BTR 484
BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 31 DOSSIERS ISOLATION PAROIS Après la RT 1974, un second choc pétrolier en 1979 abou- tit sur un renforcement des mesures. La RT de 1982 vise un nouveau gain de 20 % sur la consommation énergétique. Six ans plus tard, la RT 1988 s’applique aux bâtiments rési- dentiels et non résidentiels, visant un optimum économique avec un choix : celui de la technologie la moins onéreuse pour atteindre l’objectif. « L’isolation a connu une progression lente mais régulière, les isolants sont devenus de plus en plus épais pour assurer une résistance thermique plus grande », précise Jean-Paul Lam. Devenus un critère sur le bâti lui-même, ils doivent répondre à une seule quête de performance boos- tée par la suite par la RT 2000, puis 2005. En parallèle des réglementations, un autre levier agit : « les labels mis en place notamment par Promotelec vont faire progresser l’isolation », ajoute Caroline Lestournelle. Pendant ce temps-là et depuis les années 1980, la maison à ossature bois teste, « les notions de pare-vapeur et pare-pluie, sachant que l’évolution de l’isolation pour ce mode constructif a été à l’aune de l’engouement de la filière bois », précise Benoit Cauchard, responsable technique au sein de l’Union des Métiers du bois (UMB-FFB). Mais le bât blesse : « des solutions un peu génériques ont été appliquées sans prendre en compte le traitement des points singuliers. Des problématiques d’interface sont apparues lors de la pose de pare-vapeur notamment pour le passage des câbles électriques. Du coup, la qualité de l’isolation était dégradée ». Mais c’était sans compter sur la RT 2012. L’isolation a connu une progression lente et régulière avec l’apparition d’isolants plus épais et plus performants © PLACOMUR ® DUOPASS La RT 2012 a fait faire un véritable saut, préparé par le label BBC (bâtiment basse consommation) d’Efinergie en 2008. Les habitants voient vraiment les effets d’isolation sur leurs factures et s’en saisissent. Les professionnels aussi. En 2012, le sujet Isolation devient « tendance » avec un chan- gement de paradigme, selon Caroline Lestournelle. Il n’est plus seulement question d’abaisser des consommations par rapport à une valeur de référence précédente, mais bien d’arri- ver à un niveau de performance globale, fixé à 50 kW/m 2 / an. La réglementation installe aussi le traitement de la perméabili- té à l’air des bâtiments, et encore le traitement des ponts ther- miques rendus obligatoires. Pour améliorer la performance des isolants, dans le cadre de cette recherche de diminution importante des consommations des bâtiments, les industriels agissent alors sur la conductivité thermique du matériau, le fameux lambda pour augmenter la résistance thermique d’une paroi sans gonfler les centimètres. Et ils valident les per- formances de leurs isolants par la certification ACERMI. La notion de produit disparaît au profit du système En outre, la notion de produit disparaît au profit de celle de système, « pour faciliter la mise en œuvre, mais aussi pour contrer les fuites d’air grâce aux accessoires de pose primor- diaux pour atteindre l’objectif d’étanchéité à l’air ». En parallèle la rénovation trouve aussi son levier dès 2014, « grâce aux différentes aides pour mieux isoler, comme les crédits d’impôts développement durable, puis transition énergétique, et les Cer- tificats d’économie d’énergie (CEE) », reprend Jean-Paul Lam. Sur le marché de la rénovation où les mètres carrés se mon- nayent à prix d’or, une innovation tente une percée : celle des isolants sous vide qui reste une réponse de niche. « C’est la vraie minceur, mais elle est onéreuse. En outre, leur mise en œuvre est complexe (ces isolants sous vides ne doivent en aucun cas être percés). Néanmoins, ils enrichissent les possibi- lités d’isolation en fonction des contraintes techniques et des budgets », indique Caroline Lestournelle. La maison à ossa- ture bois pour sa part se dote d’une nouveau NF DTU 31.2 en 2016 Construction de maisons et bâtiments à ossature bois qui apporte une réponse à une isolation pérenne, « en distinguant trois lots : le lot structure, le lot étanchéité pare- pluie, pare vapeur et le lot bardage et isolant. Avec l’étanchéité à l’eau et à l’air, l’isolation est devenue plus performante aussi grâce à la rationalisation des notes de calcul pour un meilleur dimensionnement », informe Benoit Cauchard. RT 2012, CITE ET CEE : L’ISOLATION FAIT PARTIE DES MEUBLES La maison à ossature bois pour sa part se dote d’une nouveau NF DTU 31.2 en 2016 Construction de maisons et bâtiments à ossature bois qui apporte une réponse à une isolation pérenne. © TANGUY MATÉRIAUX RT 1988 – RT 2000 : LES ISOLANTS GAGNENT EN ÉPAISSEUR
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