BTR 484
16 BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 DOSSIERS BÉTON MATÉRIAU BÉTON C’est après deux décennies de reconstruction que l’industrie du béton a entamé une profonde mue. Les recherches sur les formulations et la chimie applicable ont totalement renouvelé le matériau. La problématique carbone relance les travaux. L es bétons utilisés en 1969 présen- taient une formulation que l’on qua- lifierait aujourd’hui d’« ordinaire ». Capable de reprendre une compression de 25 à 30 MPa (megaPascals, ou N /mm²), le matériau est composé de ciment au clin- ker de type CPA ou CPJ (35 ou 45), de sables, de granulats 12-32 mm et d’eau. Les centrales à béton commençaient à exploiter les premières chimies pour assouplir ce mélange. On parle alors des plastifiants et retardateurs, généralement à base de carbohydrates, de la famille des sucres. Ces adjuvants s’ajoutent aux mélamines et naphtalènes développés dans les années 50 sur la base de produits pétroliers. Du bloc à maçonner en matériau à bancher En cette fin des « trente glorieuses », le béton est un matériau très largement utilisé. Il a déjà été exploité de toutes les manières possibles. D’abord en bloc à maçonner – parfois avec des mâchefers issus de déchets industriels – ; puis, dès le milieu des années 50, en matériau à ban- cher. Issue des travaux publics, la technique du coffrage, associée au développement des moyens de production du béton en centrales et à l’approvisionnement par grutage, permettent la réalisation à rythme rapide de dalles et de façades pour la construction d’immeubles. Le développe- ment des grands ensembles en témoigne. Et depuis, il a connu des évolutions et révolutions étonnantes… BERNARD REINTEAU D’évolutions en révolutions 1960 ET 70 : IL FAUT TRAVAILLER LES FORMULES Depuis plusieurs années déjà, les chercheurs font évoluer les formulations en adaptant le « squelette granulométrique » des composants aux besoins. Ainsi, pour « remplir les vides » entre les grains, les ingénieurs ont très tôt eu l’idée de charger les malaxeurs de quantités bien précises de « fines », des cendres de centrales thermiques ou laitier de haut-fourneaux. D’un diamètre de quelques dizaines de microns, plus fin que les grains de ciment, ils permettent d’atteindre 40 MPa. Niveau jugé exceptionnel. À partir des années 60, la préfa- brication en ateliers de poutres, dalles et éléments de façade n’a plus de secret. Son intérêt : produire dans des conditions optimales, à l’abri de tout intem- périe et avec des matériaux dûment préparés (béton, fers), des pièces répon- dant aux cahiers des charges techniques et esthétiques en réduisant les coûts. Le chantier se transforme en un site logistique et d’assemblage. Une vision indus- trielle de la construction imaginée dès les années 20. La technique sera massivement employée jusqu’au début des années 80. © CEMEX
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