BTR 481
4 BATIRAMA N°481 I OCTOBRE - NOVEMBRE 2018 ACTUALITÉ REPÈRES © F. LEROY Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ne sera pas transformé en prime l’an prochain comme initialement prévu, a annoncé le gouvernement, une décision critiquée par le secteur du bâtiment. « L a transformation du CITE en prime ne sera finalement pas mise en oeuvre en 2019 », a annoncé le ministère de la Transition écologique et solidaire, à une dizaine de jours de la pré- sentation du budget public. Cette transfor- mation, dite « prime Hulot » du nom de l’ancien ministre Nicolas Hulot, faisait partie du vaste plan annoncé au printemps par le gouvernement pour rénover 500000 loge- ments par an. Elle visait à rendre le dispo- sitif plus attrayant : une prime est tout de suite touchée, alors qu’un crédit d’impôt doit attendre la fin des travaux. Toutefois, le gouvernement maintenait depuis des mois le flou sur les modalités de transfor- mation. François de Rugy, qui a succédé à M. Hulot à la suite de sa démission inat- tendue en août, évoquait une « période de transition ». « Une mesure coûteuse et complexe dans son déploiement » « Après un examen approfondi, cette mesure est apparue coûteuse et com- plexe dans son déploiement : elle néces- siterait de créer une nouvelle structure à part entière et de recruter des centaines de personnes dédiées », explique le minis- tère, sans préciser si la prime existera un jour. « En 2019, le CITE restera néan- moins aussi intéressant que cette année (et) devrait représenter entre 900 millions et 1 milliard d’euros d’aide octroyée », ajoute-t-il. Autrement dit, le dispositif continuera, comme c’est le cas depuis la mi-2018, à exclure certains travaux aupa- ravant concernés, notamment sur les fenêtres, ce qui confirme les inquiétudes du secteur du bâtiment. La profession vent debout contre la décision du gouvernement « Une fois de plus, il y a un renoncement sur ce sujet », a réagi Jacques Chanut, président de la fédération française du bâtiment (FFB). « Ils ne tiennent pas leurs engagements de rediscussion. Il y a une incohérence entre un discours flamboyant et enthousiaste (...) et la réalité budgé- taire », a-t-il ajouté, alors que le gouver- nement a lancé une campagne d’encou- ragement à la rénovation énergétique. De son côté, la Capeb a déploré cette déci- sion et demandé au Gouvernement de revenir sur les restrictions appliquées au Crédit d’impôt pour la transition énergé- tique (CITE) fin juin 2018. « Le report d’un an de la prime aux travaux de rénovation énergétique rend impossible la rénovation de 500000 passoires thermique par an », conclut l’organisation professionnelle. Le CITE ne sera pas transformé en prime en 2019 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE MAINTIEN DE LA TVA À 5,5 % Seule bonne nouvelle dont peuvent se féliciter les professionnels du Bâtiment : le maintien de la TVA à taux réduit de 5,5 % pour les travaux de rénovation. « C’est aujourd’hui le système le plus visible et le plus puissant pour accompagner le marché » a remarqué le président de la FFB, Jacques Chanut peu avant l’annonce de l’abandon de la prime Hulot. LA RÉNOVATION PATINE ET LE LOGEMENT NEUF DÉCROCHE A noter un marché stagnant de l’amélioration-entretien caractérisé par une très faible dynamique au 1 er semestre 2018, en glissement annuel, soit +1,2 % (après avoir enregistré 1,7 % au précédent semestre). La tendance globale de ce marché sur le premier semestre ressort aux environs de 1 %. Du côté du neuf, le décrochement du logement se confirme, sans doute dû à une panne de croissance et à la prudence des ménages, toujours inquiets des risques du chômage. La tendance actuelle tourne en effet autour de 400000 mises en chantier en 2018, contre près de 430000 en 2017, soit -7 %. L’EMPLOI RÉSISTE MAIS... L’heure est aux difficultés de recrutement avec une activité encore en hausse de 2,5 %. Ainsi 30000 postes ont été créés au premier semestre 2018, dont 7000 intérimaires en équivalent- emplois à temps plein et 23000 salariés, selon la FFB. Toutefois, les professionnels redoutent un effet de surchauffe face aux difficultés de recrutement et à la hausse des matières premières, alors que les coûts de construction, eux, demeurent stables.
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