BTR 492

BATIRAMA N°492 I AOÛT - SEPTEMBRE 2020 23 ACTUALITÉ MÉTIERS Pour construire les ouvrages olympiques, des indicateurs ont été mis en place et se basent sur le cycle de l’impact carbone sur une période de 50 ans. « L’Assistance à la maitrise d’ouvrage épluche les Fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) et donc les bilans carbone des différents matériaux », soulignent les responsables de la Solidéo. Autre principe affirmé par les représentants de la Solideo : le maté- riau béton n’est pas utilisé à la place du bois. « Le sujet constant est de maximiser l’usage du bois sous contrainte écono- mique, c’est-à-dire en respectant l’enve- loppe budgétaire » insistent-ils. Et d’ajou- ter : « Nous sommes d’accord que le bois en construction présente des qualités sans équivalent par rapport aux autres modes constructifs ». Ce qui ne les empêche pas d’affirmer qu’ils seront attentifs sur les projets qui utilisent du béton afin de faire progresser la filière et ses opérateurs qui répondraient aux usages du béton bas carbone. Réduire le volume du béton employé « Concernant les bâtiments employant du béton, la démarche a consisté à réduire le volume utilisé, d’où le choix de privilégier le système poteaux-poutres plutôt que le voile béton, qui implique une économie de ressource » insistent les responsables de la Solidéo. Autre question soulevée : celle des infrastructures, de type parking et qui recourent à l’utilisation de béton. « Il faut se positionner par rapport à ces questions d’infrastructure et faire un raisonnement global afin de réduire les volumes de m 3 de béton employés. Un véritable bilan carbone suppose de prendre en compte non seulement les superstructures mais aussi les infrastruc- tures. Notre volonté est de laisser un héri- tage intellectuel pour faciliter l’évolution du Bâtiment vers la neutralité carbone » concluent-ils. F. LEROY Calcul de l’impact carbone sur une période de 50 ans Il faut se positionner par rapport à ces questions d’infrastructure et faire un raisonnement global afin de réduire les volumes de m 3 de béton employés, soulignent Henri Specht, directeur du projet du Village Olympique et Paralympique et Antoine du Souich, directeur de la stratégie et de l’innovation. © SOLIDEO été retenu : les bâtiments inférieurs à 28 m de hauteur privilégieront la structure bois (planchers et poteaux-poutres en bois et façade à ossature bois). Concernant les pro- jets qui seront au-delà de 28 m, ils seront construits selon le principe de mixité : struc- ture en béton et façade à ossature bois. Le principe de réversibilité de nombreux pro- jets (comme le village des Athlètes qui verra des bureaux se transformer en logements) implique l’utilisation de poteaux-poutres plutôt que la réalisation de voiles béton, rappelle néanmoins la Solidéo. Du béton bas carbone dans les ouvrages olympiques Concernant l’usage du béton dans les ouvrages olympiques, des principes clairs ont été établis par la maîtrise d’ou- vrage de Solideo. Il s’agira de béton bas carbone. Il faudra donc mieux faire que les bétons utilisant les ciment CEM I (contenant au moins 95 % de clinker). Rappelons que ce clincker est obte- nu par la combinaison chimique à très haute température de calcaire et d’ar- gile. Les bétons contenant des CEM II (65 % de clinker au moins) et CEM III (contenant entre 36 et 80 % de laitier de haut fourneau) seront donc privilé- giés. Intérêt : ils permettent de réduire les émissions de CO 2 grâce à la subs- titution du clinker par d’autres consti- tuants. De fait, un travail important est mené par chacun des groupements conduits par les Majors du BTP (5 ont été sélectionnés à ce jour) pour maximi- ser l’utilisation du béton bas carbone, conclut la Solidéo. FABIENNE LEROY

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