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BATIRAMA N°483 I FÉVRIER - MARS 2019 43 DOSSIERS TOITURE Les fabricants d’éléments de toiture raisonnent en termes d’enveloppe du bâtiment. Outre des systèmes permettant de meilleures performances d’isolation et d’étanchéité, ils développent des éléments de couverture producteurs d’énergie. L a production d’électricité en toiture connaît un réel essor : le marché a progressé de 16 % en 2018, essen- tiellement dans le secteur du résidentiel, avec un chiffre d’affaires de 130 millions € en 2017 et estimé autour de 320 mil- lions € en 2023. Poussée par les mesures réglementaires existantes et à venir, la « 5 e façade » peut jouer un rôle primor- dial dans la performance énergétique du bâtiment, grâce à l’offre des industriels et à la formation des couvreurs. Bien isolée, une toiture limite les pertes et les apports de de chaleur. Equipée de matériel utili- sant l’énergie solaire, elle participe à la production d’électricité photovoltaïque et/ ou d’énergie thermique. Le marché du solaire photovoltaïque mute en 2017 Réellement enclenché dans le neuf en 2013, à l’application de la RT 2012, le marché du solaire photovoltaïque mute en 2017, avec la publication du décret encadrant l’au- toconsommation (mai 2017), concernant les installations de puissance inférieure ou égale à 100 kWc de Métropole. Dès lors, les demandes d’installations « en revente totale » cèdent le pas à celles d’équipe- ments étudiés pour l’autoconsommation, qui progressent constamment. Outre la fin de l’obligation d’intégrer les produits solaires au bâti, cet arrêté fixe les conditions d’achat et les tarifs d’achat pour les instal- lations photovoltaïques, qu’elles concernent la revente de toute l’électricité ou du surplus après autoconsommation. Pour profiter des aides publiques (tarifs d’achat et prime à l’autoconsommation), l’arrêté exige le recours à une entreprise RGE. La future réglementation RE 2020 La Directive européenne sur l’effica- cité énergétique des bâtiments implique que la construction neuve soit à énergie quasi-nulle à compter du 1 er janvier 2021. En France, c’est la réglementation environ- nementale (RE 2020), qui fixera les niveaux de performances Energie et Carbone des bâtiments neufs : toute nouvelle construc- tion devra produire davantage d’énergie qu’elle n’en consomme. Cette future régle- mentation s’inspirera du label expérimental E+C-, qui permet de prendre en compte dans la construction un certain nombre de paramètres à la fois énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre. Photovoltaïque : l’offre se diversifie Réellement lancé en 2017, le photovoltaïque sur les toits doit essentiellement ses bons résultats aux installations en maison indivi- duelle, en autoconsommation, avec ou sans injection sur le réseau : 80 % du volume des ventes concernent des surfaces de moins de 30 m 2 (50 % de moins de 20 m 2 ). Le marché se crée autour des grands acteurs de la tuile. Ainsi, Terreal, leader en résidentiel neuf, a triplé son volume de ventes de kits photo- voltaïques entre 2016 et 2018 (3000 pièces vendues en 2018). Du nouveau dans les kits solaires L’industriel investit pour monter en charge et l’augmenter de 20 % par an. Eric Ris- ser précise : « Nous cherchons la meilleure intégration esthétique possible tout en proposant des solutions simples à poser et sécurisées pour les couvreurs. Il faut par ail- leurs faire évoluer la capacité de stockage et l’intégration esthétique des batteries. Tout le monde aura son toit solaire avec stockage d’ici 2030. Donc nous voulons proposer des solutions intégrées et écono- miques. » En 2018, Wienerberger a étoffé à la fois son offre de systèmes répondant à la RT 2012 (3 à 5 m 2 de panneaux), qui font encore l’essentiel des ventes, et de kits photovoltaïques en autoconsomma- tion, avec ou sans stockage d’énergie. « Les systèmes avec batteries sont de taille moyenne de 15 à 20 m 2 de toiture. Les ins- tallateurs recherchent des solutions Plug en Play avec des modules standardisés qui s’intègrent en toiture. Ils sont encore peu nombreux mais la demande se développe avec l’avènement de l’autoconsomma- tion et des capacités des batteries, », note Sylvain Ponchon (Wienerberger). Le toit, une réponse aux enjeux énergétiques Pour atteindre les niveaux de performances énergétiques requis pour les bâtiments de demain, on peut compter sur l’offre photovoltaïque. © TERREAL UNE PRODUCTION ÉCONOMIQUEMENT VALABLE Pour une installation type en autoconsommation en maison individuelle neuve (10 à 15 panneaux), le temps de retour est de 8 à 12 ans selon les zones géographiques, assurent les fabricants. « Avec l’autoconsommation, la surface de panneaux est multipliée par 10 par rapport à une installation micro PV utilisée pour la simple conformité réglementaire RT2012 », note Eric Risser (Terreal), qui précise « en dehors de la RE 2020 et des aides, l’intérêt économique du toit photovoltaïque est un facteur structurel beaucoup plus rassurant pour les industriels : aujourd’hui, le coût des panneaux rend l’installation rentable pour un particulier vu que l’électricité va continuer à augmenter ». La Commission de Régulation de l’Energie prédit 4 millions d’auto-consommateurs d’ici 2030.

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