BTR 484

12 BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 50 ANS DE MÉTIERS Gérant de l’Atelier Logémaine, Stéphane Landemaine construit avec son équipe une cinquantaine de maisons sur mesure par an à Angers et ses environs. Le métier est devenu plus pointu et exigeant depuis une vingtaine d’années, témoigne le constructeur. S téphane Landemaine cumule 25 ans d’expérience dans la maison individuelle à ce jour. De forma- tion économiste, il a voulu « apprendre tous les métiers » de la construction. « Je voulais apprendre la maçonnerie, la char- pente, et d’autres lots… alors j’ai fait de la maison individuelle » résume le gérant qui a occupé diverses fonctions dont celles de métreur et commercial chez des constructeurs. Il y a 5 ans, il se lance dans l’entrepreneuriat en rachetant l’en- treprise qui l’emploie depuis quelques années : l’Atelier Logémaine. Il y est entré à l’âge de 35 ans (il en a 49 aujourd’hui) et observe depuis les évolutions d’un marché certes régional mais qui reflète aussi les tendances nationales, selon lui. Devenu président de la région Pays de la Loire pour le syndicat LCA-FFB*, Sté- phane Landemaine peut en effet échan- ger et nourrir ses réflexions avec ses homologues constructeurs répartis sur le territoire. Il est membre de la commission « Digital et communication » du syndicat. Une maison cocooning Première évolution constatée : la mai- son individuelle est devenue cocooning. Pour sa part, le constructeur ne bâtit que des maisons sur mesure. « La maison doit être prête à occuper et sans entre- tien (pas d’éléments en bois à entrete- nir) et sa surface diminue, compte tenu des contraintes foncières (terrains plus coûteux) » résume le constructeur. Par ailleurs, on ne construit plus une maison pour la vie car la durée de possession ne dépasse guère 7 ans en moyenne. Selon ce dernier, « Il y a 10 ans, une grande maison pouvait représenter 180 à 200 m 2 ». Aujourd’hui, une grande maison, ne dépassera guère les 130 m2. Autre phénomène constatée dans sa région : les maisons isolées se font plus rares. Les futurs occupants veulent en effet se rapprocher des villes et des régions côtières (d’où une transhumance Est- Ouest). « Environ 95 % de notre activité se déploie à moins de 10 km du centre- ville d’Angers et par conséquent les pro- priétaires doivent rogner sur le budget maison et construire sur des terrains plus exigus, qui varient entre 200 à 450 m 2 en moyenne », reprend Stéphane Lande- maine. Des marges de manœuvre réduites et une vigilance accrue Le constructeur note par ailleurs que l’exercice du métier demande toujours plus d’attention et de précision. « Les marges de manœuvre sont de plus en plus réduites car c’est un métier d’épicier. Il faut faire un estimatif le plus précis possible à la vente pour tenir ses marges, tout en respectant les délais et la qualité. D’autre part, les réglementations électriques, ther- miques, sismiques et radon sont de plus en plus contraignantes », relève le construc- teur qui estime que le métier devient de ce fait plus compliqué. Autre particularité : la nécessité de trouver du personnel compé- tent dans quatre métiers bien répertoriés, pour sa part dans son entreprise : conduc- teur de travaux, commercial, métreur & économiste et enfin, dessinateur. Ces professionnels doivent être aujourd’hui très réactifs et attentifs aux demandes du client, qui lui, est de plus en plus informé et donc plus exigeant. « Nous travaillons beaucoup sur cette relation client et nous nous aidons des réseaux sociaux » indique S. Landemaine. Un rendez-vous chantier tous les 15 jours Le constructeur organise un rendez-vous chantier tous les 15 jours avec ses clients et leur envoie un compte-rendu dans la foulée. « Nous utilisons également une appli qui permet d’envoyer au client des infos en push (message, photos). Nous l’alimentons avec des informations, faute Stéphane Landemaine, constructeur de maisons à Angers Agé de 49 ans, Stéphane Landemaine, gérant de l’Atelier Logémaine constate que le métier est devenu plus exigeant et pointu et ne laisse plus aucune place à l’approximation. PORTRAIT « LE BIM, ON LE FAIT DEPUIS LONGTEMPS » « Le Bim ? On le fait depuis longtemps, vu de ma fenêtre », explique le gérant. « Nos sous- traitants sont considérés comme des employés chez nous et tous les plans sont préparés minutieusement en interne. Cependant, aujourd’hui, nos plans doivent être de plus en plus précis, d’où l’intérêt de travailler réellement en Bim. Par exemple, il peut être intéressant d’avoir sur ces plans, le vrai produit chaudière avec ses cotes précises (plutôt qu’un rectangle pour la designer) car souvent, cet équipement prend place dans une maison aux dimensions plus petites. Il faut donc l’insérer au chausse-pied, pour parler de façon imagée. Et là, le travail en Bim a vraiment son intérêt. ! »

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