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32 BATIRAMA N°490 I AVRIL - MAI 2020 DOSSIERS CONSTRUCTION BOIS Les spécificités de mise en oeuvre de certains isolants biosourcés requièrent que les artisans se forment. La paille et le béton de chanvre sont soumis à des règles professionnelles qui imposent que leur mise en oeuvre soit réalisée par une personne formée. En 2019, 8000 règles professionnelles de construction en paille ont été vendues et 1500 professionnels ont suivi la formation Pro-Paille. Tous les industriels forment à leurs produits (par exemple l’Ecole Nationale du Chanvre de BCB Tradical). Des associations locales ou nationales de promotion des matériaux (comme Oïkos, CD2E), des pôles de compétitivité et certains négoces spécialisés (par exemple Eco Saint Habitat) proposent eux-aussi des formations plus ou moins ciblées. Adressées à tous les acteurs de la construction, des sessions courtes, comme celle du CSTB sur une journée, offrent de balayer le contexte réglementaire et normatif et les spécificités des isolants biosour- cés, pour une prescription adéquate. Apprendre à distance La formation en ligne se développe ; citons en exemple le BIO- MOOC «découvrir le bâtiment biosourcé », est un cours en ligne gratuit et ouvert à tous développé par Karibati et Ville & Amé- nagement Durable. Ou le MOOC Construction Chanvre réalisé par MOOC Bâtiment Durable, qui permet de mieux appréhen- der l’utilisation du chanvre dans la construction et la rénovation. Le portail des matériaux biosourcés recense les formations dispensées par divers organismes (www.vegetal-e.com) . UNE OFFRE DE FORMATION STRUCTURÉE Comment le marché des isolants biosourcés a-t-il évolué ces deux dernières années ? La part des biosourcés dans l’isolation des bâtiments reste de l’ordre de 8 à 10 %, avec une progression des ventes qui est stable, et Isonat suit cette tendance. La fibre de bois, qui représente 80 à 85 % du marché, bénéficie lar- gement des augmentations de volumes. L’ITI est majori- taire, mais la part de l’ITE augmente significativement, ce qui explique la bonne santé des produits en fibre de bois, qui traitent aussi bien les deux. De plus, parmi les biosour- cés, seule la fibre de bois peut répondre à la demande de sarking, qui se développe en France. Quelles sont les perspectives pour Isonat ? Au sein de Saint-Gobain, nous avons les moyens d’anti- ciper les réglementations. Le groupe souhaite développer ses produits biosourcés pour aller dans le sens de la RE 2020. Même sans avoir encore d’éléments précis sur leur évaluation dans les calculs, les isolants biosourcés seront présents. Et nous sommes bien placés : 100 % d’origine française, nos fibres de bois sont issues d’un circuit court. L’usine de Mably, qui a une ligne de production supplé- mentaire depuis peu, est approvisionnée dans un rayon de 50 km. Deux de nos gammes disposent d’un avis tech- nique ; ce sont les seules du marché pour le moment. Cela leur confère une assurabilité nécessaire pour accéder aux marchés publics. En 2020, d’autres produits, probable- ment sous ATec, complèteront ces gammes. Quels sont les axes d’amélioration que vous privilégiez ? Ces derniers mois, notre produit phare, le Flex 55 Plus, a gagné le lambda le plus bas du marché, une coupe du produit facilitée, une plus grande maniabilité et un Atec. Nos produits d’ITE ont quant à eux une résistance méca- nique accrue. Saint-Gobain Recherche travaille pour déve- lopper des produits très novateurs ces prochaines années. Tout est plus facile avec une telle force de développe- ment. Passer d’un mode empirique à une démarche scien- tifique est très confortable ! Conjugué à une logistique et à des forces commerciales performantes, cela offre des perspectives formidables à notre fibre de bois. *fondateur et dirigeant d’Isonat, fabricant français de panneaux isolants en fibre de bois et de ouate de cellulose qui a rejoint Isover-Saint Gobain en 2016. L’INTERVIEW D’EXPERT Jean-Pierre Buisson : « circuit court et origine France garanti »

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