BTR 487

BATIRAMA N°487 I OCTOBRE - NOVEMBRE 2019 53 DOSSIERS MONDIAL DU BÂTIMENT En juin 2019, l’AFPAC considérait comme probable un marché des pompes à chaleur air/eau à 220 000 pièces en 2021 ou 2022. Si les aides publiques à la rénovation sont durement rognées, le marché restera sans doute plus près des 100000 pièces. L a France est le premier marché européen pour les pompes à cha- leur. Aujourd’hui, il se répartit entre environ 7000 pac air / eau en construc- tion neuve, poussées par la RT2012 et 30000 pac installées en rénovation, soit environ 100000 machines au total. Les industriels se sont organisés pour répondre au mieux à ces deux segments de marché, proposant à la fois des pac de faible puissance pour la construction neuve et des pac de plus forte puissance et à haute température pour le remplace- ment des chaudières existantes. Les aides publiques sont efficaces Les aides publiques, dont l’opéra- tion « Coup de Pouce Chauffage » qui débouche sur des pac à 1€, ont dopé le marché des pac air/eau en rénova- tion. L’AFPAC prévoyait que l’on pourrait atteindre 150000 pacs en rénovation d’ici deux ans, soit une multiplication par 5 en deux ou trois ans. 70000 pac en neuf + 150000 pac en rénovation = un marché annuel de 220000 pac air/eau en 2020 ou 2021. Mais voilà, la Loi de Finances 2020 semble tout remettre en cause, supprimant les aides pour les ménages les plus aisés, les rognant pour les plus modestes et pla- fonnant leurs montants, même en tenant compte des CEE. Le nouveau marché des pac à 1 € peut disparaître et, avec lui, le rêve de 150000 pacs en rénovation. Pompe à chaleur : la fin de l’expansion accélérée ? Le projet de Loi de Finances présentés dans les derniers jours de septembre réduit les aides financières publiques pour la rénovation, les recentre sur les ménages modestes et très modestes au sens de l’ANAH et, surtout, plafonne le total des aides – publiques + CEE – à 90 % du coût total de la rénova- tion pour les ménages les plus modestes et à 75 % pour les ménages modestes. En vertu du barème publié par l’ANAH et deux ministères, dans le cas de l’installation d’une pac air/eau en remplacement d’une chaudière fioul, dont le coût est éva- lué à 12338 €, cela se traduit par un « reste à charge » de 4238 € pour les ménages très modestes, et de 5238 € pour les ménages modestes. Autant dire que, dans ces conditions, ces chantiers n’auront pas lieu. C’est en directe contradiction avec les objectifs du gouvernement. C’est aussi incompréhensible, dans la mesure où les CEE ne sont pas de l’argent public, mais que le gouvernement plafonne tout de même leur emploi. EN RÉNOVATION, L’INCOMPRÉHENSION RÈGNE © STIEBEL ELTRON © AERMEC

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