BTR 483

16 BATIRAMA N°483 I FÉVRIER - MARS 2019 ACTUALITÉ MÉTIERS L’année 2019 devrait être stable selon les membres de l’Association française des industries des produits de construction qui s’inquiètent du retour de l’inflation et des défaillances des entreprises du BTP. H ervé de Maistre, président de l’Association française des indus- tries des produits de construction (AIMCC) a présenté les conclusions de la troisième édition de l’enquête d’opinion « Tendances Conjoncture AIMCC ». Cette étude menée auprès des 80 organisations professionnelles membres de l’associa- tion permet de dresser un bilan de l’an- née 2018 et d’établir une photographie des perspectives du marché français de l’ensemble des produits entrant dans la construction (gros œuvre, second œuvre et équipements). Sur 70 organisations interrogées, 58 ont répondu, permettant d’obtenir un taux de réponse de 83 %, relève Carole Deneuve, chef du service économique et des statistiques de l’Uni- cem, l’un des membres de l’AIMCC. « L’année 2018 est décevante, nous atten- dions de meilleurs résultats avec +4 à 6 % de progression de l’activité mais elle n’a pas dépassé +2,3 %, selon les chiffres de la FFB » souligne la responsable. Problèmes de recrutement et conflits sociaux en 2018 Si l’activité des Travaux publics est restée solide (+7 %) grâce aux grands chantiers en cours, dont le Grand Paris, on sait que le résidentiel poussé par le logement neuf, a amorcé son atterrissage tandis que l’entretien-amélioration ne décolle pas vraiment (+0,5 %). Résultat, en 2018, deux tiers des organisations sondées par l’AIMCC indiquent avoir enregistré une stabilisation ou une légère augmentation de leur activité (+0 à 3 %) tandis qu’un quart des adhérents ont enregistré un repli d’activité ; toutefois, 10 % d’entre eux ont connu une augmentation de +7 à 9 %. Une situation plus favorable en 2019 Pour 2019, la situation s’annonce plus favorable selon l’AIMCC. En effet, 58 % des sondés entrevoient une légère hausse de l’activité (+1 à +3 %) et 34 % d’entre eux pronostiquent une stabilisation. Seuls 8 % envisagent un repli. « Toutes les enquêtes Insee sont encore bien orientées pour l’activité du premier semestre 2019, avec de bons carnets de commandes à la clé » commente Carole Deneuve. Le climat des affaires ne risque pas toute- fois d’être le même lors du 2 e semestre. Selon ces perspectives, le non-résidentiel restera solide en 2019 (+2 %) et l’entre- tien-amélioration connaîtra une situation identique à 2018 (+0,5 %). En revanche, le logement neuf devrait poursuivre son atterrissage (- 6,6 %) alors que les travaux publics commenceront à baisser (+3 % en volume contre +7 % en 2018). Le gros oeuvre davantage impacté que le second oeuvre Concernant les trois segments d’acti- vité représentés par l’association, des différences notables apparaissent. Ain- si, le gros oeuvre semble davantage impacté en 2018. 38 % des répondants ont connu un repli (- 1 à 3 %) et 38 %, soit autant, ont connu une hausse de 1 à 3 %. 15 % déclarent une activité stable. Pour l’année 2019, l’activité sera très modérée et comprise en moyenne entre + 1 à 3 %, selon 54 % des répon- dants. 31 % tablent sur une stabilisation et 11 % redoutent un repli. Le second oeuvre a également subi le ralentisse- ment de l’activité, mais il s’en sort mieux. 53 % des sondés ont connu une hausse de 1 à 3 % et 10 % ont enregistré une hausse supérieure à 10 %. A noter que 15 % déclarent un repli. En 2019, le repli d’activité n’est pas envisagé par les industriels du second-oeuvre, mais 38 % s’attendent à une stabilisation. Et 52 % restent sur une perspective de hausse modeste comprise entre 1 et 3 %. Enfin, du côté des équipements techniques (10 % des répondants parmi le panel de l’AIMCC), 80 % ont connu une hausse modeste de l’activité comprise entre 1 et 3 % et 20 % sont en léger repli de 1 à 3 %. Pour 2019, aucune organisation du secteur n’envisage de repli. F. LEROY Attention au retour de l’inflation et aux défaillances d’entreprises AIMCC ATTENTION AUX DÉFAILLANCES D’ENTREPRISES L’AIMCC s’inquiète des défaillances d’entreprises. Elles résultent de 10 années de faible croissance et de concurrence accrue obligeant les professionnels à réduire leurs coûts et leurs marges. Le retour de l’inflation risque de compliquer la situation, estime le responsable, d’autant que les acteurs de la filière ont dû mal à augmenter leurs prix et à améliorer leur compétitivité. « Il va falloir contenir l’inflation et revoir collectivement à la hausse la valeur qui résulte de l’augmentation de la technicité » conclut Hervé de Maistre. L’AIMCC plaide d’ailleurs en faveur d’une politique industrielle forte inscrite dans les territoires afin de parvenir un développement territorial équilibré. Selon elle, le contrat stratégique de filière qui sera signé le 13 février à Bercy devrait constituer une première étape positive.

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