BTR 484

48 BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 DOSSIERS REVÊTEMENTS © STUDIO ERICK SAILLET FINITIONS Sur nos murs, les solvantées ont laissé place aux peintures en phase aqueuse, moins nocives. Au fil des années, celles-ci cumulent performances et nouvelles fonctions. L ’ univers de la peinture a connu bien des évolutions ces dernières décen- nies. La glycéro est restée long- temps préférée des peintres, mais dans les années 2000, l’impact des peintures sur la santé des applicateurs et des usagers intensifie la recherche sur les peintures en phase aqueuse. Celles-ci montent notamment en puissance en 2010, avec la prise de conscience généralisée des effets nocifs des peintures glycérophta- liques et la règlementation qui impose une réduction des émissions de COV dans les peintures de 50 % par rapport au niveau 1990. Les peintures acryliques, per- méables et lessivables, gagnent les pièces humides. En 2014, de grandes avancées dans la formulation aboutissent à l’arrivée de peintures sans odeur, à faible teneur en COV, mates non seulement lavables mais aussi lessivables. Parallèlement, la législation avance (déclaration environne- mentale obligatoire) et des labels comme Pure ou Ecocert, distinguent des peintures naturelles, à base de liants biosourcés. 2015 voit l’avènement de l’aspect velours, qui associe la profondeur de teinte du mat à l’aspect soyeux et satiné. L’engoue- ment pour ces laques, qui accrochent la lumière tout en rendant un effet velouté, résistent au lustrage et sont lessivables, ne se dément pas. Ultra techniques … et décoratives Dans ces années 2013-2015 apparaît aussi la peinture dépolluante, qui assainit l’air intérieur, en neutralisant le formaldéhyde ; une fonction dont l’intérêt grandit avec la prise en compte de plus en plus prégnante de la qualité de l’air intérieur. Aujourd’hui, ce sont des gammes entières qui adoptent la technologie photocatalytique. Liants et additifs ont transformé les peintures en produits compatibles avec tous les supports et parfois très spécialisés : anti-taches, anti- microbiens, anti-condensation, anti-moi- sissures, isolants (en réfléchissant les infrarouges), à haute réflectance pour aug- menter la luminosité en intérieur, protec- teurs contre les ondes électromagnétiques, ... Les peintures « gadget » ne sont pas en reste : magnétique, tableau noir, écran de home cinéma, à effets multiples : marbré, nuageux, béton, lin, jean, métallisée, à paillettes… L’ajout de charges fines et de résines acrylique et alkyde diverses permet d’améliorer en continu les qualités esthé- tiques des produits (tenue des pigments, ultra blancs, …) et leurs avantages tech- niques: facilité d’application (tendu parfait, temps de séchage raccourci), opacité, résis- tance aux chocs, aux rayures, aux UV, aux agressions chimiques,… Pour stimuler les envies de décoration, les fabricants renou- vellent très régulièrement leurs nuanciers et multiplient les outils d’aide à la décision. Les peintres en bâtiment ont un rôle de conseiller en déco à prendre au sérieux : aujourd’hui, la peinture est plus accessible ; on change régulièrement de déco, on ose des associations de couleurs sur les murs, on varie les aspects. E. JEANSON Les peintures, formulées pour la performance Avec l’arrivée des carreaux de grand format et de faible épaisseur et l’évolution des normes, la tendance est aux mortiers-colles améliorés (C2) et les mortiers-colles améliorés déformables, C2S1 et C2S2 pour les très grandes dimensions et la pose sur plancher chauffant. Les colles mur et sol, en pâte prêtes à l’emploi, simplifient la pose et laissent le chantier propre. Les allégés diminuent la pénibilité du travail et réduisent l’impact environnemental : matières recyclées, moins de quantité de matière, moins de transport. Non irritants pour la peau, anti-poussière, à double consistance, sans besoin de primaire, …, les mortiers-colles en poudre ont su se moderniser parallèlement, pour une application simplifiée, plus rapide, moins pénible et moins impactante pour la santé et l’environnement. LES COLLES, POLYVALENTES ET PERFORMANTES