BTR 480
BATIRAMA N°480 I AOÛT - SEPTEMBRE 2018 39 DOSSIERS CARRELAGE réglementation La pose de carrelage sur plancher bois est très courante, et elle aussi visée par le CPT 3529_V4. Si le support n’est pas un plancher flexible à la marche, ni sur lambourdes ou sur solivages, sur dallage ou vide sanitaire, le carrelage se colle à condition de prévoir un primaire adapté et un ragréage fibré. Mais attention, normalement la dimension des carreaux est limitée à 33 x 33 cm. Pour aller au-delà, il faut désolidariser au-dessus du ragréage fibré. S’il s’agit d’une rénovation et que le plancher est un panneau de bois type hydrofugé CTBH ou OSB – rarement CTBX beaucoup trop onéreux -, la pose sera identique à un plancher bois conservé. Autre possibilité : s’affranchir du ragréage fibré en posant directement sur une natte de désolidarisation qui a une double fonction, puisqu’elles peuvent aussi faire office de Système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC). Une option intéressante notamment en rénovation de salle de bains où ce procédé est préconisé par les règles de l’art. Avantages : mise en œuvre courante visée par le CPT pose collée de carrelage en rénovation. Limites : nécessite un repérage minutieux, par pièce, des affaissements, lames manquantes ou mal fixées, des joints entre lames ou entre panneaux. L’ancien carrelage abrite un plancher chauffant ? Il est tout à fait possible d’apporter un coup de fraicheur grâce à la mise en œuvre d’un nouveau carrelage. Il ne sera pas question de venir coller ce revêtement, si le plancher chauffant est électrique. En outre, avant d’intervenir, le plancher chauffant ou à eau basse température aura été arrêté au moins 48 heures pour rendre la température ambiante au support. De même, étant donné que le nouveau carrelage va ajouter de l’épaisseur, il faut bien sûr prévoir la hauteur du sandwich, et penser à la mise en chauffe qui va être légèrement plus longue. Une fois ces précautions intégrées, une pose en rénovation s’envisage tout à fait au moyen de mortier-colle spécial plancher chauffant. En outre, prévoir une natte de désolidarisation autorise la pose d’un nouveau carrelage même sur un sol fissuré qui recouvre un plancher chauffant. Avantages : gain de temps, opération moins coûteuse, immobilisation réduite des locaux à rénover. Limites : mise en œuvre impossible avec un plancher chauffant électrique. SOLUTION 2 : CAS D’UN ANCIEN SUPPORT EN BOIS SOLUTION 3 : POSE SUR UN ANCIEN SUPPORT CHAUFFÉ PAR LE SOL Bâtirama : Les formats des carreaux ne cessent de s’agrandir. Vont-ils être pris en considération à terme par les textes de référence en rénovation ? Nadège Ombé : Pour l’instant, les grands formats (3600 cm 2 <surface<10000 cm 2 ) sont visés par le Cahier des prescriptions techniques (CPT) 3666_V2 et ne concernent que les travaux neufs. Mais comme le marché évolue la question se pose de leur donner un cadre en rénovation. Néanmoins, la planéité dans ce cas qui doit être de 3 cm sous la règle des 2 m est une contrainte non négligeable. Il faut donc avancer avec prudence. La pose à joints nuls demandée par les clients va-t-elle aussi être prise en considération par la réglementation ? Effectivement, de plus en plus de clients souhaitent un carrelage avec une pose bord à bord pour des questions d’esthétique. La pose à joint nul ne sera pas visée par les textes car l’expérience montre qu’elle conduit de façon récurrente à des sinistres. Quelles sont les clés pour une pose de carrelage au sol réussie en rénovation ? L’idéal reste de déposer complètement le revêtement existant avant d’en coller un nouveau. Mais pour une question de coût, cette solution n’est pas toujours réalisable, orientant plutôt vers une pose sur l’existant. L’une des étapes clés est celle de la reconnaissance du support. À savoir l’analyse du revêtement existant, mais également du support. En outre, lorsqu’on conserve l’existant, il faut le préparer, et rattraper les défauts éventuels. Quelles seraient vos mises en garde ? La rénovation des sols peut paraître simple à réaliser, mais les entreprises de carrelage doivent prendre quelques précautions. Le respect des textes de la professions est important pour être couvert par les garanties des contrats de base des assureurs. Attention à la planéité, car le nouveau carrelage ne rattrapera pas un défaut important sur le revêtement existant. Par ailleurs, le choix des nouveaux carreaux doit être adapté au classement du local. Enfin, il ne faut pas oublier que souvent un artisan intervient dans une maison habitée. Les particuliers apprécient en général les chantiers propres. PAROLE D’EXPERT Nadège Ombé, secrétaire général de l’Union nationale des entrepreneurs de carrelage du bâtiment (UNECB-FFB). « La pose à joint nuls ne sera pas visée par les textes »
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