BTR 488

BATIRAMA N°488 I DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 23 ACTUALITÉ MÉTIERS Le cimentier Eqiom, filiale du groupe CRH, révèle ses ambitions digitales et éco- responsables dans le cadre de la prochaine réglementation environnementale RE 2020. E qiom, ex Holcim France cédé au groupe irlandais CRH en 2015, se classe comme le 3 e cimentier fran- çais (600 millions d’euros de CA, avec 142 sites de production et 1500 personnes). Le groupe (1) dirigé par Roberto Huet a évoqué ses ambitions dont une politique digitale aujourd’hui basée sur l’applica- tion Digibéton, une plateforme Web de services. Déployée fin 2018, elle s’adresse aux clients directs, de type entreprises générales. « Nous travaillons sur la ver- sion 2 pour continuer à améliorer la pro- ductivité de nos clients sur les chantiers » précise Roberto Huet. Le pari de Digibéton Rappelons que l’application Digibéton propose des services, dont une transpa- rence en termes de livraison de béton. Il est possible de réaliser une demande d’offre commerciale, passer une commande de béton et suivre ses livraisons en temps réel. S’y ajoutent la dématérialisation des bons de livraison et de facture. Par ailleurs, le groupe gère un autre projet axé sur le CRM (gestion de la relation client) dans le but de « capitaliser toutes les infos récu- pérées afin d’accélérer la convergence de la donnée et du client ». Le client pourra se voir proposer une aide au choix avec des comparaisons de solutions techniques par rapport aux caractéristiques de son chantier et de sa productivité. Devenir leader sur les solutions écoresponsables Autre axe de développement chez Eqiom : devenir leader sur les solutions écorespon- sables. Avec un facteur clinker de 65 % dans ses ciments (contre 75 % en moyenne dans la profession), le groupe s’enorgueillit de cette politique de substitution du clin- ker (visant à réduire l’empreinte carbone du ciment puisque la clinkérisation se fait à une température d’environ 1450 °C). « Nous uti- lisons du laitier de hauts fourneaux depuis longtemps car nous avons des usines proches des zones sidérurgiques. Nous avons cherché à développer des ajouts d’argile calciné pour réduire le facteur clinker » précise Roberto Huet. Le groupe espère, d’ici à 2030, réduire ce taux de 65 % à 50 %. « Mais on ne sait pas comment faire pour diminuer encore l’empreinte CO 2 du produit, sachant qu’un ciment doit toujours conserver de la capacité hydraulique et que le clinker reste à ce jour le meilleur activateur » rappelle le président d’Eqiom. De nouvelles technologies de rup- ture supposant de lourds investissements seront donc nécessaires à terme dans l’acti- vité du ciment, selon le dirigeant du groupe. F. LEROY (1) Le groupe gère quatre métiers dans les matériaux de construction : la production de ciment, de granulats, de béton prêt-à-l’em- ploi et la valorisation de déchets. Notons que les activités de préfabrication sont demeurées dans le giron du groupe CRH (avec les sociétés Stradal et IB). Eqiom dévoile ses ambitions digitales et éco-responsables CIMENT Roberto Huet, président de Eqiom veut que son groupe devienne leader sur les solutions écoresponsables DES AMBITIONS SUR L’ACTIVITÉ DU GRANULAT Parmi les autres ambitions du groupe, l’une d’elle concerne le développement de l’activité du granulat. « Il s’agit du 2 e pilier de la profitabilité d’Eqiom », précise Roberto Huet. Eqiom qui gère moins de 10 millions de tonnes de granulats, équivalent à un peu moins de 100 M€, n’exclut pas de racheter des carrières. Enfin, le granulat recyclé demeure un axe de travail important : « Nous travaillons sur ce sujet, y compris dans la perspective de remplacer les matières premières alternatives dans les fours de cimenteries puisque les essais sur les fines de bétons recyclés vont se développer » poursuit le dirigeant. Eqiom se dit également en avance sur les sujets des bétons de démolition réutilisables à 80 % y compris en réemploi dans la réalisation des routes (béton de propreté). Objectif : valoriser les 20 % restants, ce qui suppose d’améliorer les process de tri en amont. Le groupe développe ainsi une offre de granulats recyclés et lance des chantiers expérimentaux de construction de bâtiments à Lille. Le groupe compte 115 centrales à béton dont 10 centrales mobiles, ce qui ne constitue pas pour autant un axe de développement prioritaire aujourd’hui.

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