BTR 486

BATIRAMA N°486 I AOÛT - SEPTEMBRE 2019 21 ACTUALITÉ MÉTIERS Retour au niveau de 2014 Selon les indications disponibles, la part de marché de la construction bois est net- tement plus forte qu’en France, et bien orientée, en Allemagne, en Autriche, en Suisse. La construction bois progresse un peu partout en Europe depuis de nom- breuses années, sans pour autant détrô- ner la maçonnerie traditionnelle. La France s’inscrit parfaitement dans cette tendance, et si les dernières enquêtes ont illustré un tassement de son marché, ce dernier fai- sait suite à deux décennies de croissance. La dernière enquête illustre un redresse- ment qui semble se prolonger en 2019. En 2018, le chiffre d’affaires strictement construction bois retrouve le niveau de 2014, avec un nombre sensiblement égal d’entreprises. Si on rajoute l’activité ITE non précisée en 2012, mais qui mobilise les mêmes machines que la construction bois, alors on atteint déjà les sommets de 2011-2012, avec un nombre légèrement inférieur d’entreprises, mais sans préjuger de l’impact réel des auto-entrepreneurs. Stabilité Si on compare donc directement la situa- tion en 2018 et en 2012, force est de rele- ver une grande stabilité du marché, avec cependant quelques évolutions notables : la chute du secteur de la maison indivi- duelle en diffus, la hausse sensible du nombre de logements collectifs en bois, qui restent cependant à un niveau assez bas ; la hausse sensible du nombre des opérations d’extension-surélévation, seg- ment où le bois dispose des parts de marché les plus élevées ; enfin, dans le domaine du non résidentiel, l’envolée du secteur des bâtiments industriels et com- merciaux en bois, et ce seulement depuis 2016. Le problème du CLT La stabilité des parts de marché trouve son pendant dans les autres para- mètres de la profession. Ainsi, le sys- tème constructif de l’ossature bois reste archi-dominant, même si on note dans la dernière enquête une légère montée du bois massif ou CLT, qui passe de 3 à 5 % de pdm selon les réponses données. Sur le segment des logements collectifs, la part du CLT bondit de 4 à 10% en deux ans. On peut en déduire que la fai- blesse de la construction bois sur le seg- ment du logement collectif est directe- ment liée aux difficultés d’implantation du CLT. Les entreprises françaises de construction bois ont immobilisé leurs capitaux dans un outil de transformation de l’ossature bois alors que le marché de la maison individuelle a fortement décli- né, tandis que celui des logements col- lectifs constitue un fort potentiel, alors que ce dernier est comme « fait » pour le CLT, notamment en plancher. Toute- fois, l’aboutissement de la révision du DTU 31.2, qui ouvre en principe la voie à l’utilisation de l’ossature bois pour des ouvrages allant jusqu’à 28 mètres, tend à relancer la question du choix des sys- tèmes constructifs. Le bois leader des segments émergents Du côté des prévisions, les voyants sont tous au vert, avec un solde d’opinions particulièrement favorable, précisément, sur le segment des logements collectifs et des extension-surélévations. Dans un cas, il y a sans doute un effet de rattra- page. Dans le second, c’est autre chose : la construction bois dans son essence même génère un nouveau marché de la construction. La légèreté des ouvrages en bois et leur préfabrication facilitent les extensions et les surélévations. En tout état de cause, il est plus efficace de dominer des marchés émergents que l’on se crée que de courir après les parts de marché solidement attribuées des seg- ments d’activité traditionnels. Demain, il en sera de même pour les segments des ouvrages démontables et surtout de ceux qui s’inscrivent dans la neutralité carbone 2050. JONAS TOPHOVEN Impossible de s’accorder dans l’Union sur des données statistiques de base comme celles fournies par ce tableau Depuis 2012, la construction bois se situe sur un palier de 2 milliards de CA pour 2000 entreprises. © CELLULE ÉCONOMIQUE DE BRETAGNE © CELLULE ÉCONOMIQUE DE BRETAGNE

RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc5MjEx