BTR 490

46 BATIRAMA N°490 I AVRIL - MAI 2020 DOSSIERS CONSTRUCTION BOIS Bénéficiant d’une image positive du bois dans la construction qui va de pair avec une évolution qualitative des produits, les bardages bois et bois composite affichent tout à la fois : esthétique, pose maîtrisée et réponses réglementaires. C ompte tenu du rythme de crois- sance de la construction bois, de l’intérêt, lui aussi grandissant, des maîtres d’ouvrage et d’œuvre pour le bois dans la construction, et d’une réglementa- tion qui s’annonce décarbonée, le bardage bois, qu’il soit tout bois ou composite, est en phase avec toutes les problématiques environnementales du moment. Résultat : l’offre s’étoffe avec une multiplication des essences proposées, de plus en plus européennes et locales : sapin, épicéa, pin sylvestre, pin maritime, mélèze, Douglas pour les résineux ; châtaignier, peuplier, robinier (…) pour les feuillus. Bien sûr, les produits venant du Nord de l’Europe sont encore très majoritaires et ont d’in- déniables qualités. Normalement, tous les bardages de qualité sont aujourd’hui issus de forêt certifiées PEFC ou FSC. Néan- moins, il s’agit d’un point à vérifier impé- rativement. Un Design diversifié Remarquable également, la diversifi- cation du design des lames de bardage avec des propositions architecturales qualitatives – lames plus ou moins larges, biseautées ou aboutées en bois massif ou contrecollé, naturelles colorées ou prépa- tinées, bardage à claire-voie –, et de plus en plus techniques pour répondre aux besoins de durabilité, de résistance méca- nique et de tenue au feu : bardage com- posite mêlant bois résine et/ou déchets plastiques ou encore fibre ciment, pan- neau préfabriqué, bardage thermochauf- fé, polymérisé… En ce qui concerne les aspects de surface, les fabricants de bardage constatent une évolution de l’image de la vêture bois : public et des constructeurs ont, en effet, une meilleure connaissance de son rendu final. Le bar- dage gris est aujourd’hui très apprécié et, selon eux, la demande s’oriente vers des produits à l’aspect plus naturel, des tons coloris bois ou aspect grisé laissant apparaître le veinage du matériau. Pour autant, les bardages en couleur n’ont pas dit leur dernier mot : certains fabricants s’en sont fait une spécialité et ont consi- dérablement élargi leur palette. STÉPHANE MIGET © PIVETEAUBOIS Bardage bois et bois composite: offre démultipliée MARCHÉ : STABILITÉ AVANT LA CRISE DU COVID 19 Jusqu’à fin 2019 début 2020, le marché des bardages était relativement stable. Ainsi l’enquête annuelle du SNVBI montre, en 2019, une hausse de +1 % en m 2 et de +3,2 % en CA. « Dans cet ensemble, 37 millions de m 2 posés, le bois arrive en deuxième position avec 18 % du marché, loin derrière l’acier (46 %) mais devant l’aluminium (10 %). La part de marché du bois massif dans les bardages bois et dérivés est de 77 % », précise Arnaud Hétroit, directeur du commerce du bois (LCB). Pour les bardages bois et composite, les derniers chiffres disponibles suite à une étude réalisée en 2018 par LCB avec Jean-Marc Mornas, consultant marketing stratégique, montrent une certaine stabilité avec une augmentation de 5,2 % en 2016 : un peu plus de 4,7 millions de produits rabotés* ont été vendus. Pour les années suivantes, les rédacteurs estimaient que la tendance haussière allait se confirmer. Si l’on en juge par les derniers chiffres du SNVBI, cette croissance a été modérée. CONSTRUCTION NEUVE : PREMIER MARCHÉ DES BARDAGES BOIS L’étude LCB montre que la construction neuve était le premier marché des bardages bois. Soit 53 % répartis de la manière suivante : 54 % pour la maison individuelle, 25 % pour le logement collectif et 21 % pour le tertiaire. Pour l’étude MSI neuf et rénovation, la répartition est la suivante : 39 % pour le non-résidentiel, 61 % pour le résidentiel, dont 38 % pour le collectif et 62 % pour l’individuel. Avec différents types de pose : clins pour 55 %, emboîtement pour 35 % et claire-voie pour 10 %. Concernant les différents types de bardage, les maîtres d’ouvrage plébiscitent les produits naturels ou autoclavés, qui représentent 70 % du marché, contre 30 % pour ceux avec finitions peintures ou saturateur (Etude LCB). Dans cet ensemble, les produits peints sont en baisse (20 % en cinq ans) et les produits avec saturateur en forte hausse (190 % en cinq ans). Notable également, le fort développement des finitions prégrisées. Enfin du côté des essences, le Douglas qui représentait 7 % des bardages autoclave est en forte hausse (+ 36 %), tandis que le sapin du Nord, avec 79 % et une hausse +10,2 % sur 5 ans, conserve sa place de leader. Le pin du Nord avec 13 % du marché affiche une baisse de 9,5 % sur cinq ans. Pour les bardages naturels, le Douglas (43 % du marché et +8,5 % en cinq ans) est également à la hausse, tandis que le mélèze, même s’il représente encore 42 % du marché, est en baisse de 21,9 % sur cinq ans. Une baisse qui s’avère très forte (62,5 % sur cinq ans) pour le Red cedar (15 % du marché). *Bardages peints, bardages avec saturateurs, bardages naturels, bardages autoclaves et autres types.

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