BTR 488

BATIRAMA N°488 I DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 29 DOSSIERS SERVICES ENTREPRISES peuvent être analysées et dont la varia- tion dans le temps apporte de précieux enseignements. Trois conditions sont nécessaires, cependant, pour que le BIM soit efficace. La première est une rigueur absolue de tous les acteurs depuis la conception jusqu’à la maintenance (attention à la cascade de sous-traitants utilisés par les entreprises générales). La seconde est une réflexion et un accord préalables sur la nature des informations requises à propos de chaque ouvrage et équipement et sur la répartition des coûts pour les acquérir. La troisième est une formation de tous les acteurs. Le BIM demande donc un changement d’atti- tude et une nouvelle manière de travail- ler, au moins autant que l’adoption de nouveaux outils logiciels. La surveillance et le maintien de la maquette BIM devient une tâche en elle-même sous la conduite du fameux BIM Manager, un tout nouvel acteur dans l’acte de construire. Ce n’est financièrement possible et bénéfique que pour les opérations importantes. Le BIM Manager est en principe attaché au Maître d’Ouvrage. En réalité, c’est le plus souvent, l’un des participants à la Maî- trise d’œuvre. PASCAL POGGI De nombreux industriels proposent des logiciels de conception d’ouvrage en 3D. Wicona, par exemple, à partir de ses propres gammes de menuiseries sait générer des ouvrages en 3D, accompagnés de nombreuses informations techniques. Pour échanger des fichiers renseignés entre différentes applications, l’association buildingSMART International développe le format d’échange .IFC. Il rassemble à la fois des informations graphiques 3D et des attributs techniques sur les différents objets et ouvrages incorporés. Devenus normes internationale ISO 16739- 1:2018 en 2018, le format IFC évolue régulièrement. Depuis avril 2019, nous en sommes à la version IFC4.2, qui n’est pas encore universellement adoptée par les éditeurs de logiciels. L’ABSENCE DE STANDARD FAVORISE UNE STANDARDISATIONDE FAIT Il n’existe en effet standard expliquant quelles données techniques détaillées, il faut fournir à propos des différents produits industriels incorporés dans les bâtiments, ni comment elles doivent être présentées. Par exemple, la température de fonctionnement pour un climatiseur est une température minimale, maximale, en °C et non en degrés Fahrenheit, pour une durée indéterminée ou pour un temps limité ? Ce type de question se pose pour chacun des produits incorporés dans le bâtiment. Un effort de standardisation est en cours sous l’égide, au niveau mondial, de l’association buildingSMART international (https://www.buildingsmart. org/), dont buildingSMART France Mediaconstruct (https://www.buildingsmartfrance- mediaconstruct.fr/) est le chapitre français. Les travaux avancent lentement et n’en sont pas encore parvenus à la définition des attributs nécessaires pour décrire une fenêtre, un escalier préfabriqué en béton ou un ventiloconvecteur. Sans être pessimiste, le temps nécessaire pour disposer d’un standard, au moins français, se comptera en décades. Un trio d’éditeurs de logiciels BIM En attendant, Revit est, de très loin, le logiciel le plus utilisé dans les projets BIM en France et en Europe. Revit appartient à l’américain Autodesk. Depuis 2016, Autodesk et le suédois BIMobject, éditeur d’objets BIM, collaborent étroitement à la mise à disposition d’objets BIM pour les utilisateurs des logiciels Autodesk, dont Revit. Début 2019, BIMobject a acheté Polantis, un éditeur français d’objet BIM. La manière dont ce trio structure les attributs techniques des différents produits, dont il incorpore ou pas les normes de performance de toutes sortes – depuis l’acoustique jusqu’à la tenue au feu – aboutit peu à peu à un standard de fait. © WICONA © NEMETSCHEK

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