BTR 489
BATIRAMA N°489 I FÉVRIER - MARS 2020 9 ACTUALITÉ REPÈRES La gestion des déchets de chantier est une contrainte réelle dans les quartiers urbains denses. De nouveaux services facilitent la vie des entreprises, comme celle de Franck Lacroix. O utre le manque de place sur le chantier et ses alentours, faire coïncider matières, lieu et temps est une difficulté qui peut faire perdre du temps. D’où la création de nouveaux services d’enlèvement des déchets des petits chantiers conçus pour le tissu urbain et pour les artisans. Franck Lacroix anime une petite entreprise spé- cialisée dans la rénovation des salles de bain, Aux bons travaux, située en très proche banlieue sud de Paris. Avec ses quatre compagnons et une employée administrative, il travaille presque exclu- sivement dans Paris. « La gestion des déchets, notamment ceux du démon- tage, ne représente aucune valeur ajou- tée en termes de savoir-faire », note- t-il. Il poursuit : « Le premier jour des travaux, la déconstruction des équipe- ments et des carrelages représente une quantité réelle de déchets. Le plus sou- vent 15 à 20 sacs à gravats et 1 ou 2 m 3 d’encombrants comme des meubles de salles de bain. » Il conclut : « Pour une salle de bain, l’enlèvement des déchets de déconstruction s’élève en moyenne à 140 € HT. » Un chantier dure en général deux semaines pour un compagnon. En conséquence, Aux bons travaux prévoit un enlèvement chaque lundi, avec les services d’un nouvel opérateur : Eco- drop. Quant aux emballages des diffé- rents équipements, ils sont gérés par l’entreprise et ses fourgonnettes. Site internet et appli Ecodrop ne dispose pas en propre d’une flotte de véhicules et de chauffeurs. La société confie à un opérateur spéciali- sé dans la logistique le soin de trouver un tandem véhicule/chauffeur dispo- nible au bon moment, jour, heure et trajet. En Île-de-France, cet opérateur fait travailler environ 500 chauffeurs et véhicules pour différents types de courses. Elles peuvent être des livrai- sons de meubles, d’appareils électro- ménagers, etc. L’artisan dépose sa demande en ligne et l’offre est trans- mise aux chauffeurs disponibles dans l’aire géographique correspondante. Les chauffeurs travaillent aussi grâce à un smartphone. Lorsque le véhicule est chargé, ils prennent une photographie du contenu. Lors du dépôt à la déchète- rie, ils avertissent que le service est fini. Ecodrop est également capable d’enle- ver les déchets verts, comme les déchets dangereux et amiantés. Il est préférable de prévoir un délai plus long dans ce cas. Une prestation dotée de traçabilité Après avoir travaillé dans l’activité indus- trielle de Saint-Gobain, Marie Combarieu était sensibilisée aux déchets de chantier, de petite taille, pour les situations les plus courantes. « Nous avions identifié un besoin de collecte sur les chantiers et nous voulions que l’ensemble de la pro- cédure se déroule bien en aboutissant à une filière de valorisation, en assurant la traçabilité », précise-t-elle. La logis- tique, en grande agglomération, c’est du temps et de l’argent. Dès mai 2017, Ecodrop proposait un service de dépôt dans les déchèteries professionnelles du bâtiment. Ecodrop sert d’intermédiaire aux artisans, ce qui les dispense de nom- breuses inscriptions dans plusieurs sites. Le dialogue développé par téléphone avec les artisans a fait évoluer, durant l’année 2019, les prestations proposées. Un partenariat est mené avec le réseau des négoces Point.P. Ecodrop s’installe à Lyon et à Lille en ce début d’année 2020. K. DECARPIGNIES Comment gérer les déchets des travaux RÉNOVATION URBAINE © KD PROGRAMME DE FIDÉLISATION Les artisans, qui ont eu recours à Ecodrop plus de six fois en trois mois, reçoivent un kit de communication à destination de leurs clients. Il comprend des flyers, des autocollants, etc. Des éléments qui justifient, sur les devis, la ligne correspondant à la gestion des déchets. Et il est notamment question de traçabilité des déchets, ce qui est pédagogique pour le client. Marie Combarieu a lancé la société Ecodrop en 2017 Les sacs de gravats déposés sur le trottoir sont chargés, par le chauffeur et le compagnon du chantier, dans une fourgonnette à la capacité suffisante.
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