BTR 488

BATIRAMA N°488 I DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020 9 ACTUALITÉ REPÈRES bâtiment sont présents sur les salons © F. LEROY ont créé leur propre communauté sur Facebook). C’est ainsi qu’on les retrouve ensemble sur certains évènements (tels que les salons comme Batimat), voire sur invitations dans des usines à la demande des marques. Avec un nombre d’abonnés variable entre 20 000 à 40 000 pour cer- tains d’entre eux, leurs revenus mensuels, fournis par le réseau social, varient selon le visionnage des vidéos. En moyenne, Il faut compter de l’ordre de 1 euro pour 1 000 vues, « soit entre 300 et 400 euros par mois » précise « Maçons du 47 » qui a créé sa chaine youtube depuis 4 ans et la monétise depuis 2 ans. Agé de 37 ans, « Maçons du 47 » (Nicolas Labanhie, artisan maçon dans le Lot à son compte) travaille dans le domaine de la rénova- tion et aime dispenser des conseils et des techniques de base « pour que le particu- lier ne fasse pas n’importe quoi ». « Au départ, on commence avec son portable pour filmer et puis ensuite, on s’équipe d’une Go Pro d’un logiciel de montage et d’un ordinateur adapté… mais il faut faire attention, car on a tous un boulot et une famille à gérer en général… » confie le maçon. Maçon, plâtrier et plombier youtubers De son côté, Jérôme Boclé, artisan breton spécialiste du plâtre et de la chaux, âgé de 35 ans, affiche près de 15 000 abon- nés sur Youtube. Il a déjà tourné et publié une vidéo avec « Maçons du 47 » à la demande d’un fabricant d’enduits. Amoureux des belles restaurations, il est entré dans le métier en apprentissage à l’âge de 14 ans. Formateur au CFA de Fougères, il n’hésite pas à partager son savoir-faire dans des Tutoriels sur le réseau social et aime aider les particu- liers à « maîtriser certaines techniques en matière de plâtre ». Citons un autre comparse rencontré sur Batimat, David Juanes, allias DJ Plomberie, plombier dans l’Hérault, qui anime une commu- nauté de 30 000 abonnés sur Youtube. « Au départ, on atteint un premier palier avec 10 vidéos postées, et il ne faut rien en attendre sauf l’envie de partager » indique David. Ce dernier partage ainsi son quotidien sur les chantiers et aime échanger avec ses abonnés. « Plus on en a et plus c’est difficile en termes de temps et d’organisation » reconnaît-il. 100 vidéos par an, soit 2 vidéos par semaine Il a posté près de 100 vidéos en un an, à raison de 2 vidéos par semaine (il consacre près de 8 h par vidéo entre le tournage et le montage) mais envisage aujourd’hui de repasser à une vidéo par semaine. « On fait ce que l’on veut, si la vidéo me plaît, je la poste avec le mon- tage qui me plaît également » précise David qui gagne entre 400 à 500 euros par mois avec sa nouvelle activité. S’il totalise actuellement un barème moyen de 10 000 vues par vidéo, certaines d’entre-elles ont fait le buzz comme « comment décoller du PVC » qui a fait 275 000 vues sur internet… FABIENNE LEROY LE CAS TAKA YAKA, UN PRO DE YOUTUBE Pascal Blache, youtuber sur les sujets du bricolage, rencontré sur Batimat nous apprend qu’il est informaticien et webdesigner à la base. Il a lancé sa « Web TV bricolage » il y a 5 ans en ayant posté des vidéos auparavant. Sa marque de fabrique, c’est le « face caméra » indique d’emblée Pascal Blache, Youtuber surnommé Taka Yaka, qui explique avoir créé sa communauté… « en répondant aux questions que les gens se posaient sur son activité ». Il réalise 300 vidéos la première année au coup par coup, en réponse aux questions des internautes et engrange 10000 abonnés au bout de 8 mois. « J’ai voulu faire le Wikipédia du bâtiment en vidéo… et j’ai créé des rubriques pour expliquer les termes du bâtiment… » « J’ai fait des reportages en usine, des vidéos sur les salons pour faire découvrir les nouveautés, des tutos pratiques pour l’artisan qui veut s’installer ou l’auto-constructeur qui ne connait pas les nouveaux produits… Dès que j’ai des idées, je crée des rubriques, la vidéo répond à une problématique et le succès est là » assure le youtuber. 170 000 abonnés tous réseaux confondus Il revendique 170000 abonnés en fixe tous réseaux confondus : « avec les analyses des réseaux, je sais que 600000 personnes regardent mes vidéos tous les mois ». Sur YT, il a déjà 40 millions de vues, soit 1 million de vues par mois, précise-t-il. Selon ce dernier, en générant un million de vues sur YT par mois, la publicité sur les vidéos lui rapportera entre 1000 et 2000 euros déclarés par mois. « Ce que je touche sur YT est réinvesti dans ma société de création de vidéos car il faut un matériel conséquent, des caméras, des disques durs, des ordinateurs coûteux… » Selon lui, seuls les partenariats avec les marques peuvent aider les youtubers à gagner de l’argent « même si en tant que tels, nous ne représentons que des compléments marketing pour les industriels », indique Yaka Taka. « C’est donc à nous de nous positionner par rapport aux marques, de leur expliquer comment nous fonctionnons et d’avoir un discours marketing rôdé… Ce travail avec les marques me permet de dégager un salaire classique de 2000 euros, ce qui n’est pas énorme car en tant qu’artisan, je gagnais davantage entre 6 et 7000 euros par mois en travaillant 6 sur 7 jours », termine-t-il. F.L.

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