BTR 484

BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 41 DOSSIERS ISOLATION TOITURE En toiture pour isoler par l’extérieur en technique sarking, ce sont d’abord les panneaux en polystyrène extrudé (XPS) qui s’imposent fin des années 1980, début des années 1990. Le panneau polyuréthanne PU, concurrence le XPS dès les années 90. En 2003, un premier avis technique sur la laine de roche est délivré, dévoile Stéphane Gilliot, chef de division couverture et toiture au CSTB. D’autres produits arrivent sur le marché comme la mousse phénolique avec des performances thermiques similaires à celles du polyuréthane et des produits biosourcés à l’image de la laine de de bois « En rénovation, depuis une dizaine d’années, certaines régions utilisent les procédés de sarking en plaines, alors qu’ils avaient été développés à l’origine pour la montagne », ajoute Yannick Dubois, responsable du pôle Couverture et Etanchéi- té. Si la charpente comme le plafond des combles n’a pas besoin d’être rénovée, le Sarking est une solution adaptée en installant des couches successives d’éléments isolants sur la charpente. Mais encore une fois, les réglementations ther- miques successives ont poussé l’épaisseur des isolants. Certes, la toiture reste le lot le plus important pour limiter les déper- ditions énergétiques. Mais à partir d’une certaine épaisseur d’isolant, le gain énergétique complémentaire devient faible et la performance mécanique du procédé peut être impac- tée. D’où l’utilisation du panneau sandwich qui apporte une isolation continue permettant de limiter les ponts thermiques et contribuer à l’étanchéité à l’air. Développé fin des années 1970, le XXI e siècle marque aussi l’ère du caisson chevron- né qui couvre désormais 80 % du marché des panneaux de toiture avec isolation intégrée pour conserver une charpente apparente, créer de la surface habitable, ou sauvegarder les mètres carrés. Le sarking venu des régions de montagne a été utilisé en plaine garantissant l’absence de ponts thermiques © UNILIN Avant la RT 2012, il existe déjà une volonté d’améliorer l’étanchéité à l’air des parois avec la pose de pare-va- peurs indépendants dont le rôle principal est avant tout de protéger la paroi du transfert de vapeur d’eau venant principalement de l’espace occupé. Les suspentes ont évolué (longueur, section, matériaux, per- formance thermique) pour permettre la mise en place des isolants thermiques de forte épaisseur tout en limitant les déperditions thermiques à travers les ponts thermiques. Dès 2012, et sa RT toujours en vigueur à la date de rédaction de cet article, « il n’est plus question d’exigences minimales paroi par paroi. La RT2012 fait un saut vers la performance globale du bâti et du bâtiment. Elle apporte une grande évolution : l’obligation de résultat en termes d’étanchéité à l’air du bâti avec vérification par des tests in situ », reprend Hafiane Cherkaoui. Les procédés s’améliorent avec ajout d’un pare-vapeur et un traitement des points singuliers afin d’as- surer une étanchéité continue. Avec la future Réglementation énergétique et environnementale qui se profile en 2020 et qui introduit la notion d’impact carbone, l’impact de tous les matériaux de construction sera pris en compte pour la vérifi- cation du respect de la réglementation, notamment celui des produits isolants. Depuis quelques années une nouvelle technique d’isolation part à la conquête des combles : celle de l’isolation par mousse polyuréthane projetée. Initialement utilisée pour l’isolation des sols et des murs, quelques Avis techniques ont été publiés pour une utilisation en rampants de combles. Pour aider les utilisateurs dans leur choix, une recherche par usage parmi plus de 850 produits isolants certifiés ACERMI a été mise en service en 2018. Il est désormais possible de rechercher un isolant certifié ACERMI pour 32 usages en sol, en mur ou en toiture. Un saut vers la performance globale s’opère avec la pose de pare-vapeur et pare-pluies © ISOVER RT 2012 : ÉTANCHÉITÉ À L’AIR ET CHASSE AUX PONTS THERMIQUES DIMINUER LA SURÉPAISSEUR PAR L’EXTÉRIEUR