BTR 488
32 BATIRAMA N°488 I DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 DOSSIERS SERVICES ENTREPRISES Si la transition numérique concerne toutes les entreprises du BTP, les besoins diffèrent en fonction des tailles d’entreprises et de leurs métiers. P our les TPE, les sociétés les moins structurées et les plus petites, le premier achat informatique porte en général sur la gestion avec la gestion de la paie et la comptabilité, mais aussi par le chiffrage et la création de devis. « Habi- tuellement, l’artisan peut faire son devis manuellement à partir du catalogue ou de la fiche technique du fabricant mais c’est chronophage. Il peut aussi demander un prix et un devis au fabricant, mais il ne maî- trise pas le délai et le retour peut prendre plusieurs semaines. Ensuite il doit remettre en forme avec son logo et envoyer sa pro- position à son client au risque de perdre la vente car cela ne rassure pas sur l’arti- san, sur sa réactivité et son autonomie », avance Nicolas Maritan, directeur mar- keting chez Elcia. Ces artisans ont tout intérêt à trouver des solutions logicielles faciles à mettre en service et à utiliser, abordables financièrement, avec les fonc- tions essentielles et le respect des régle- mentations en vigueur. Des logiciels avec des fonctions avancées Les entreprises de taille plus importante sont organisées avec plusieurs com- merciaux et parfois structurées en mul- ti-agences avec des revendeurs. Les logi- ciels de gestion qui leur sont destinés possèdent des fonctions avancées pour la commande fournisseur, le suivi du volume de commande et des chantiers, avec une visibilité par client ou par fournisseur. Au final il revient à l’éditeur de construire une offre commerciale adaptable à ses diffé- rentes cibles en combinant logiciels et services. Ainsi BRZ, éditeur d’un logiciel de paie, a construit une offre d’externa- lisation pour la paie et la gestion sociale. Il s’agit de services mais qui peuvent inté- grer des «logiciels» comme les pointages main d’œuvre, les tableaux d’analyse ou encore les coffres fort électroniques. Suivre le chantier… Pour les PME et entreprises de tailles plus importantes, un autre besoin est d’organi- ser et de suivre le chantier avec différents outils de planification, si possible reliés à la commande fournisseurs, la gestion de la paie et l’émission de factures. Mais la grande nouveauté avec le smartphone et la tablette est de pouvoir utiliser directe- ment sur chantier les différentes applica- tions, carnet de notes, tableaux de bord ou documentation technique en continui- té avec le bureau. Les offres mobiles ont ainsi fait leur apparition chez les éditeurs, par exemple planification et rapports de chantiers chez BRZ et carnet de notes numériques chez Elcia. Deux facteurs d’in- novations se rejoignent, la mobilité avec une puissance embarquée dans les smart- phones devenue impressionnante et le cloud qui simplifie l’informatique. Des outils pour les artisans Tous les intervenants y compris l’artisan sont attendus pour collaborer autour du processus BIM, qui gagne du terrain sur le chantier et en maintenance. « Les arti- sans vont pouvoir extraire de la maquette des informations comme les métrés et les quantités nécessaires à son chiffrage mais aussi devenir acteurs de la maquette numérique. Ils vont la renseigner de manière assez simple en intégrant des informations comme l’équipement choisi et/ou sa fiche technique en pdf. Toutes les données sont sur le cloud et les appli- cations fonctionnent sur smartphone ou tablette. L’artisan n’a pas besoin de chan- ger de matériel informatique au bureau », s’enthousiasme Matthieu Ferrua, direc- teur général de SXD, un spécialiste du BIM et filiale d’Engie Axima. Les artisans apportent ainsi leur plus value, en indi- quant avoir mis un doublage en plâtre ou une menuiserie à telle date avec tel produit. Cela permet d’effectuer un suivi de chantier précis et à jour, mais aussi de préparer une maquette numérique telle que réalisée pour l’exploitation et la main- tenance. FRANÇOIS PLOYE TRANSITION NUMÉRIQUE Les logiciels BTP dopés par la mobilité et le cloud Un chantier géré par un processus BIM démarre en amont par la mise en place par la maîtrise d’oeuvre et la maîtrise d’ouvrage d’une charte BIM, d’une organisation et de la modélisation d’une maquette numérique. Un outil collaboratif de type simple GED ou plateforme BIM est choisi pour centraliser et partager les données du projet et les différents intervenants du projet se voient attribuer des droits d’accès à la maquette plus ou moins restreints pour consulter, éditer ou renseigner. Un ou plusieurs managers viennent définir les protocoles, les nomenclatures et les droits des différents intervenants. Des solutions et services de collaboration BIM fonctionnant sur cloud ou serveur dédié, sont commercialisées par les éditeurs comme BIM 360 d’Autodesk, BIMcloud de Graphisoft ou BIMserver.center de Cype France. Parmi les nouveaux venus figure le plateforme collaborative Kroqi du CSTB, développée par les pouvoirs publics et disponible gratuitement depuis mai 2018, dans l’intention d’aider les PME et TPE à franchir le pas du BIM. Elle est associée au viewer eveBIM du CSTB et permet d’extraire des informations pour le chiffrage. Etre présent dès l’appel d’offre L’extraction de quantités sous forme de tableau exploitable dans un outil de chiffrage, tableur ou logiciel de devis, est l’étape permettant à l’entreprise y compris artisanale de se positionner dans un appel d’offre. Bien sûr des logiciels plus sophistiqués comme Elec Calc BIM de Trace Software peuvent servir d’interface dans les deux sens entre les outils de modélisation BIM type Revit et le logiciel de conception et de dimensionnement. Actuellement l’artisan s’est peu emparé de ces opportunités. « Mais la démocratisation annoncée intéresse la maîtrise d’ouvrage comme les promoteurs. L’idée est que les entreprises qui répondent à l’appel d’offre, y compris les artisans, aillent chercher dans la maquette les mêmes informations normalisées. Un enjeu est de faciliter la comparaison des chiffrages. Mais il existe des freins et le processus BIM n’est pas encore complètement normé. Pour l’instant les entreprises peuvent se familiariser à la manipulation de la maquette numérique en consultant la plate-forme collaborative et en commençant à extraire des informations et des plans », affirme Matthieu Ferrua, Directeur Général de SXD. SE FAMILIARISER AVEC LE BIM
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