BTR 484

22 BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 DOSSIERS BRIQUE Au milieu des années 70, l’industrie de la brique est elle-même confrontée à la nécessité d’évolution. Et réalise des investissements dans ses outils de production. Les usines généralement de petites tailles, d’envergure locale et dotées de fours de technologie ancienne (des fours Hoffmann à charbon, véritable révolution dans cette industrie au 19 e siècle, mais obsolète) commencent aussi à ressentir les effets d’un défaut de performance. Pour beaucoup, l’im- pératif de modernisation des tunnels de cuisson avec des équipements au gaz ou à l’électricité sera fatal. Au fil des ans, les petites briqueteries dispa- raissent, et seules les régions de l’est et du grand sud-ouest de la France ressortiront des années 80 -90 avec des pôles industriels reconfigurées. Les nouveaux fours mesurent jusqu’à 190 m de long, sont thermiquement isolés et consomment concrètement moins d’énergie. Sur ces nouvelles bases, l’industrie de la brique met une bonne dizaine d’années à se relever. L’avènement de la maçonnerie par collage Fin des années 80 et début des années 90, elle revient en force avec les innovations portées par le concept « monomur ». Qui peut le plus peut le moins : cette solution haut de gamme autorise d’ailleurs des déclinaisons mieux adaptées aux constructions à coûts plus bas avec l’emploi d’isolant par l’intérieur. En termes marketing, l’offre apparaît aussi plus complète. Après une longue maturation tech- nique, le matériau figure comme l’élément d’un puzzle technique qui comprend de nombreux accessoires (planelles, chaînages, piliers mono- lithes de hauteur d’étage, coffres de volets…) et de composants. Parmi ces derniers figure l’un des plus mar- quants : le scellement en lieu et place de la maçonnerie avec le traditionnel mortier. Cette évolution est cohérente avec l’atout d’isolation revendiqué par le matériau terre cuite. La maçonnerie par « collage » complète ce principe en réduisant les ponts thermiques. En outre, elle améliore la résistance mécanique de la liaison ; elle est pra- tiquement 5 à 6 fois supérieure à celle d’un mortier épais. Expérimentations BBC en 2000 Surtout, la brique améliore la vie de chantier. Les blocs sont relative- ment légers – selon leur épaisseur, les briques de 50 cm pèsent de 12 à 18 kg –, leur dimension optimisée augmente les rendements de mise en œuvre et sa pose se veut plus simple. Ce nouveau matériau rencontre le suc- cès aussi en raison du fait qu’il pallie le manque de personnel qualifié. Autant d’arguments qui ont été portés par les expérimentations BBC (bâtiment basse consommation) à partir du début des années 2000, et qui se sont concréti- sés à travers la RT 2012. Le collage remplace le scellement des briques avec le traditionnel mortier © IMERYS FIN DES ANNÉES 80 : L’INDUSTRIE DE LA BRIQUE SE STRUCTURE

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