BTR 484
4 BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 ACTUALITÉ REPÈRES Les permis de construire de logements, qui avaient atténué leur baisse en janvier après une année de repli en 2018 en France, ont replongé en février, les mises en chantier restant en net recul. E ntre décembre et février, les permis de construire, indicateur avancé de l’immobilier neuf, se sont élevés à 100700 unités, soit un recul de 12,5%par rapport à la même époque un an plus tôt, tandis que le nombre de mises en chan- tier a baissé de 11,0 % à 105000. Pour ce qui est des mises en chantier, c’est-à-dire les logements effectivement commencés, le chiffre est semblable à celui observé de novembre à janvier, précédente période d’étude. En revanche, pour les permis de construire, c’est une nette inflexion : entre novembre à janvier, ils ne signaient qu’une baisse de moins de 7 %, ce qui témoigne d’une franche dégradation en février. Plus largement, l’année 2018 avait marqué une pause dans la construction de logements neufs après deux années de progression régulière, les profession- nels accusant en particulier la réduction d’aides à la propriété ainsi que la timidité des élus locaux à l’approche des munici- pales de 2020. Nette dégradation pour la construction des immeubles Les derniers chiffres du ministère montrent surtout une nette dégradation du côté des immeubles, alors que c’est dans ce secteur que la situation semblait s’amélio- rer en début d’année : entre décembre et février, les permis de construire y baissent de presque 15 % par rapport à un an plus tôt. Non seulement, le nombre de permis chute mais, au niveau de la construc- tion effective, le taux d’annulation reste, pour les immeubles, très supérieur à sa moyenne observée depuis 2010 : un cin- quième des logements collectifs autorisés ces trois derniers mois ne devraient fina- lement pas être construits. La situation reste, par ailleurs, dégradée dans les mai- sons individuelles, secteur le plus exposé au recentrage géographique d’aides comme le prêt à taux zéro (PTZ) : sur la même période, les permis y reculent de plus de 10%, une légère aggravation par rapport à la précédente période d’étude. La construction de logements neufs replonge CONJONCTURE L’artisanat du bâtiment a vu son activité progresser au premier trimestre 2019 grâce à une météo favorable, mais continue à prévoir une stagnation sur l’ensemble de l’année. « C’est une bonne nouvelle pour les entreprises artisanales du bâti- ment : la croissance de leur acti- vité se maintient », s’est félicité Patrick Liébus, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Au premier trimestre, la Capeb estime à 2%, par rapport à la même époque de 2018, la croissance de l’activité de l’artisanat français du bâti- ment. Ce chiffre, compilé par la fédéra- tion auprès de ses adhérents, s’entend en volume d’activité et non en montant financier global. « Cette croissance se maintient notamment grâce à la clémence des conditions climatiques favorables de ce début d’année et à la construction neuve », explique la Capeb. A elles seules, les activités de construction progressent de 3%. Celles d’entretien et de rénova- tion, généralement moins fluctuantes, progressent de 1,5%. Une stagnation de l’activité prévue Pour autant, la Capeb ne revient pas sur sa prévision exprimée fin 2018 pour cette année : elle table toujours sur une stagna- tion (+0,5 %) de l’activité, l’autre grande fédération du secteur, la Fédération fran- çaise du bâtiment (FFB), a des attentes sem- blables (-0,5 %). Si le niveau actuel des tra- vaux de construction est soutenu, le secteur s’attend à un ralentissement marqué alors que le logement neuf enregistre depuis l’an dernier un net déclin des mises en chantier et des permis de construire. Conséquence pour l’artisanat du bâtiment, le contenu des carnets de commandes, indicateur de l’acti- vité à venir, a décliné au premier trimestre. Cette situation, corroborée à une diminu- tion du nombre de permis de construire, laisse présager un ralentissement d’acti- vité pour les trimestres à venir», conclut M. Liébus. L’artisanat du bâtiment reste inquiet CAPEB
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