BTR 483
42 BATIRAMA N°483 I FÉVRIER - MARS 2019 DOSSIERS CHANTIERS BÉTON CELLULAIRE Répondre avec la structure aux besoins d’isolation pour une maison passive. C’est ce que permet ici un monumur en béton cellulaire. Mais pour aller plus loin, l’isolation a été renforcée par un système plus classique mais non moins efficace. « Une maison de plain-pied pour les vieux jours, bioclimatique et basse consommation impérative- ment », tel était le cahier des charges du maître d’ouvrage Raoul Féjéan, pour la construction de cette maison située dans la région de Lannion, en Bretagne. Si ce dernier, qui a une compétence en conception passive et économie de la construction, n’est pas allé jusqu’à la certification, la construction reprend néanmoins tous les codes de la maison passive. Lumière naturelle, apports solaires Premier chapitre, la conception architec- turale bioclimatique. La maison est com- pacte de façon à limiter au minimum les déperditions thermiques, avec garage et pièces techniques en tampon côté nord et de larges ouvertures vitrées côté sud et ouest. Baies vitrées qui apportent à la fois lumière naturelle et apports solaires en demi-saison et période hivernale. Pour le confort d’été, une casquette solaire a été posée au-dessus des baies. Avec une double fonction : limitation des apports solaires des baies vitrées en été et pro- tection de la structure de la maison pour éviter que la chaleur ne soit stockée dans les murs et compromette ainsi les qualités d’inertie et de déphasage de la maçonne- rie. Des équipements techniques simples Second point crucial, l’approche maison passive à travers les caractéristiques de l’enveloppe du bâtiment, qu’il s’agisse de la structure ou de l’isolation. L’enve- loppe, parfaitement isolée et étanche à l’air, doit permettre de limiter le recours à des équipements techniques puissants et complexes pour le chauffage notam- ment : « L’objectif, explique Raoul Fejéan, est de compenser le surcoût des travaux liés à l’enveloppe par des équipements techniques simples et peu onéreux ». Ici, ils se limitent donc à une VMC double flux, un chauffe-eau thermodynamique, un poêle à bois dans la pièce à vivre et - au cas où - des radiateurs d’appoint électrique à accumulation dans les chambres et la pièce principale. Monomur béton cellulaire Pour la structure, Raoul Féjean a choisi le béton cellulaire, en l’occurrence un bloc monomur dédié à la construction pas- sive de 40 cm d’épaisseur, le Passifbloc de Cellumat. Un système constructif qui, outre les caractéristiques de résistance mécanique et de compression, a la capa- cité d’isoler. « Le béton cellulaire est le seul matériau de structure qui est à la fois porteur et isolant sans doublage ; on peut dire qu’il pousse le Bbio de la construc- tion ». En effet, le bloc avec ses 40 cm d’épaisseur affiche une résistance ther- mique de 6,32 m 2 .K /W. Sachant qu’en plus, le maître d’ouvrage a complété le mur porteur à l’intérieur par un complexe d’isolation sur rail avec laine de roche, membrane d’étanchéité à l’air et plaques de plâtre. Résultat : avec les 75 mm de laine minérale en plus, la résistance ther- mique de la paroi R atteint 8,5 m 2 .K /W. Isolation et étanchéité à l’air Le doublage intérieur a d’autres vertus : « La cloison désolidarisée évite le rainu- rage dans le monomur pour le passage des réseaux, lesquels prennent place entre le mur et la cloison. Il permet aussi de masquer les microfissures qui peuvent apparaître avec le temps, lorsque la structure bouge ». De son côté, Chris- tian Leverge, gérant de l’entreprise épo- nyme qui a mis en œuvre les doublages Maison passive : option monomur et doublage Notre entreprise compte six salariés. Nous intervenons en direct, en neuf et rénovation, avec des architectes ou sur appel d’offres pour des travaux de second œuvre isolation, plaques de plâtre et un peu de menuiserie. Nous avons bien sûr les qualification RGE et Qualibat qui vont avec. En outre, j’ai suivi une formation spécifique pour avoir une qualification maison passive, une formation assurée par le Bureau d’étude et centre de formation Ty eco2 en Bretagne. C’est une direction que je veux donner à l’entreprise, car c’est un marché plus valorisant et auquel s’intéressent beaucoup les architectes avec lesquels j’ai l’habitude de travailler. Eux aussi cherchent à se diversifier. Au plan technique, cela demande d’avoir de bonnes connaissances et la mise en œuvre exige un travail de qualité. Par exemple pour assurer l’étanchéité à l’air. La difficulté est de trouver du personnel qualifié. J’essaie de former en interne sur ces questions, en prenant un apprenti ou en recrutant, lorsque j’y arrive. INTERVIEW Christian Leverge, gérant Sarl Christian Leverge « Je me suis formé pour obtenir une qualification maison passive » © SARL LAVERGE
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