BTR 488
10 BATIRAMA N°488 I DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 ACTUALITÉ REPÈRES A l’ère de l’économie circulaire et de la problématique carbone, les industriels du bâtiment inventent de nouvelles solutions plus responsables… et étonnantes, y compris dans la parachimie ! L es industriels du bâtiment le savent tous : les enjeux de la nouvelle régle- mentation RE 2020 (qui ne sera pas appliquée avant 2021) leur imposent de jouer désormais la carte du recyclage et de la sobriété carbone. En clair, leurs nou- velles productions devront réduire leurs empreintes carbone, ce qui suppose de jouer sur plusieurs leviers à la fois dont la réduction et l’amélioration des ressources utilisées pour fabriquer les produits (éner- gie et matières premières). Cette nouvelle donne les amène à réfléchir sur la concep- tion des produits et à la manière de valori- ser parfois des déchets issus de l’industrie ou de nos poubelles ! Voici trois exemples emblématiques de solutions présentées sur le salon Batimat. F. LEROY Les produits du bâtiment deviennent « responsables » BATIMAT UNE CALE POUR ÉCHAFAUDAGE EN PLASTIQUE RECYCLÉ Layher a développé une cale recyclable en produit composite destiné à remplacer les traditionnelles cales en bois. Il s’agit d’une armature métallique insérée dans des matériaux composites issus de déchets plastiques. Un moule permet de réaliser la cale apte à reprendre une charge de 10 tonnes. Avantage : elle convient aux sols meubles (type gazon) grâce à la rigidité de l’armature métallique. Et surtout, elle peut être réemployée grâce à une durée de vie garantie 10 ans. « Les cales classiques en madrier pourrissent généralement quand elles ne finissent pas leur vie dans un barbecue » explique Eric Limasset, président de Layher. De même poids et encombrement que les calles madrier, elles sont proposées à un prix de vente de 27 euros, et peuvent être marquées au nom et logo de l’entreprise cliente. UN ISOLANT ACOUSTIQUE PROJETABLE À BASE DE CAOUTCHOUC RECYCLÉ Chez Edilteco, le service R&D a mis au point un isolant acoustique qui se projette sur le chantier, à base de granulats de caoutchouc recyclés, issus de pneus usagés : Gum gum. Ces granulats SBR à granulométrie contrôlée, s’emploient avec des liants spéciaux pour isoler et réduire les bruits de chocs ou bruits aériens. Conditionnés dans des sacs prêts à l’emploi de 24 kg, les granulats se mélangent avec un additif liquide (le bidon de 3 l est fourni par le fabricant). Mélangés à la main ou avec une machine, les composants sont ensuite projetés mécaniquement et peuvent isoler une surface d’environ 8 m 2 selon l’épaisseur. Avantage outre le gain de temps : ll évite la création de joints nécessaires lors de mise en oeuvre de panneaux ou de rouleaux acoustiques traditionnels. LE BIOSOURCÉ S’INVITE DANS L’UNIVERS DE LA PARACHIMIE ET DES PEINTURES Le biosourcé ne concerne pas seulement les matériaux de la filière bois. Il s’applique aussi au monde du végétal, par opposition à ce qui provient des ressources pétrolières, le pétrosourcé. C’est ainsi que l’association Chimie du Végétal qui existe depuis 10 ans (54 adhérents) a accueilli cette année 3 industriels de la parachimie dont le groupe Durieu. Son objectif : réduire l’empreinte carbone des produits en travaillant sur les formules, notamment en recherchant le biosourcé tout en garantissant une efficacité au moins égale à celle des produits dits classiques. L’état des lieux chez Durieu a révélé l’emploi de produits biosourcés dans la formulation de différents produits, dont les huiles végétales entrant dans la composition des saturateurs (tels que le Rustol Owatrol, un produit antirouille). « Notre challenge est d’augmenter cette part tout en améliorant l’efficacité des produits » termine Isabelle Durieu.
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