BTR 482

30 BATIRAMA N°482 I DÉCEMBRE 2018 - JANVIER 2019 DOSSIERS LOCATION MATÉRIEL La profession a connu 11 trimestres de croissance, a réinvesti à la faveur des mesures fiscales de surinvestissement, mais s’attend à un repli en 2019. E n plein essor des chantiers de construction et de travaux publics, le secteur de la location a enregistré une très forte évolution au cours des der- niers mois. De 2016 à 2017, la progression a affiché un niveau de +10 % essentielle- ment tiré par les travaux publics, et dans une moindre mesure, par le bâtiment ; le chiffre d’affaires sur secteur est de l’ordre de 4,22 milliards d’euros en 2017. Selon Joël Fruchard, président du groupe « Location » au DLR, syndicat national des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels de construction et de manu- tention qui représente 70 % du secteur, au deuxième trimestre 2018, la croissance de la location tenait encore un niveau de +6 % par rapport au 2 e trimestre 2017, et même +14 % par rapport au 1er trimestre 2018. Soit onze trimestres consécutifs de croissance. « En outre, les évolutions sont disparates : selon la région, les progres- sions varient de +5 % à +10 % sur les huit premiers mois de l’année », commente- t-il. Une progression qui doit cependant beaucoup aux entreprises routières, selon Pierre-Yves Rallet, directeur Marketing et commercial du groupe Loxam. Un léger atterrissage en perspective À noter que le coup d’arrêt coïncide avec l’interruption, mi-avril dernier de l’avan- tage fiscal par suramortissement de l’in- vestissement productif initié par Emmanuel Macron, alors ministre des Finances. De fait, bénéficiant aussi de prêts bancaires à faibles taux, le secteur a fortement investi au cours des années 2016 et 2017 : res- pectivement, +72 % et +40 %. En 2017, 1,2 Mds€ ont été investis par cette filière Conséquence : l’ancienneté du parc de matériels en retombée à 50 mois (-4 mois). Après les « cars Macron », on peut parler légitimement des « pelles Macron ». Joël Fruchard s’attend donc à un léger atterris- sage au cours des deux trimestres suivants, mais l’année devrait être bouclé avec une progression légèrement inférieure à 10 %. Après cette période d’euphorie, ce syndicat anticipe le retour à une stagnation, voire à un retournement, et ce, dès 2019. Joël Fru- chard constate les restrictions de budgets de certains grands acteurs. « Par ailleurs, nous recueillons des remontées d’adhé- rents sur leurs difficultés de recouvrement ; les loueurs y sont habitués, mais le phéno- mène semble plus important que les années précédentes. C’est particulièrement le cas sur les chantiers du Grand Paris Express où ils répondent à de très nombreux acteurs et à prix tirés. » BERNARD REINTEAU LOCATION DE MATÉRIEL DE BTP Après l’euphorie, le retournement ?

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