BTR 482

42 BATIRAMA N°482 I DÉCEMBRE 2018 - JANVIER 2019 DOSSIERS VUL Les constructeurs proposent de plus en plus des propositions d’aménagements “maison”, directement montées à l’usine. Cela permet de répondre plus globalement et en direct, aux besoins des professionnels. Cela permet aussi d’intégrer dans le loyer d’un contrat de location le coût d’un aménagement. PSA paraît très en avance en la matière. Ces dernières années, le groupe a développé tout un catalogue de prestations d’aménagements à l’usine. Qu’appelez-vous aménagement ? Laurent Bizet PSA : Il n’existe pas de définition précise. Pour nous, un aménagement débute dès qu’un équipement est ajouté sur un utilitaire, sans modification de sa structure. Cela va de la simple protection de caisse ou de crochets (ce dont disposent la quasi-totalité des VUL), jusqu’à l’aménagement complet. Qui sont les acteurs de ce marché ? Globalement, un grand nombre de petits acteurs locaux réalisent toujours une grande part des aménagements. Le professionnel se rend chez eux une fois qu’il a acquis son VUL. De grands spécialistes internationaux existent aussi. Pour notre part, nous cherchons à professionnaliser cet acte en amenant l’artisan à penser à son aménagement au moment de son achat. Comment procédez-vous ? Depuis 5 ans, nous avons mis en place un catalogue d’aménagements types et une série de propositions packagées. Il est présenté par le concessionnaire et les solutions choisies sont réalisées directement à l’usine. L’objectif est de simplifier la vie de l’artisan à qui l’on propose des offres clés en main. En cas de location, le loyer inclut l’aménagement. Le professionnel sait exactement ce que son véhicule aménagé va lui coûter. A qui vous adressez-vous ? Nous ciblons l’ensemble des professionnels même si nous travaillons plutôt avec des flottes. Pour celles qui ont besoin d’un grand nombre de VUL identiques. C’est une façon d’avoir une auto clé en main. Les besoins des artisans sont plus divers, il est plus délicat d’y répondre industriellement. Quelles sont les prestations les plus demandées ? Nous vendons beaucoup de prestation bois, des éclairages additionnels LED pour la zone de chargement ou encore des systèmes d’arrimages. A l’extérieur cette fois, nous installons aussi beaucoup de galeries et de systèmes de portage. En revanche, dès que l’on parle étagères ou mobiliers, le concessionnaire fonctionne avec des prestataires locaux spécialisés. Dans les deux cas, les équipements doivent respecter, les certifications UTAC de résistance à l’arrachement, en cas de freinage appuyé. Comment vous placez-vous face aux intervenants Web ? Les acteurs du Web sont arrivés voilà une poignée d’années. Ils touchent le client en direct. Mais, ils ne peuvent vendre que du package. Ils ne s’adaptent pas à la façon de fonctionner du professionnel. Le risque c’est que l’aménagement trop standardisé ne réponde pas précisément aux besoins du pro. INTERVIEW Laurent Bizet, Responsable VUL transformés chez PSA « PSA met en place sa propre offre » UN GAIN EN PRODUCTIVITÉ Un aménagement optimise la zone de travail. Ce type d’équipement permet de maintenir son utilitaire bien rangé. Et un fourgon bien rangé, c’est du temps et de la productivité gagnés. Les aménageurs y intègrent notamment des caisses dotées de moules en plastique reproduisant le dessin de chaque outil. Les instruments ont leur place dédiée. Le même raisonnement s’applique aux fournitures. Bien rangées, elles sont mieux gérées. Un système de codes couleurs se rapportant à chaque type de pièces facilite aussi leur classement. « Pratiquement un tiers des déplacements dans le BTP est dû à un oubli », rappelle l’INRS. Au final, on estime qu’un aménagement fait gagner de l’ordre de 15 minutes par jour. Sachant qu’une demi-heure de gagnée chaque jour, représente plus de 2 500 € d’économie par an… « Enfin, les entreprises spécialistes du secteur prennent en compte l’ergonomie du mobilier dès la phase de conception. Leurs installations évitent la reproduction de gestes et de postures pénibles », précise-t-on à l’INRS. Et avec le temps, les dos apprécient. LE BOIS FAIT DE LA RÉSISTANCE En France, le bois reste dominant, c’est historique. Un aménagement bois est en moyenne 25 % moins cher que l’acier et 40 % moins cher que l’alu. Il est aussi, plus facile à recycler. En revanche, en usage intensif, il ne résiste que 5/6 ans, soit moitié moins que le même équipement en métal. Bien entendu, la qualité du bois influe sur sa durée de vie. Les aménagements en médium ou aggloméré sont les moins chers. Kit Utilitaires propose l’ensemble protection plancher et parois dans sa gamme KitEco pour 289 euros. Difficile de faire mieux. En revanche, ces matériaux ont tendance à s’effriter surtout en cas de frottements répétés. Pour un plancher il vaut mieux opter pour le contre- plaqué « type marine » plus résistant. Globalement, en cas d’usage intensif, mieux vaut un aménagement un peu plus cher mais à la durée de vie supérieure. Il devient possible de le réutiliser en cas de changement de VUL au bout de 5 ans. Il suffit de le refixer au sien du nouveau fourgon. On peut aussi revendre son ancien aménagement d’occasion. Bref, un équipement plus onéreux mais plus solide peut avec le temps, représenter un meilleur investissement.

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