BTR 485
BATIRAMA N°485 I JUIN - JUILLET 2019 9 ACTUALITÉ REPÈRES Le guide « Biodiversité et chantiers », présenté par le Club C2B* sensibilise toutes les entreprises, quelles que soient leurs tailles, aux enjeux de la protection de la biodiversité. D e plus en plus nombreux à vivre en zone urbaine (85 % des Français en 2019), les habitants exerçcent une pression grandissante sur les terres agricoles et les milieux naturels. Le Plan Biodiversité, présenté en juillet 2018 par le Ministère de la Transition écologique et solidaire vise, notamment, à freiner l’artificialisation de ces espaces et à reconquérir des espaces de bio- diversité en ville. Conserver, protéger, voire reconquérir de la biodiversité est une idée toute neuve pour la plupart des profession- nels du bâtiment. Premier réflexe à intégrer : anticiper le plus possible ; il est bien plus simple, moins cher et moins dommageable pour l’environnement de conserver les éco- systèmes existants que de tenter de les res- taurer après coup ! Mobiliser les professionnels du BTP pour la nature en ville La biodiversité est à prendre en compte dès la phase de programmation du projet, à partir d’un « diagnostic écologique » réali- sé par un expert, avec un coût variable (2 à 3000 € pour un simple inventaire). Il abou- tit à établir une organisation de chantier cohérente, pour mettre en œuvre les pré- conisations. Que le projet soit soumis ou non à étude d’impact, la logique ERC (pour Eviter, Réduire, Compenser) s’impose. Les entreprises sont informées et sensibilisées aux enjeux : à elles d’assurer, avec l’appui des experts, la mise en œuvre des actions préconisées au Cahier des charges et au Dossier de Consultation des entreprises. Par exemple, déplacer des plantes dans une zone adaptée ; mettre en place des habi- tats à proximité de ceux qui seront détruits, comme des nids artificiels pour les hiron- delles ou les martinets. Ou encore, baliser et préserver des éléments existants (arbres, mares,…), supprimer des pièges (clôtures, puisards,…), pour permettre le déplace- ment de la faune. L’exemple d’un effarouchement avant déconstruction A Miramas (13), de vieux bâtiments doivent être démolis pour laisser place à un ensemble de boutiques et restaurants. Le diagnostic écologique qu’a réalisé Naturalia Environnement à la demande d’Eiffage Construction Languedoc a révé- lé la présence de pipistrelles communes et pipistrelles de Khul (toutes les chauves-sou- ris sont protégées en France). Un chirop- térologue a prospecté les bâtiments pour localiser les gîtes et les espèces présentes au sein des bâtiments. En réponse à ses observations, des mesures ont été mises en place pour déplacer et effaroucher les chauves-souris, dans la période la moins préjudiciable pour elles, et rentre le site « inattractif » avant le début du chantier. E. JEANSON *Animé par la LPO, association qui agit pour la biodiversité, le Club Urbanisme Bâti et Bio- diversité mène une réflexion prospective sur le sujet de l’intégration de la biodiversité dans les pratiques d’urbanisme et le bâtiment. Il réunit des acteurs publics et privés de l’urbanisme et du bâtiment, notamment des majors du BTP. Comment concilier nature et chantiers urbains ? GUIDE A NOTER S’adressant avant tout aux entreprises générales de BTP et à leurs sous- traitants, le guide édité par le Club C2B est téléchargeable gratuitement sur le site www.urbanisme-bati-biodiversite.fr LA BIODIVERSITÉ DANS LES LABELS BREEAM prend en compte la protection et la conservation des éléments sensibles de biodiversité durant la phase travaux (exigence LE02). NF Habitat HQE impose de limiter et réduire les impacts du chantier grâce à des exigences en termes de respect de la biodiversité. Chantiers Verts a pour objectif principal de gérer les nuisances environnementales engendrées par les différentes activités liées au chantier. Biodivercity comporte un engagement sur la connaissance et la compréhension de la biodiversité sur et autour du site à construire et prend en compte le potentiel écologique de la parcelle. Effinature certifie l’intégration de la diversité biologique dans les projets d’aménagement et de bâtiments neufs et en réhabilitation. Animal protégé comme la chauve-souris, l’hirondelle doit pouvoir conserver son habitat, à défaut, il faudra lui construire un nid artificiel Cette chauve-souris très bien camouflée dans une fissure, devra être effarouchée ou déplacée. Si une espèce protégée comme celle-ci est découverte lors de travaux, sa destruction comme celle de son habitat est interdite en vertu de l’article L.411-1.
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