BTR 487

8 BATIRAMA N°487 I OCTOBRE - NOVEMBRE 2019 ACTUALITÉ REPÈRES Le salon Batimat permet d’observer certaines tendances constructives et réglementaires en cours. A l’approche de la future RE2020, les produits et systèmes exposés seront-ils « verts » ? E n cet automne 2019, les profession- nels sont saisis par le doute. Est-ce que les Pouvoirs Publics veulent que la France construise vert et rénove vert ? Ou bien sommes-nous à la veille d’un greenwas- hing d’une ampleur exceptionnelle ? A Bati- mat, ces questions seront tranchées. Sans attendre, les acteurs du bâtiment ont déjà entamé le mouvement vers une réduction de l’empreinte environnementale des bâti- ments. Cela se traduira dans les produits et systèmes exposés à Batimat 2019. Vers la réglementation RE2020 A l’ouverture du salon Batimat le 4 novembre à Villepinte, les détails de la future RE2020 devraient être connus : franc Bepos (bâtiment à énergie positive) ou pas, sévère limitation ou simple introduction au calcul de l’empreinte environnementale des bâtiments, label incitatif, etc. Nous saurons aussi dans quelle mesure les Pouvoirs Publics entendent mettre en œuvre la Loi Elan qui prévoit de faire des bâtiments neufs des « puits de carbone ». A travers les débats sur le Projet de Loi de Finances au Parlement, les orientations données au financement de la rénovation seront précisées, notamment le fait que les offres à 1 € pour les ménages les plus modestes soient encore possibles ou pas. Mais, sans doute instruits par les tergiversations passées, les acteurs du bâti- ment n’attendent plus et s’organisent pour construire et rénover plus vert. Toute l’Eu- rope s’y met, il n’y a aucune raison que la France reste en arrière. Vers une construction décarbonée Pour s’engager vers des bâtiments à la fois Bepos et décarbonés, il faut d’abord réduire les besoins d’énergie, ensuite utili- ser des matériaux à faible charge carbone. Si l’on veut atteindre la neutralité carbone en 2050, comme le répètent les Pouvoirs Publics, on ne peut plus attendre. Cela pas- sera par une construction neuve complè- tement décarbonée, autre objectif affiché pour la RE2020. Mais, sachant que 70 % du parc des bâtiments de 2050 existent déjà aujourd’hui, cela implique un colossal effort en rénovation, à la fois en nombre de bâtiments rénovés chaque année et en intensité de l’amélioration de l’efficaci- té énergétique des rénovations. A travers l’examen des produits et systèmes propo- sés aux Awards de l’Innovation à Batimat, plusieurs tendances se dégagent et tracent la carte globale des grandes tendances des solutions techniques en construction et en rénovation pour les deux à trois ans à venir. PASCAL POGGI En route vers la vertitude ! BATIMAT 2019 La première des grandes tendances observables est le fort développe- ment des matériaux biosourcés. L’Article 6 de l’Arrêté du 19 décembre 2012 sur le label bâtiment biosourcé explique que l’on peut calculer « le conte- nu biosourcé de tout produit de construc- tion biosourcé… » à trois conditions. Pre- mièrement, le produit possède une FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire). Deuxièmement, si le produit est soumis à l’étiquetage des produits de construction ou de revêtement de mur ou de sol et des peintures et vernis sur leurs émissions de polluants, il est classé A ou A+. Troisièmement, si le produit est composé de bois ou de dérivés du bois, il dispose de documents attestant la gestion durable des forêts dont il est issu. Une enveloppe complète fabriquée en atelier A Batimat, de nombreuses offres coïn- cident avec cette définition du biosourcé. Par exemple, Arteck France exposera (Hall 6, stand G149) son enveloppe ossature bois préfabriquée à haute performance énergétique Respir ® . C’est une solution d’enveloppe complète du bâtiment, fabri- quée en atelier, comprenant une ossature pré-équipée, un système de planchers et l’ensemble des éléments nécessaires à la stabilité et à la durabilité de la struc- ture. Le mur Respir ® est composé de trois couches distinctes d’ossature bois, rem- plies d’isolant en laine et fibre de bois : une isolation thermique (R = 7 m².K/W) et acoustique exceptionnelle (affaiblisse- ment acoustique de 53 dB). L’enveloppe est fabriquée à partir de matériaux bio- sourcés (bois et laines de bois), en rédui- sant au maximum la quantité de colles. Là où une maison maçonnée de 100 m² génère un bilan carbone de l’ordre de 120T, une maison ossature bois Arteck se situe aux alentours de -30T : un bilan négatif, car le carbone consommé par les bois durant leur croissance est stocké lors de la coupe. © ARTECK FRANCE LES MATÉRIAUX BIOSOURCÉS EN FORT DÉVELOPPEMENT

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