BTR 494
BATIRAMA N°494 I DÉCEMBRE 2020 - JANVIER 2021 13 ACTUALITÉ MÉTIERS BigMat recrutera massivement en 2021 dans une stratégie de proximité client, explique Fabio Rinaldi, président du directoire du groupe BigMat dans cet interview. Bâtirama : Qu’est-ce que la crise sanitaire et économique a révélé concrètement ? Fabio Rinaldi : Cette période a été si vio- lente, imprévue et imprévisible que tout a été mis en œuvre lors du premier confine- ment. Elle a révélé Un engagement local très fort de nos adhérents, une proximi- té des chefs d’entreprise, des points de vente, et une adaptation extrêmement rapide en instaurant les mesures barrières, les plexiglass, le balisage des points de vente, le click and collect. Au niveau de l’enseigne nous leur avons apporté toute l’expertise nécessaire : gestion des res- sources humaines quand les effectifs sont réduits pour affronter le virus ou s’occuper des enfants à la maison ; mise en place du chômage partiel ; accompagnement au niveau de la trésorerie et du financement pour accéder au prêt garanti par l’Etat (PGE). Chaque jour, des web conférences étaient organisées pour accompagner les adhérents. Avec la crise, avez-vous prévu d’accroître les livraisons sur chantier ? Entre juin et septembre, l’activité a été si forte qu’elles ont repris de fait. En revanche, en septembre, nous avons continué à payer les pots cassés des fer- metures des usines de nos fournisseurs pendant le confinement, le redémarrage lent ou tardif de certains. Nous avons connu une très forte tension sur nos stocks. Nous avions donc prévu des temps d’approvisionnement plus longs avec bien sûr des répercussions sur les chantiers et des retards incompris par les clients. Mais cette fin d’année devrait rentrer dans l’ordre en termes d’activité et retrouver un niveau de services tout à fait convenable. Dans ce contexte, où en êtes-vous de votre transformation numérique et digitale ? Notre groupement se compose de 90 adhérents, qui sont 90 entrepreneurs avec 90 outils différents, même s’il existe de fortes synergies. Une digitalisation de l’en- semble de l’enseigne ne s’improvise pas. Elle demande des mois de préparation même chez nos confrères. Cependant, cette transformation digitale, démarrée avant la Covid, reste d’actualité et s’accé- lère avec l’installation d’outils de paiement en ligne et le click and collect. Mais, nous n’aurons ni market place, ni plateforme de vente en ligne, d’autant que cette crise n’a pas démontré une explosion de ces achats pour nos familles de produits. Les artisans ont continué d’utiliser le téléphone, le mail, et se sont déplacés. Une forme de conservatisme persiste dans notre secteur d’activité. Qu’en est-il de votre plan stratégique de 2020-2025 ? Axé sur des achats, du développement et sur l’harmonisation des systèmes d’in- formation de notre réseau, pour juste- ment avancer sur la digitalisation, nous le maintenons avec la grande satisfaction de n’avoir mis aucun dossier sous cloche. Ce plan stratégique sera déployé quoi qu’il en soit avec des mesures d’économie s’il le faut. Mais je conserve un certain opti- misme. Nous n’envisageons pas de réduc- tion d’effectifs et bien au contraire. Que ce soit chez les adhérents ou au niveau de l’enseigne, nous allons recruter dès le début de l’année prochaine, avec des effectifs qui vont grossir de l’ordre de 10 % afin de déployer ce plan stratégique. En dépit de notre vigilance, il n’est pas question de casser la dynamique en place. Quelles sont vos perspectives d’activité cette année ? Je ne l’aurais pas parié en mars ou avril derniers, mais 2020 devrait se terminer au même niveau que 2019. Ce qui est déjà très bien. Le rattrapage estival a été tel que les dégâts du confinement ont été limités. C’est grâce à la mobilisation de tous nos adhérents et collaborateurs que nous pouvons afficher ces résultats mais il faut rester prudent car le virus est toujours là et notre activité peut de nouveau être chahutée. Comment abordez-vous 2021? L’économie française devrait se contrac- ter entre 9 % et 11 % cette année, avec un rebond annoncé de 7,4 % en 2021. Mais nous sommes si décorrélés de ces chiffres que nous restons prudents. Avec les mois de baisse et de fort rat- trapage connus en 2020, et à condition de retrouver une activité normale, 2021 devrait être stable voire en progres- sion de 2 %. Encore une fois avec des réserves. Tout peut changer une voire deux fois dans l’année, de manière très forte et drastique. PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER « Nos effectifs vont grossir de 10 % en 2021 » FABIO RINALDI (BIGMAT) © GIRARDON
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