BTR 493

8 BATIRAMA N°493 I OCTOBRE - NOVEMBRE 2020 ACTUALITÉ REPÈRES © CAPEB La Capeb qui se félicite de la reprise d’activité, dans les secteurs de la rénovation et du neuf, demande un accompagnement des artisans dans le domaine de la rénovation énergétique. M ême si l’année demeure com- pliquée selon le président de la Capeb, les résultats conjonctu- rels du 3 e trimestre confirment une reprise correcte pour les entreprises du bâtiment. L’activité du secteur a en effet progressé de 0,5% par rapport à la même période de l’an dernier, ce qui était « inespéré au début de l’été » reprend Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. Rappelons que les résultats des deux trimestres pré- cédents auguraient mal d’un tel rebond avec respectivement - 24 % et - 12 %. Un effondrement d’activité qui avait été jugé historique par le président de la Capeb au mois de juin lors de la présenta- tion d’un point conjoncture. Certes, mal- gré « une vision positive de l’avenir mais nuancée », le président reste prudent dans ses pronostics. En effet, selon l’organisa- tion professionnelle, l’année sera malgré tout en décroissance avec un recul estimé à - 9,5 %. « On ne rattrapera pas le recul des précédents trimestres » estime-t-il. Les embauches en berne « Les bons résultats de ce dernier trimestre laissent à penser que les embauches pour- raient suivre, mais les artisans encore inquiets, préfèrent être en sur-régime » explique le président de la Capeb. Celui- ci considère que la promesse d’em- bauche dans l’artisanat pourrait atteindre 10000 emplois créés à deux conditions : que les incertitudes de la crise sanitaire soient levées ; et que les demandes et les offres puissent se rencontrer à l’éche- lon des territoires. Depuis longtemps, les organisations professionnelles jugent en effet très surprenant le nombre élevé de demandeurs d’emploi déclarés dans le Bâtiment, alors que le secteur peine à recruter de la main d’oeuvre qualifiée. « Des réunions avec les Capeb locales et les agences Pôles emplois territoriales sont d’ailleurs prévues afin de mieux cibler les attentes des artisans, car le sec- teur a besoin de compétences » reprend Jean-Christophe Repon. La rénovation énergétique : un marché encore trop complexe Pour 2021, l’organisation professionnelle espère un rebond d’activité compris entre 6 % et 8 %, à condition que le Plan de relance du gouvernement joue à plein effet. Un plan qui rappelons-le est orienté vers la rénovation énergétique avec le dis- positif MaPrimeRenov (voir les détails du dispositifs p. 9). Or, aujourd’hui, ce mar- ché n’est pas adapté aux structures arti- sanales, rappelle Jean-Christophe Repon. L’organisation professionnelle relève de nombreux obstacles dont la complexité du dispositif RGE et le manque de fluidité des dispositifs de CEE. Seul un véritable accompagnement des entreprises au quo- tidien dans le traitement de leurs dossiers pourrait favoriser la massification espérée des travaux énergétiques des logements, termine la Capeb. FABIENNE LEROY « Le plan de rénovation énergétique manque de lisibilité » ARTISANAT DU BÂTIMENT Jean-Christophe Repon, président de la Capeb LES MARCHÉS DE L’ENTRETIEN ET DU NEUF REPARTENT Les bons résultats enregistrés dans le secteur de la construction neuve ont interpellé l’organisation professionnelle. Celle-ci juge en effet « inattendu » le rebond de 1 % après deux trimestres en baisse. Le rattrapage des instructions de permis de construire explique sans doute cette situation. De la même façon, l’activité en entretien rénovation s’est redressée pour atteindre le même niveau d’activité qu’au 3e trimestre 2019 (soit 0 %). Quant aux travaux d’amélioration énergétique, ils progressent de 0,5 % au 3 e trimestre 2020. Autre signe positif pour l’artisanat, les carnets de commande gagnent 7 jours, passant de 65 jours à 72 jours, ce qui est plutôt rassurant pour les perspectives de chantiers à venir en 2021. De même, la Capeb qui redoutait la disparition de 20000 emplois table sur une perte estimée entre 2000 et 3000 cette année. Les mesures prises par le gouvernement et la confiance des ménages qui ont fait appel aux artisans ont permis de soutenir l’activité, indique-t-elle.