BTR 494

BATIRAMA N°494 I DÉCEMBRE 2020 - JANVIER 2021 9 ACTUALITÉ REPÈRES sur ces différents sujets essentiels pour l’avenir de ce métier. Quels sont les enjeux pour le métier de chapiste ? La Commission chape, créée en 2020, œuvre pour la transition des chapes fluides vers le domaine traditionnel A terme, les Avis techniques des chapes fluides disparaîtront au profit de règles professionnelles pour la mise en oeuvre et d’une certification de produits. L’enjeu est majeur. Il faut faire monter les cha- pistes en compétence grâce à la mise en place d’une formation reconnue. Cette formation est en cours de création et valo- risera les compétences des applicateurs. La chape fluide se développe depuis envi- ron 30 ans en France, elle est appréciée des professionnels car elle apporte un meilleur confort de travail et une meilleure maîtrise de la qualité des ouvrages. C’est aussi un axe majeur pour développer le métier et le rendre plus attractif vis-à-vis des jeunes. Au même titre que l’innovation et la valo- risation professionnelle apportées par les carreaux grands formats. Pourtant, le poids important des carreaux grands formats ne va pas dans le sens de la réduction de la pénibilité sur les chantiers ? Bien sûr pour manipuler les carreaux de très grands formats, il faut être deux. Le confort de travail passe par l’utilisation des matériels conçus pour faciliter leur mise en œuvre ainsi que leur manipulation. Nous alertons sans cesse les fabricants sur la nécessité d’anticiper la problématique de manutention lors du développement de ces carreaux. Souvenons-nous qu’il avait fallu batailler pour que les sacs de mor- tier-colle soient moins lourds ! De plus, ce nouveau marché est primordial. Il est la démonstration que notre profession évo- lue et notre savoir-faire aussi. Le marché pousse aux carreaux pouvant atteindre par exemple 300 x 120 cm, la révision du NF DTU 52.2 va-t-elle intégrer ces formats XXL ? Ce sont plutôt les règles profession- nelles qui vont s’appliquer aux carreaux de grandes dimensions en pose murale. Elles sont en processus de validation par la Commission Prévention Produits (C2P) et devraient être publiées début 2021. Un nouveau guide pratique illustrant ces nou- velles Règles Professionnelles sera édité par l’UNECP-FFB dans la foulée. Quelle est votre position par rapport à l’arrêté du 11 septembre dernier qui impose la mise en œuvre de douches à l’italienne zéro ressaut en 2021 ? Il a été publié sans l’accord des différentes parties prenantes, notamment les profes- sionnels du bâtiment. Par le biais de la FFB, nous avons demandé son report. Nous devons d’abord trouver des solutions viables d’un point de vue technique et économique. Pour réaliser une douche à l’italienne sans ressaut, il faut intégrer un siphon de sol vertical dans une chape d’au moins 10 cm. Or la hauteur des planchers ainsi augmentée alourdit les structures, accroit la hauteur des bâtiments… On ne va pas dans le sens d’une construction à coûts maîtrisés. C’est un sujet qui sera traité par un groupe de travail constitué des unions de métiers de la FFB, dont la nôtre. En revanche, cette mise en accessibilité des logements pour les personnes à mobilité réduite reste porteuse en rénovation… Face au vieillissement de la population, ces travaux sont réguliers. Et les plus petites entreprises sont directement concernées. Ce type de travaux fait partie du volume nécessaire et qui se maintient de manière générale. Il suffit de regarder le nombre de maçons qui ont des démarrages de chan- tier jusqu’à un an. Hormis, les quelques entreprises qui ont dû avoir recours au Prêt garanti par l’Etat (PGE) qu’il faudra rembourser un jour, dans un avenir immé- diat et au moins jusque mi-2021, le niveau d’activité de nos entreprises devrait être stable. Il est difficile de se projeter plus loin. Nous rattrapons les retards de chan- tier, même si en parallèle nous observons des décalages de planning des nouveaux chantiers. PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER * UNECP-FFB : Union nationale des entrepre- neurs, carreleurs, chapistes, projeteurs de polyuréthane, membre de la Fédération fran- çaise du bâtiment. UNE TRANSMISSION D’ENTREPRISE RÉUSSIE Vous venez de transmettre votre entreprise à votre associé Emmanuel Dupuis, un passage de relais anticipé et préparé de longue date. Que retenez-vous de vos quatre décennies en tant qu’entrepreneur et carreleur ? En accompagnant Emmanuel Dupuis, présent dans l’entreprise dès 2000, cette transmission me permet, aujourd’hui d’être encore plus présent dans la technique et de fait, d’apporter une disponibilité constructive pour l’UNECP-FFB. L’esprit d’innovation m’a toujours animé. Même lorsque j’ai acheté mon premier ordinateur et mon premier fax. Si j’ai démarré en tant que carreleur en 1978, au fil des années, l’activité de l’entreprise s’est diversifiée vers le sol souple, le parquet, la chape fluide dans les années 1990, puis, l’application de mousse polyuréthane projetée il y a 10 ans. Ma fierté d’entrepreneur est d’avoir réussi à transmettre en formant de nombreux apprentis qui sont devenus des piliers de mon entreprise ou d’autres, et qui forment à leur tour des compagnons.

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