BTR 489
26 BATIRAMA N°489 I FÉVRIER - MARS 2020 DOSSIERS GROS ŒUVRE Dans un contexte boosté par les économies d’énergie, et avec le plancher chauffant pour fer de lance, planchers et chapes se réinventent. Mais pas seulement. C ontribuer à optimiser les chantiers avec des solutions sécurisées qui réduisent du même coup la péni- bilité, les planchers et chapes se plient à ces exigences tout en apportant d’autres arguments. Si le recours au vide sanitaire en plancher bas dépasse les 75 %, avec une prime pour l’insertion d’une couche isolante en panneaux ou rouleaux entre la dalle de compression et la chape flot- tante, d’autres solutions émergent. À l’instar, des planchers chauffants avec dalle de compression. Outre la facilité de mise en œuvre, et les délais réduits sur chantier, « l ’argument est économique, indique Mohamed Djegabar, chef de pro- duit logement chez Rector. Au lieu d’une double prestation, le chauffage est direc- tement intégré dans le gros œuvre ». Avec l’atout de pouvoir proposer des solutions réversibles. Certes, ces systèmes restent l’apanage du neuf, et encore tributaire « de freins psychologiques notamment du côté des Cmistes régionaux. Mais, tech- niquement, ces systèmes de planchers chauffants intégrés sont totalement abou- tis », précise le chef produit logement de Rector. Hors plancher chauffant Du côté des chapes fluides, « le plancher chauffant en maison individuelle repré- sente notre plus gros marché », indique Estelle Rodot-Chazal, cheffe de marché sols chez Béton Vicat. D’où des déve- loppements pour apporter toujours plus de polyvalence et faciliter les conditions de mise en œuvre. « Néanmoins, depuis quelques années nous avons sorti une chape fluide HPC (hors plancher chauf- fant) spécifique pour le collectif et le tertiaire », ajoute la cheffe de marché sols chez Béton Vicat. Une destination qui attire les faveurs des industriels qui capitalisent « ce segment de marché en faveur de chapes flottantes et de remise à niveau qui est un vecteur de croissance », précise Benjamin Dullin, responsable de gamme Agilia Chape chez LafargeHol- cim. Également dans le résidentiel où d’autres solutions ouvrent la voie « spé- cifiquement à des applications d’allé- gements de structure avec des chapes allégées autonivelantes qui répondent en faible épaisseur à des problèmes de réservation, de plancher avec flash, de rattrapage de niveau… », conclut Franck Pied, responsable marketing et technique d’Edilteco France qui a lancé en sep- tembre dernier une micro-chape allégée. Une micro-alternative aux chapes fluides qui devraient aussi venir batailler sur le créneau hors plancher chauffant, en rénovation seulement. STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER Faute de syndicats professionnels dédiés, il est difficile d’obtenir des chiffres précis sur ces marchés des planchers et chapes tendances. Mais RT 2012 oblige, le gros-œuvre bénéficie d’alternatives. S ur le marché des planchers bas sur vides sanitaires, il est désormais possible de mettre en œuvre des planchers poutrelles hourdis associés à des entrevous non isolants dont la perfor- mance thermique dépend de l’épaisseur et de la nature de l’isolant en sous-face de la dalle flottante. Mais également des planchers qui en plus d’être structurels sont aussi isolants et chauffants. Ce cré- neau investi par Rector avec Rehau ou encore Seac et KP1 demeure à l’état de niche. Moins de 3 000 systèmes sont installés par an pour l’instant. Mais il pré- sente un intérêt certain tel que celui de s’affranchir de la chape flottante. Preuve de l’engouement pour cette innovation de rupture portée par la RT 2012 : « depuis le lancement de notre solution il y a trois ans, notre croissance est de 10 % chaque année », dévoile Mohamed Djegabar, chef de produit logement chez Rector. Mise en œuvre maîtrisée pour crois- sance assurée Le segment de la chape fluide, que se partagent notamment Anhydritec, Sika, LafargeHolcim, Bétons Vicat, CemFluid, Chryso, etc., est de plus en plus batail- lé. Et difficile à quantifier aussi bien d’un point de vue du chiffre d’affaires, que de sa croissance. Néanmoins, si ces solu- tions affichent encore un léger surcoût par rapport aux chapes traditionnelles, « elles continuent d’être portées pour leurs capacités thermiques ou acous- tiques dans le résidentiel comme dans le tertiaire », note Benjamin Dullin, res- ponsable de gamme AgiliaChape chez LafargeHolcim. Avec l’avantage d’une mise en œuvre maîtrisée par rapport à une chape réalisée à la main laissant encore augurer un niveau de croissance soutenu, au regard des évolutions du contexte normatif. Et bien sûr, le plan- cher chauffant continuant d’afficher une bonne santé – une maison neuve sur deux en est équipée selon Cochebat, le syndicat national des fabricants de com- posants et de systèmes intégrés de chauf- fage, rafraîchissement et sanitaire – ces chapes fluides vont continuer de couler de beaux jours sur les chantiers. STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER MARCHÉ Planchers / chapes : des chantiers optimisés Incorporationetposemaîtrisée vecteurs de croissance
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