BTR 484

50 BATIRAMA N°484 I AVRIL - MAI 2019 MATÉRIELS La vie des utilitaires n’est pas un long fleuve tranquille. Ce secteur a connu des évolutions radicales ces 5 dernières décennies. Et entre moteur électrique et conduite autonome, le futur promet lui-aussi son lot de surprises. I ls sont nés quasi en même temps que l’automobile. Les premiers construc- teurs de voitures prennent vite conscience qu’ils doivent aussi proposer des véhicules aux gens qui travaillent. Renault développe ainsi son premier uti- litaire en 1900, soit deux ans seulement après la naissance de la marque. Ils se nomment à l’époque, Commerciale ou plus poétiquement Normande (Citroën) ou Canadienne (Peugeot). Ils font certes moins rêver que les supercars, Ferrari, Lamborghini ou Bugatti, mais sont tout aussi ancrés dans l’inconscient collectif. Et comme tous les objets liés à une période révolue, ils exhalent la nostalgie. Ils étaient le véhicule du menuisier, du plombier ou du boulanger. Au départ, il s’agit d’en- gins robustes, simples et économiques. Ils évoluent sans cesse jusqu’à se rapprocher aujourd’hui des automobiles modernes dont ils dérivent. Ils leur empruntent en effet, plates-formes techniques, moteurs et équipements. NICOLAS DEMBREVILLE 50 ANS DE DE VÉHICULES Retour sur 50 ans d’histoire des L’après-guerre est une période écono- miquement bénie. Les camionnettes aident les artisans et les pros du BTP à reconstruire la France. Chaque marque dispose de son modèle vedette, en général issus des gammes compactes, correspondant aujourd’hui au Renault Trafic ou au Citroën Jumpy. Ces véhicules sont conçus pour être les plus efficaces et économiques possibles. Le style n’est pas la priorité. La carrosserie est habillée de tôles d’acier. Ils sont sou- vent bâtis sur le modèle de la cabine avan- cée qui autorise une excellente visibilité en plus de ménager un volume utile maxi. Les passagers sont installés au-dessus du moteur, placé entre les roues avant. Des engins qui déclenchent la sympathie • Chez Citroën le très économique TUB à traction avant (déjà) d’après-guerre est vite remplacé par le charmant Types H. La carrière fort longue de ce dernier, débute en 1948 pour s’achever en 1981. Son court capot abrupt lui donne un charmant faciès de bulldog. Le H dispose déjà d’une porte coulissante latérale encore rare dans les années 50. • Chez Peugeot, le capot proéminent de l’élégant D3, qui deviendra D4 par la suite, lui vaut rapidement le sobriquet de « nez de cochon ». Cet utilitaire est en fait apparu sous l’écusson Chenard & Walcker juste après la guerre. Il est repris par le Lion qui l’intègre à sa gamme en 1950. Il reçoit alors, les moteurs maison, de la 203 puis de la 403. Il est rempla- cé par le fameux J7 sorti en 1965. Doté de deux portes coulissantes à l’avant, ce dernier se conduit portières ouvertes aux beaux jours, histoire d’aérer les côtelettes de l’artisan entre deux chantiers. • Chez Renault, tout le monde se sou- vient de l’Estafette. Le petit utilitaire pointe le bout de son Losange au début des années 60. Peint en bleu marine, le charmant engin annonce l’escadron de gendarmerie et son impitoyable radar qui flashe les automobilistes trop rapides. A l’étranger aussi, certains utilitaires accèdent au rang de vedettes. C’est le cas du Transporter chez Volkswagen. Dénommé aussi Combi, il apparaît dès le début des années 50. JUSQU’AUX ANNÉES 70 : NOSTALGIE ET SYMPATHIE

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