BTR 492

BATIRAMA N°492 I AOÛT - SEPTEMBRE 2020 27 DOSSIERS CONFORT INTÉRIEUR Ce marché dynamique, compterait au total environ 80 millions de mètres carrés, dont 70 millions pour les cloisons sur ossature et 10 millions pour les cloisons alvéolaires S’intéresser aux chiffres du marché n’est pas simple. Contacté, le Snip (Syndicat national des industries du plâtre) n’a pas pu apporter de réponses à nos questions. Ce qui est sûr, c’est que les systèmes plaques de plâtre sont très largement majoritaires sur les chantiers : au moins 80 %. Pour ce secteur, Jérôme Goudard, chef de groupe marketing produits Placo © Isover © , annonce un marché total d’environ 80 millions de mètres carrés, dont 70 millions pour les cloisons sur ossature et 10 millions pour les cloisons alvéolaires. « Des estimations à prendre avec précautions », nous dit-il. Les plaques techniques représenteraient 30 % du marché et celles dédiées aux établissements recevant du public (ERP) atteindraient environ 10 %. Mais là encore, prudence. Cloisons maçonnées/collées : 5 % du marché Pour le carreau de plâtre, le béton cellulaire ou encore la brique, difficile d’avoir une idée très précise du marché. Dans son dernier rapport datant de 2018, la Fédération française des tuiles et briques relève que sur la totalité des briques de structure livrées en France, seulement 4 % sont des briques dédiées à la cloison. De fait, nombre d’observateurs s’accordent pour dire qu’avant la crise sanitaire, le marché en volume, tout type de produits et systèmes confondus, était relativement stable, hormis le secteur du logement qui enregistrait une croissance. Les produits techniques à plus forte valeur ajoutée étant eux davantage portés par la prescription. Qu’en sera-t-il après la crise ? LES SYSTÈMES PLAQUES DE PLÂTRE SUR LE HAUT DU PODIUM Habito, la plaque lancée par Placoplatre en 2019, supporte jusqu’à 20 kg par point de fixation avec une vis à bois, et même 60 kg avec une cheville à expansion. Sa cible : l’habitat individuel. Batirama : Quels sont les facteurs de croissance du marché de la cloison ? Jérôme Goudard : Au-delà de l’aspect purement réglementaire (plaque résistante au feu ou hydrofuge), nous constatons une évolution des besoins et une montée en gamme de nos produits pour davantage de confort. Il y a de plus en plus de demandes de nos clients, en option ou standard dans leurs projets, pour des plaques acoustiques entre chambre et salon par exemple, ou encore pour des plaques haute dureté et qui facilitent l’accrochage de charges lourdes dans les cuisines. Idem dans les crèches ou les écoles, avec les plaques qui améliorent la qualité de l’air. Ce sont des tendances fortes qui sont facteurs de croissance du marché – pas nécessairement en volume, excepté pour les logements, mais en chiffre d’affaires. Une autre évolution est liée à un changement dans les modes constructifs des logements collectifs. La part du béton banché est en train de se réduire au profit de systèmes poteaux-dalles. C’est une opportunité pour développer le marché des cloisons séparatives légères. Enfin, thématique importante post crise sanitaire, le recloisonnement des espaces de travail et la transformation de bureaux vacants en logements. La tendance devrait s’accélérer. Quelles compétences doivent avoir les entreprises pour développer leur chiffre d’affaires sur ce marché ? Ce n’est pas facile d’apporter une réponse générale. Le constat est que les entreprises qui augmentent leur chiffre d’affaires et qui durent dans le temps sont souvent celles qui sont prescriptrices. Par exemple, travailler à la rénovation d’une salle de cinéma implique de trouver des solutions ingénieuses et techniquement abouties, et aussi d’avoir une bonne connaissance des produits. L’entreprise qui a ces connaissances apportera une réponse adaptée à ses clients et développera son CA. Idem pour celles qui maîtrisent l’outil BIM ou offrent des services à valeur ajoutée comme les découpes à la demande facilitant les approvisionnements. Sur quels produits ou systèmes travaillez-vous aujourd’hui ? Nous travaillons sur trois axes : l’amélioration du confort, l’optimisation des systèmes pour faciliter la pose – il s’agit de palier le manque de main-d’œuvre et le vieillissement des compagnons dans les entreprises – et la diminution de l’impact carbone des cloisons et doublages. L’impact environnemental des produits est désormais pris en compte dès les premières phases de développement. Nous menons aussi une réflexion sur la réutilisation des cloisons séparatives. Par exemple dans les commerces où elles ont une durée de vie moyenne de cinq ans. Pour peu qu’on le prévoit en amont, elles sont facilement démontables. Potentiellement, cela peut permettre de diminuer l’impact carbone. JÉRÔME GOUDARD, chef de groupe marketing produits Placo © Isover © « Les entreprises qui augmentent leur chiffre d’affaires et qui durent dans le temps sont souvent celles qui sont prescriptrices »

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