BTR 490
24 BATIRAMA N°490 I AVRIL - MAI 2020 ACTUALITÉ MÉTIERS Un arrêté en préparation s’apprête à élargir le périmètre géographique des opérations d’autoconsommation photovoltaïque collective. C’ est un projet d’arrêté très concis. Le premier article indique : Après l’article 1er de l’arrêté du 21 novembre 2019 susvisé, il est inséré un article 1er bis ainsi rédigé : « Art. 1 er bis. – Le ministre chargé de l’énergie peut, sur demande motivée d’un porteur de projet situé sur le territoire métropolitain conti- nental, déroger aux seuils prévus à l’article 1 er , dans la limite d’un rayon de l’opération d’autoconsommation collective étendue de vingt kilomètres et d’une puissance cumulée des installations de production de 5 MW. » Un vrai progrès pour l’énergie renouvelable Il s’agit d’un vrai progrès. Aujourd’hui le périmètre est limité à 1 km et 3 MW. Certes, l’autoconsommation en moyenne tension (MT) n’est toujours pas envisagée. Ce qui signifie, par exemple, qu’une école raccor- dée au réseau par un poste MT ne peut tou- jours pas participer à une opération d’auto- consommation collective. Mais, comme le souligne Rodolphe de Beaufort du Gimélec, ce n’est que le début. L’arrêté devrait être publié en Mai. 11,6 TWh en 2019 Par ailleurs, la production solaire photo- voltaïque en France a atteint 11,6 TWh en 2019, une augmentation de 7,8 % par rap- port à 2018. La capacité totale du parc solaire était de 9 435 MW au 31 décembre 2019. Quelque 8 793 MW sont raccordés sur les réseaux d’Enedis, des ELD et d’EDF-SEI pour la Corse. Tandis que 643 MW sont directe- ment raccordés au réseau de transport. La puissance photovoltaïque raccordée a aug- menté de 10,4 % par rapport à 2018. En 2018, la production d’électricité d’origine photovoltaïque a couvert en moyenne 2,2 % de la consommation nationale d’électricité, contre 2,3 % en 2018. Le taux de couverture solaire régional dépasse 5 % dans les régions Corse, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Des différences selon les régions Si l’on considère la densité du parc solaire PV – la puissance installée par km² - la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pos- sède le taux le plus important alors que sa capacité se situe au troisième rang national. A l’inverse, la région Auvergne- Rhône-Alpes, possédant le quatrième parc le plus important, a une densité en-dessous de la moyenne nationale qui s’établit à 15,3 kW au km². Le rythme de développement du parc solaire en 2019 est dans la moyenne de ces der- nières années avec 889 MW nouvelle- ment raccordés. La PPE a fixé un objectif de capacité solaire installée à l’horizon 2023 de 18,2 GW dans l’option basse et de 20,2 GW dans l’option haute. Le taux d’atteinte de l’objectif 2023 de la PPE (option basse) est donc de 51 %. Bref, il faut accélérer. Le photovoltaïque réduit les émissions de CO 2 en France Dans sa note précisant les bilans CO 2 de la production d’électricité en France, RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, explique que le PV et l’éo- lien se déploient en addition au potentiel de production nucléaire et hydraulique. En conséquence, dit RTE, l’augmenta- tion de la production éolienne et solaire en France se traduit par une réduction des moyens de production thermiques à gaz, charbon et fioul. Pour obtenir une évaluation des émissions évitées, RTE a simulé ce que serait le fonctionnement du système électrique actuel sans ces installations. Cette étude, restituée dans le rapport technique du Bilan prévision- nel 2019, chiffre les émissions évitées à environ 22 millions de tonnes de CO 2 par an (5 millions de tonnes en France et 17 millions de tonnes dans les pays voisins). PASCAL POGGI Autoconsommation collective : le périmètre sera étendu PHOTOVOLTAÏQUE © P. POGGI QUEL AVENIR ? RTE conclut que « cette dynamique est susceptible de se prolonger, au moins en partie, à l’avenir », puisque dans le cadre de la PPE, « la croissance de la production éolienne et solaire est supposée être plus rapide que la réduction de la production nucléaire, même en fermant quatorze réacteurs nucléaires sur les quinze prochaines années. À condition que ces trajectoires soient effectivement tenues, les performances du système électrique en France en matière d’émissions de CO 2 et sa contribution à la réduction des émissions à l’échelle européenne devraient croître ».
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