BTR 489

42 BATIRAMA N°489 I FÉVRIER - MARS 2020 DOSSIERS GROS ŒUVRE Qualité constante, légèreté, complément d’isolation, manipulation aisée… Autant de propriétés qui caractérisent les petits éléments de maçonnerie. Qu’il s’agisse de briques de structure, de blocs béton et de blocs béton cellulaire, tous ont en commun de rechercher la facilité de pose, de répondre aux exigences environnementales et d’offrir un rapport coût / qualité acceptable. B eaucoup d’évolutions depuis une dizaine d’années dans le monde de la maçonnerie en petits éléments. Le plus classique, le bloc béton, se pré- sente désormais comme la brique et le béton cellulaire, c’est-à-dire rectifié. Ces éléments rectifiés, brique ou béton, ont trois avantages : stabilité dimensionnelle, pose en maçonnerie roulée ou colle dépo- sée au pistolet, joints horizontaux de faible épaisseur (1 à 2 mm, contre 10 mm dans la maçonnerie traditionnelle) et, par rico- chet, suppression des ponts thermiques liés aux joints de mortier traditionnel, d’où une amélioration de la performance ther- mique de la paroi. Ces caractéristiques techniques conduisent également à une augmentation de la productivité sur les chantiers, la pose s’avèrant, en effet, plus simple et rapide. Les maçons réticents au départ la plébiscitent aujourd’hui car, selon les chantiers, les gains de producti- vité par rapport à une pose traditionnelle au mortier sont de l’ordre de 20 à 40 %. Complément d’isolation Sur le plan thermique et tous matériaux confondus, les progrès sont également significatifs dans la contribution de ces produits à l’isolation des constructions, notamment lorsqu’elles sont classique- ment isolées par l’intérieur. En effet à côté de l’offre classique, les industriels ont tous développé des produits dotés d’une résistance thermique R supérieure à 1, ce qui permet dans certains cas de s’affranchir des rupteurs. Si l’on s’inté- resse au bloc béton, cela a conduit, dans un premier temps, au développement de produits à base de granulats légers, puis à l’intégration d’isolants dans les alvéoles, et aujourd’hui à des blocs avec mousse isolante minérale intégrée. Sans oublier les produits avec granulats bio- sourcés qui, outre leurs propriétés iso- lantes, s’inscrivent dans une démarche bas carbone. © FABEMI MAÇONNERIE Les petits éléments, génération Où en est la nouvelle version du DTU du DTU 20.1 “Ouvrages en maçon- nerie de petits éléments – Parois et murs” ? Orhan Ergün : La version actuelle date de 2008 ; la nouvelle mouture paraîtra au mois d’avril. Dans ce document, il n’y a pas d’évolution majeure concernant la mise en œuvre, hormis l’intégration des procédés de montages à joints minces dans le domaine traditionnel. Il s’agit de joints de 1 à 3 millimètres d’épaisseur. Le DTU intègre également la notion de joints semi-épais de 3 à 10 millimètres pour les ouvrages en maçonnerie non porteuse (apparente) et les solutions pour doubles murs. Y a-t-il des évolutions pour les TPE, PMI et PME du secteur ? Le progrès principal apporté par cette nouvelle version du DTU, à la demande des petites et moyennes entreprises, est l’intégration de valeurs forfaitaires ou moyennes, permettant de dimensionner les ouvrages de maçonnerie, selon l’Eu- rocode 6. Ces prescriptions se trouvent dans la nouvelle partie P3 « Règles de conception », qui apportent des solu- tions pour justifier les ouvrages de façon simplifiée. Il suffira de connaître des paramètres simples, tels que l’épaisseur du mur, son chargement, le type de montage ou encore la résistance décla- rée de l’élément de maçonnerie. L’idée étant de mettre des cas concrets à la dis- position des entreprises qui n’ont pas de moyens d’étude. L’INTERVIEW DE L’EXPERT Orhan Ergün, responsable technique Union de la maçonnerie et du gros œuvre (Umgo) « Le nouveau DTU 20.1 apporte des solutions pour justifier les ouvrages de façon simplifiée ».

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