BTR 490

BATIRAMA N°490 I AVRIL - MAI 2020 43 DOSSIERS CONSTRUCTION BOIS Cet industriel bordelais propose des solutions de traitement pour l’ensemble de la filière bois, des scieurs aux fournisseurs de pro- duits manufacturés. Quelles évolutions récentes rete- nez-vous parmi les plus mar- quantes ? En vingt ans, les industriels ont réduit les taux de biocides dans les formules de traitement pour les bois. Cette évo- lution est liée à la réglementation sur les biocides menée par l’Europe. Les nouveaux textes nous demandent, d’une part, de prouver l’efficacité des molécules, et d’autre part, de réduire les impacts sur l’environnement et les humains. Cette action a eu deux consé- quences. La première : les formules sont moins concentrées en biocides tout en offrant la même efficacité. La seconde : certains professionnels ont mis au point des solutions de chimie fine biosourcée, c’est-à-dire issues de la biomasse. Ainsi nous obtenons des produits, certes plus coûteux, mais aussi efficaces et performants. Ces évolutions ont été bien accueillies par la profession. Même si ces références récentes ne forment pas la majorité de leur volume d’achats, les grands scieurs s’y sont progressivement convertis. Comment les évolutions récentes du bois dans la construction impactent-elles votre activité ? Que l’on ne s’y trompe pas ! Globa- lement, le marché du bois dans la construction régresse. Si l’on retient la menuiserie, la part de marché du bois a chuté de 70 % il y a 30 ans à 15 % aujourd’hui. On remarque bien une reprise de la construction bois, mais pas au rythme de la régression des PME du secteur. Les produits de structure comme les panneaux de CLT, cross lami- nated timber, sont en pleine croissance, mais cette industrie est principalement extérieure à la France. Les investisse- ments des industriels français dans ces gammes sont récents. Quels nouveaux besoins s’expriment ? L’évolution de la construction demande de poursuivre notre développement technique. Il y a plus de 20 ans, nous avons participé à la mise au point du greffage de molécules fongicides ou insecticides sur des supports en matières PVC ou polyéthylène. Ce qui s’est concrétisé par les films-barrières anti-ter- mites bien connus. Pour lutter contre les champignons et insectes, la technologie des gels exploitée depuis plus de 10 ans a conduit à proposer des produits effi- caces jusqu’à 4 à 8 cm de profondeur, contre 3 mm en traitement de surface. Avec l’essor de la construction bois, nous sommes interpellés pour répondre à la protection incendie. Dans un premier temps, les concepteurs y ont répondu par la section ; maintenant, l’ignifuga- tion peut-être assurée par le trempage, aspersion, imprégnation pour parvenir à un niveau Bs1-d0, équivalent à M1. L’INTERVIEW DE L’EXPERT Claude Genty, directeur général d’Adkalis, Groupe Berkem « La construction bois porte de nouveaux développements » Claude Genty : « L’évolution de la construction demande de poursuivre notre développement technique. » CLASSE D’EMPLOI CARACTÉRISTIQUES MODE DE TRAITEMENT CONTRE LES CHAMPIGNONS ET XYLOPHAGES CLASSE 2 • Ces bois sont le plus souvent exploités en charpente. • Leur humidité d’équilibre est de 12 % à 20 % ; ils supportent une humidité temporaire et accidentelle. • Les bois de chêne, châtaigner, mélèze et douglas, purgés de l’aubier, sont admis comme durables sans traitement. • Les prescripteurs tiendront compte de la situation géographique et notamment des arrêtés préfectoraux délimitant les infestations de termites… • en industrie : application par brosse, aspersion ou trem- page court ; • sur chantier : aspersion ou injection pour un traitement curatif. CLASSE 3 Ces bois sont destinés à être exposés à l’humidité et au sol. On les utilise pour des menuiseries (portes, fenêtres, volets et portails), des ossatures, des planchers, des poutraisons, des bardages ou des platelages. La norme les partage entre : • La classe 3.1 : matériaux qui n’entrent jamais en contact avec le sol extérieur mais sont soumis aux intempéries. • La classe 3.2 : bois fortement exposés, en contact avec le sol et dont l’humidité peut être de plus de 20 % durant de longues périodes. Essences à retenir : chêne, châtaigner, mélèze, douglas et bois tropicaux, purgés de l’aubier ; bois dits imprégnables, traités. • Le traitement anti-termites s’apprécie au regard de la situation géographique. • en industrie : pour la classe 3.1, trempage long ou auto- clave ; pour la classe 3.2, autoclave. • sur chantier, aspersion multi-couche en préventif et curatif, injection en curatif. CLASSE 4 • Bois pour terrasses, claustras, pergolas ou garde-corps, retenues de terre… • Directement en contact avec de la terre ou de l’eau. • Au choix : bois exotiques denses purgés d’aubier ou essences très imprégnables et traités (pin…). • Problème « termite » à apprécier localement. En industrie : en autoclave avec des produits certifiés CTBA+

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