DOSSIERS CARRELAGE Les évolutions industrielles des carreaux céramiques n’épargnent pas la rénovation. Certaines ne sont pas encore prises en compte par les règles de l’art. Il faut redoubler de vigilance au moment de la préparation des supports. C omme toujours, les industriels du monde de la céramique poussent à l’innovation. « L’esthétique du carrelage a changé et se diversifie tant d’un point de vue des formats que des pro- duits », informe Sabrina Vadrot, chef de produit pose de carrelage chez Saint-Go- bain Weber France. La tendance ? « Des formats 60 x 60 cm et plus, minces et oblongs, ainsi que des grès cérame haut de gamme ». Seul souci : « Officiellement en rénovation, on ne peut pas poser de carre- lage au sol au-delà de 3600 cm 2 », rappelle Christine Peltier du service technique de Sika. « Il convient alors d’expliquer aux parti- culiers les contraintes des grands modules ». Impossible alors de répondre aux demandes de ses clients ? « À partir du moment où un grand format est collé sur un autre existant, les fabricants de produits de mise en œuvre demandent de prévoir un ragréage au préa- lable pour s’assurer d’une parfaite étanchéi- té et sécuriser le plan de collage ». Et bien sûr, « de réceptionner les supports dans les règles de l’art », abonde Alexandrine Ger- bier, chef de produits colles et joints chez Mapei. Un incontournable pour éviter les désagréments. Mais ce n’est pas le seul. Vigilance sur les supports « Coller un nouveau revêtement sur un ancien carrelage ne pose aucun souci, même si le carrelage devait présenter des microfissures. Mais, en revanche, il ne faut pas qu’il sonne creux », alerte Christine Peltier. Même avertissement chez Mapei, « quand un carreau sonne creux, il faut impérativement l’enlever et reboucher l’es- pace laissé vide », continue Alexandrine Gerbier. En outre, un ancien carrelage doit être « très bien nettoyé, reprend la coordi- natrice technique de Sika. Il faut impérati- vement réaliser un lessivage sodé, le laisser agir puis rincer. Les carreaux polis appellent aussi à une certaine vigilance. Ils ont des tensions superficielles très sévères. Il faut donc poncer cette surface ». Reste que confrontées à ces nouvelles techniques de pose, des chantiers de plus en plus variés, « et des clients finaux aux exigences affir- mées, les entreprises doivent faire preuve d’adaptabilité et d’agilité en développant une qualité d’écoute et de conseils, et une véritable approche commerciale », informe la responsable de Saint-Gobain Weber France. Confort toujours amélioré Du côté des fabricants de PMO, on mise sur la facilité et le confort de pose. La poly- valence est de mise. « Dans certains cas, il est possible de s’affranchir de primaire. D’autres solutions développées apportent un meilleur rendement pour l’applicateur, permettant par exemple de réaliser lamême surface avec 15 kg de produit qu’avec 25 kg », ajoute Alexandrine Gerbier. Après l’anti-poussière poussé par Parex Lanko il y a maintenant quelques décennies, puis les versions allégées, « nous continuons à nous engager pour le bien-être et la santé de nos clients », informe Sabrina Vadrot. « Nous développons des PMO avec plus d’onctuosité, plus facilitants, et à faibles impacts environnementaux ». Une dimen- sion toute aussi inévitable pour répondre aux attentes des entreprises comme celles des clients particuliers. STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER Attention à la rénovation hors CARRELAGE EN RÉNOVATION © MAPEI La pose en rénovation sur carrelage existant, dalles semi-flexibles et revêtements PVC homogènes en lés, ancienne peinture, ou ancien sol en résines coulées est visée par le Cahier des prescriptions techniques (CPT) sols P3 – Rénovation, cahier 3529_V4 de novembre de 2012*. Attention, ces carrelages destinés à devenir un nouveau revêtement aujourd’hui sont confrontés à deux nouvelles tendances. Tout d’abord, celles de formats supérieurs à 3600 cm 2 hors réglementation. S’il y a certes incompatibilité réglementaire puisque cette mise en œuvre n’est pas visée par un Cahier des prescriptions techniques, cette pose est possible à condition de prévoir un ragréage intermédiaire. Même si ces carreaux grands modules ne font que 6 mm d’épaisseur, il faut également faire attention à la hauteur du sandwich. L’autre grande tendance : vouloir coller un nouveau carrelage sur des bétons cirés qui après des années de plébiscite chez les particuliers font moins l’objet d’engouement. Attention ce type de surface bloque l’adhérence des produits de mise en œuvre (PMO). La pose de carrelage n’est donc pas envisageable, à moins de tout déposer. Avantages : moins onéreux et plus rapide qu’une dépose totale de l’ancien revêtement Limites : attention aux hauteurs obtenues en conservant un ancien revêtement, en particulier s’il faut ragréer. *http://evaluation.cstb.fr/doc/groupe- specialise/cpt/cpt-3529-v4.pdf SOLUTION 1 : CAS D’UN ANCIEN REVÊTEMENT CONSERVÉ
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc5MjEx