BTR 489

BATIRAMA N°489 I FÉVRIER - MARS 2020 11 ACTUALITÉ REPÈRES L’Association française des industries des produits de construction a dressé le bilan 2019 et les perspectives du marché pour 2020 qui sera moins soutenu. P our la 4 e année consécutive, l’AIMCC présente les conclusions de son enquête d’opinion « Ten- dances Conjoncture AIMCC ». Une étude menée auprès de 80 organisations pro- fessionnelles membres de l’association (45 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 431000 emplois) et qui permet de livrer une photographie des tendances du mar- ché des produits entrant dans la construc- tion. En 2019, l’enquête révèle ainsi que près de la moitié des industriels enre- gistrent une progression supérieure à 4 % en volume. « Ce qui est plutôt une bonne nouvelle au vu du pessimisme ambiant affiché il y a un an par les membres de l’association » précise Jacques Manzoni, président de la commission économique de l’AIMCC. Les industriels du gros oeuvre bien lottis En 2019, près d’un tiers sont en progres- sion, entre 1 et 3 %, 8 % affichent des résultats stables, le reste étant en recul. En regardant les trois principaux segments étudiés, on aperçoit quelques différences. Ainsi, 93 % des industriels du gros oeuvre ont vu leur activité progresser contre 72 % pour ceux du second oeuvre. Enfin, 86 % des industriels du secteur équipement bénéficient d’une légère progression. Et comme il s’agit d’une « photographie », il ne sera pas possible de détailler davantage ces éléments. Une année de transition pour l’année 2020 En 2020, les acteurs du marché de la Construction sont moins confiants sur les perspectives de leurs marchés. En tout cas, les sondés demeurent prudents, à l’ins- tar de la FFB qui estime une progression de l’activité inférieure à 1 % (0,8 %). La construction neuve devrait en effet ralen- tir de 2 % et notamment le segment de l’habitat collectif (moins 5,7 %), qui a affi- ché de bonnes tendances en 2019. Quant aux Travaux publics, ils sont plutôt portés par un contexte favorable : poursuite du plan autoroutier, travaux de renouvelle- ment des réseaux d’eau potable et d’as- sainissement, Grand Paris Express… Ainsi, selon les industriels interrogés, 56 % d’entre eux prévoient une crois- sance de leur activité dont 19 % espèrent des hausses dépassant les 4 % (contre 47 % en 2019). Le reste des sondés, s’at- tend à une stabilité de leur activité (30 %) ou à une baisse (14 %). Des marges « insuffisantes » pour les entreprises En regardant les secteurs d’activité, on s’aperçoit qu’une majorité des industriels du gros oeuvre (62 %) et 71 % des équi- pementiers tablent sur une hausse de leurs activités en 2020. En revanche, 47 % des professionnels du second oeuvre s’at- tendent à une progression de leur activité et 41 % à une stabilisation. Pour l’AIMCC, le retour vers une reprise durable de l’acti- vité supposera un retour des marges pour les entreprises « car elles restent insuffi- santes surtout au regard de l’augmenta- tion des coûts des matières premières et de l’énergie (cf : crise pétrolière) » relève Hervé de Maistre, président de l’Asso- ciation. Autre nécessité : le recrutement des compétences, cruciale dans la filière. « Tous les profils de postes sont recher- chés, de l’ouvrier à l’ingénieur, et ces pro- blématiques de recrutement constituent le premier frein à l’activité des industriels » termine Hugues Vérité, délégué général de l’AIMCC. F. LEROY L’AIMCC dévoile une année de transition pour 2020 CONJONCTURE LE PARI DE LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE Certains grands thèmes seront investis par l’association en 2020 comme ceux de l’économie circulaire, l’enjeu de la décarbonation, le numérique et la rénovation 3D, et aussi la biodiversité et la formation des collaborateurs. Autre enjeu de taille, souligne les responsables de l’AIMCC, celui de la rénovation qui « suppose une stabilité réglementaire, juridique et fiscale pour soutenir la massification de la rénovation énergétique » voulue par le gouvernement. Les industriels de l’AIMCC revendiquent un rôle essentiel à jouer sur ce marché « en termes de formation, de pénétration de l’innovation, intégration des offres plus performances et de gains de productivité ». Le marché de la rénovation pavillonnaire énergétique est estimé à 170 milliards d’euros et on compte 16 millions de maisons individuelles à rénover dont la performance énergétique moyenne est plus proche de F que de A, selon les chiffres cités par l’AIMCC.

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