BTR 489
BATIRAMA N°489 I FÉVRIER - MARS 2020 43 DOSSIERS GROS ŒUVRE 2020, plus faciles à poser © XELLA © ALKERN © FABEMI © BOUYER LEROUX BIO’BRIC Les briques de 20 et 25 de dernière génération n’ont plus rien à voir avec leurs aînées d’une dizaine d’années. Les briquetiers leur ont appliqué les innovations qu’ils avaient réalisées avec la brique Monomur : préparation des argiles, cheminement des flux thermiques, travail sur les alvéoles… Résultat : toutes sont aujourd’hui rectifiées et affichent des performances thermiques considérablement augmentées, puisqu’elles ont été multipliées par 3 : R égal à 1 pour les briques de 20 et entre 1,5 à 2 pour celles de 25. D’énormes progrès également quant à l’offre globale, avec de véritables systèmes dédiés à la construction BBC. Des évolutions également sont à noter du côté de la pose avec la généralisation de celle à joint mince et l’émergence celle dite au pistolet générant des gains de productivité importants. Le bloc béton a beaucoup évolué avec des surfaces rectifiées et des remplissages à base de produits isolants. C’est probablement la plus grande évolution constatée sur le marché des petits éléments de maçonnerie ces dernières années : à savoir le développement du bloc béton rectifié qui intègre une mousse de béton isolante 100% minérale (Airium de Lafarge). L’une de ses principales caractéristiques réside dans sa faible densité de ciment – jusqu’à six fois moins que le béton classique –, ce qui permet de piéger un grand volume d’air à l’état sec et d’obtenir des propriétés thermiques comparables à celles des matériaux d’isolation traditionnels. Ainsi son coefficient d’isolation thermique (lambda de 0,035 W/m.k à 0,10 W/m.k en fonction de la densité) est comparable à celui d’une laine minérale. Les blocs de 20 remplis avec cette mousse affichent un R de 1,7 m2.K/W. Côté mise en œuvre, les blocs sont rectifiés pour assurer une pose à joint mince. Cette nouvelle génération de blocs s’appuie sur les vertus des produits biosourcés pour réduire leur bilan carbone. Les recherches et expérimentations sur les blocs béton ont abouti au développement d’une offre produits qui intègre des constituants biosourcés : copeaux de bois, miscanthus, chanvre… Dans le cas du bois, des expériences ont été réalisées avec des blocs incorporant des copeaux qui proviennent du broyage de palettes réformées. Avec le chanvre et le miscanthus, il s’agit d’un développement commun entre la filière agricole, qui cherche de nouveaux débouchés, et les fabricants de blocs béton qui, eux, s’attachent à réduire le bilan carbone de leurs produits. Cela permet également d’apporter des propriétés de complément d’isolation aux produits : R de 0,7 à 1 m 2 .K/W contre 0,2 pour les blocs traditionnels. Des produits difficiles à caractériser sur le plan normatif, ce qui conduit les fabricants à s’engager dans des Avis techniques. Apparu dans les années 20, le bloc de béton cellulaire fait office de pionnier. Son essor s’explique par ses qualités d’isolant porteur. Sa résistance à la compression est, en effet, très élevée : un mur en béton cellulaire de 25 cm d’épaisseur admet, malgré sa faible densité, une charge de 11,5 tonnes, ce qui représente, selon les fabricants, 15 % de plus qu’un bloc béton et 20 % de plus que la brique creuse. Ses propriétés isolantes proviennent de sa structure même : alvéolaire, elle emprisonne l’air dans des milliers de cellules indépendantes les unes des autres. Son inertie naturelle procure une atténuation des amplitudes de température extérieure, d’où une « climatisation naturelle ». Aujourd’hui, l’unique industriel du secteur, Xella, promeut le mur porteur en 20 et 25 cm avec isolation rapportée lui assurant une haute performance thermique grâce à des coefficients R de 2,22 et 2,87. SOLUTION 1 : SYSTÈME BRIQUE DE 20 ET 25 SOLUTION 2 : BLOC BÉTON ISOLANT MINÉRAL SOLUTION 3 : BLOC BÉTON AGRÉGATS BIOSOURCÉS SOLUTION 4 : BÉTON CELLULAIRE PIONNIER Le béton reprend des parts de marché Coté marché, la brique continue sa pro- gression dans le secteur du logement, maison individuelle et petit collectif. Entre 2007 et 2017, elle est passée de 25 à 35 % de parts de marché en construc- tion neuve. Selon l’Observatoire de la construction neuve 2017 établi par BatiE- tude pour la FFTB, la surface de murs en briques construite en France augmente de 14% par rapport à 2016. Et ce, sur tous les segments : maison individuelle isolée (+11 %), maison individuelle groupée (+23 %) et logement collectif (+15 %). Pour autant le bloc béton a de belles pers- pectives devant lui, compte tenu des der- nières évolutions. Les industriels du sec- teur proposent désormais des systèmes qui cumulent complément d’isolation, pose à joints minces en circuit court. Ils entendent par ce biais reconquérir des parts de marché dans le petit collectif. Le béton cellulaire, quant à lui connaît, une réorganisation industrielle importante, avec le rachat de Cellumat par Xella, en 2017. Au cours de l’année 2019, Cel- lumat est devenue une marque de pro- duits et a intégré le portefeuille de Xella France. Objectif : répondre aux besoins de quatre marchés : maison individuelle, logements collectifs, tertiaire et industriel et rénovation. STÉPHANE MIGET
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