BTR 488

22 BATIRAMA N°488 I DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 ACTUALITÉ MÉTIERS 2020 s’annonce comme l’année des changements pour la Fédération du négoce du bois et des matériaux de construction qui organisait son déjeuner annuel à Paris en présence de ses partenaires industriels. A vec une croissance de 3,5 % de son chiffre d’affaires et même 4,6 % pour les spécialistes bois, la fédération du négoce se dit soulagée quant à son activité de l’année. Et l’an- née 2020 sera à n’en pas douter celle des changements, a annoncé, Franck Berni- gaud, président de la FNBM, à ses par- tenaires industriels-fournisseurs réunis à Paris. Tout d’abord, l’organisation profes- sionnelle reprend son indépendance et sa liberté, en sortant de la Confédération du commerce de gros et international (CGI). « Nous reprenons notre destin en main car nous avons la chance d’être une fédération représentative (1) » explique le président. Grâce à sa taille et à sa spécificité, la FNBM constituera une branche à part entière parmi les 100 branches professionnelles existantes. Prochaine étape : l’absorp- tion attendue de la branche négoce du bois, « ce qui serait logique puisque nous sommes représentatifs à 86 % » indique Franck Bernigaud. Vers la création d’une Confédération de la distribution des produits de construction Le sujet très épineux de la gestion des déchets du BTP, en cours de discussion avec le gouvernement (Projet de loi Anti-gaspi qui inclut la reprise des déchets du BTP parmi les mesures de la feuille de route économie circulaire) a d’ailleurs permis de resserer les rangs au sein de la profession des distributeurs. La FNBM n’exclue pas en effet de proposer la création d’une confé- dération de la distribution spécifique aux métiers de la Construction. Elle pourrait ainsi regrouper d’autres fédérations dans le domaine du chauffage sanitaire (FNAS) de matériel électrique (FDME), de la déco- ration (FND) et de la quincaillerie (la FFQ). Ce projet qui pourrait voir le jour en 2020 permettrait de « proposer des services en commun » et apporterait « plus de poids aux distributeurs dans une discussion sur les sujets de la construction ». Rattachement de la FNBM à l’Opco de la construction Autre dossier en cours : celui du ratta- chement du Négoce à l’Opco (opéra- teur de compétences) de la Construction via Constructys tout récent. La FNBM a découvert « une page blanche » et doit tout reconstruire en termes d’outils et de partenariats au sein de Constructys pour mettre en place sa politique de formation et permettre la montée en compétence de ses 75000 collaborateurs. « Nous travaillons au sein de l’Opco avec la Capeb, la FFB et la FNTP, et sommes désormais cogestionnaires avec France Compétences d’un montant alloué de 450 millions d’eu- ros pour la formation professionnelle » termine Franck Bernigaud. F. LEROY (1) La représentativité patronale (mesure de l’audience des organisations syndicales ou patronales) détermine les organisations profes- sionnelles d’employeurs reconnues représen- tatives pour négocier les accords collectifs de travail. Les négociants bois matériaux veulent prendre leur destin en main INDUSTRIE-NÉGOCE Laurent Martin Saint-Léon, délégué général (à gauche) et Franck Bernigaud, président de la FNBM © F. LEROY QUELLES FORMATIONS PROFESSIONNELLES POUR LES MÉTIERS DU NÉGOCE ? La FNBM qui dispose d’un réseau partenaire de 25 CFA envisage de se rapprocher des 118 CFA du CCCA-BTP (réseau paritaire de l’apprentissage), une évidence au regard de certaines thématiques traitées en formation, comme celle par exemple du RGE (Reconnu garant de l’environnement). Rappelons que le label RGE, créé en 2011 est un signe de qualité délivré à une entreprise (le client du négociant) qui remplit certains critères lors de la réalisation de travaux d’économie d’énergie dans les logements. Le dispositif Feebat (Formations aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment) peut en effet intéresser le négoce, qui, par le passé, était éligible à certains fonds de formation. « L’objectif est de parler un langage commun avec nos clients et de réactiver un dispositif qui existait par le passé. Si le gouvernement persévère dans sa volonté de remettre en selle ce dispositif, il n’y a pas de raison que le négoce ne s’y réinvestisse pas… » conclut Laurent Martin Saint-Léon.

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