BTR 481
22 BATIRAMA N°481 I OCTOBRE - NOVEMBRE 2018 ACTUALITÉ MÉTIERS © F. LEROY Le nouveau siège social du groupe de construction Saint-Gobain accueillera dès le second semestre 2019, 2700 salariés sur 38 étages (44 niveaux au total) à la Défense. Retour sur des choix techniques « inédits ». L es 1500 salariés présents au siège social de Saint-Gobain (les Miroirs) plieront bientôt bagage, pour rejoindre leurs nouveaux espaces de tra- vail… à 50 m de leurs anciens bureaux. Au passage, le nombre de salariés dou- blera quasiment avec 2700 personnes présentes dans les locaux flambants neufs sur une surface de 49000 m 2 . Les équipes de direction des autres filiales du groupe, aujourd’hui disséminées en région pari- sienne (Suresnes pour Isover et Placo, le 19 e arrondissement de Paris pour la branche de distribution Point-P et Servon (77) pour Weber) rejoindront en effet leurs collègues à la Défense. A noter que les équipes sup- ports de la filiale Point-P ou celle de Weber continueront à travailler dans leurs anciens bureaux. Ainsi, 1000 personnes environ resteront dans le 19 e arrondissement (siège de Point.P), tandis que 500 salariés issues des fonctions RH, finances, marketing et de la direction générale grossiront les effectifs du siège de la Défense. Chez Weber, une centaine de personnes resteront dans les locaux en Seine et Marne. Transversalité et environnement dynamique La construction du nouvel édifice, démarré en 2016 se veut une illustration du concept multi-confort de la marque, doublé d’une stratégie respectueuse de l’environnement. Le bâtiment devrait d’ailleurs bénéficier d’une triple certification environnemen- tale : NF HQE associée à la certification Effinergie +, Breaam (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) et la certification américaine Leed (Leadership in Energy and Environmental Design). Notons que les Miroirs construits au début des années 80 ne répondaient plus ni aux normes de construction actuelles ni aux nouveaux « codes » de management d’un grand groupe interna- tional tel que celui-ci (plus de 40 milliards de CA au total, une présence dans 67 pays et plus de 179000 collaborateurs). Instal- lés dans des openspace, toutes les équipes managériales, regroupées par marques ou fonctions vont devoir apprendre à travail- ler ensemble, « dans le respect des uns et des autres », souligne Régis Blugeon, direc- teur des ressources humaines France de Saint-Gobain qui précise que « les espaces de bureaux collectifs regrouperont des équipes de 15 à 20 personnes ». Béton coulé en place sans poutre porteuse La tour a été imaginée comme un empile- ment de trois prismes de verre, (sur 165 m de hauteur totale) dont le dernier, un « cris- tal » de verre de 8 étages et 40 m de hau- teur coiffe le sommet de la tour en porte à faux. Marc Guerpin, directeur grands projets au sein de Vinci Construction, via sa filiale Bateg, évoque des choix techniques inédits face à la complexité de l’ouvrage due à un environnement dense et urbain. Tout d’abord, le plancher est réalisé avec un béton précontraint par post tension, un procédé qui permet de comprimer le béton par des câbles tendus entre les deux extrémités d’une dalle. Avantage : la tech- nique garantit la modularité et la souplesse de l’ouvrage, en supprimant « les poutres porteuses encombrantes qui auraient com- pliqué la réalisation de l’édifice » explique le responsable chez Vinci. Une opération source de gain de temps, encore rare en France, mais fréquemment utilisée en Asie et moyen-orient selon le spécialiste. Aucun outil auto-grimpant Autre choix technique retenue par l’entre- prise pour réaliser le noyau de la tour : une méthode de construction dite tradition- nelle, c’est à dire, étage par étage avec des banches, sans outil auto-grimpant (qui sont des outils complexes souvent montés sur vérins hydrauliques et qui assurent les coffrages). Cette méthode couplée à la réalisation du plancher permet d’apporter plus d’ordonnancement dans la conduite du chantier et « optimise la production en évitant le décalage des équipes qui réa- lisent le plancher et le noyau, tout en sécu- risant le travail des collaborateurs » spécifie Marc Guerpin. Il faut ainsi compter 6 jours pour réaliser le gros oeuvre d’un niveau, avec ces méthodes de travail. Un projet Full Bim Les équipes de Vinci construction et de Saint-Gobain ont mené le projet de construction en Full BIM (Building Infor- mation Modeling), ce qui signifie que la maquette numérique a été intégrée dès la conception de l’ouvrage et déployée pour réaliser l’ensemble des travaux. « C’est avant tout une nouvelle manière de travail- ler qui a été bénéfique, en raison de l’enjeu le plus fort et le plus complexe, représenté ici par la Tête de la tour » précise le direc- teur des travaux de Vinci. Autre avantage du BIM, la fiabilité de la production grâce à la possibilité pour les équipes de dispo- ser des informations en temps réel. Les équipes ont ainsi pu évaluer les difficultés éventuelles dès le départ (grâce aux sché- mas de coupe du bâtiment à la demande) et d’assurer des autocontrôles de qualité préalablement à la réception. Un IGH pas comme les autres NOUVEAU SIÈGE SOCIAL SAINT-GOBAIN La tête la tour recevra des vitrages pesant jusqu’à 800 kg pour une hauteur dépassant les 4 m. Ce qui suppose de déployer une charpente métallique avec des bi-mats de 30 m de hauteur
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