BTR 495
BATIRAMA N°495 I FÉVRIER - MARS 2021 23 DOSSIERS TOITURE Que ce soit pour les bâtiments tertiaires ou résidentiels, l’isolation de l’enveloppe des bâtiments neufs et résidentiels relève toujours de la RT 2012 qui fixe des objectifs de performance énergétique niveau BBC en fonction de la zone d’habitation. Dans les combles, les résistances thermiques R mises en œuvre en parois opaques doivent être supérieures ou égales à 8 m².K/W et l’étanchéité doit être performante. Le marché principal, celui de la rénovation, est piloté par les aides financières. À compter du 1er janvier 2021, le bénéfice de MaPrimeRénov’ est étendu à tous les ménages et le CITE disparaît définitivement. Les conditions pour bénéficier de cette prime demeurent dans la même veine. Les travaux doivent être effectués par un professionnel RGE et le matériau isolant utilisé doit avoir une valeur de résistance thermique R supérieure ou égale à 7 m² K/W pour les combles perdus et de 6 m² K/W pour les combles aménagés en pose sur rampant de toiture. ÉVOLUTION RÉGLEMENTAIRE © EDILIANS Quelles sont les caractéristiques du système ? Le sarking est un procédé d’ITE de la toi- ture, qui consiste à rehausser le toit afin d’insérer une couche d’isolant. Sur la charpente mise à nue, est posé un plate- lage hydrofuge en bois ou en plaques de plâtre sur lequel sont assemblés et fixés les panneaux d’isolants préalablement découpés, qui peuvent être rigides, semi-rigides ou souples, dans des dimen- sions habituelles de un à deux mètres. L’Avis technique de certains panneaux rigides autorise leur pose directe sur les chevrons ou fermettes. Dans quelle configuration peut-on mettre en œuvre la solution ? Solution d’isolation continue de toi- ture, en pose sur une charpente en bon état, le marché du sarking est essen- tiellement celui de la rénovation. Plus cher qu’une isolation classique sous rampants par l’intérieur, le procédé est apprécié en climat montagneux car il conjugue performance thermique, étanchéité et couverture ventilée. Quelles particularités de la mise en œuvre ? Sa mise en oeuvre demande de poser avec soin couche après couche. Sur le voligeage et le pare-vapeur, l’isolant est posé généralement en deux couches en décalé au niveau des jointures. Le tout est recouvert d’un écran de sous-toiture, fai- sant pare-pluie. Des tasseaux (contre-lat- tage) sont vissés ou cloués au travers de l’isolant à la charpente puis les chevrons support de la nouvelle couverture sont fixés. « Le sarking demande un savoir- faire. Avec la rehausse de 8 à 12 cm de la toiture, il faut réhabiller les rives et refaire le débord de toiture vers les chéneaux. Les règles de pose sont à respecter comme la hauteur de ventilation de la sous-face qui doit être de 24 mm », précise Olivier Lafore chez Edilians. Avantages : Assure une isolation ther- mique extérieure continue sans pont thermique ; toiture ventilée. Limites : Mise en œuvre plus longue que les solutions traditionnelles ou que les caissons (ou panneaux sandwich). SOLUTION 1 : LE SARKING « Appréciée en haute montagne et de plus en plus en plaine, pour la rénovation de toiture traditionnelle à forte pente, la technique du sarking demande un savoir-faire dans la pose » La principale nouveauté réglementaire vient des prescriptions apportées par la parution l’année dernière de deux nouveaux DTU pour les travaux d’isolation des combles, aussi bien dans le neuf qu’en rénovation. Paru en mars 2020, le DTU 45.11 est relatif à l’isolation thermique de combles perdus par souf- flage d’isolant en vrac, de type laines minérales ou ouate de cellulose papier. En particulier un déflecteur est obligatoire et sa hauteur doit dépasser de 10 cm celle de l’isolant afin de ventiler correctement la toiture. Ce premier DTU a été suivi de la parution en juillet du DTU 45.10 pour l’isolation des combles perdus ou aménagés en panneaux et rouleaux de laines minérales manufacturées, qui vient remplacer le CPT n°3560-v2 de juin 2009. Ces travaux étant désormais recon- nus comme une technique traditionnelle, le DTU remplace les DTA Isolation des combles publiés par les divers fabricants d’isolants en laine minérale. En revanche sur un plafond existant en plaques de plâtre, l’isolant est mis en œuvre dans le respect du DTU 25.41 notamment l’entraxe des montants des plaques doit être resserré pour toute pose d’isolant avec une densité supérieure à 6 kg/m 2 . NOUVEAUX DTU POUR L’ISOLATION DES COMBLES aménageables ou perdues ce qui déter- mine les familles d’isolants utilisables. Le soufflage d’isolant est la solution pré- férée pour les combles perdues tandis que pour celles aménageables, le recours à l’ITE permet de conserver tout l’espace disponible. Le choix pour une ITE d’un système isolant à mettre en œuvre, sys- tème auto-portant (caissons chevronnés) ou non (sarking ou panneaux sandwich), va ensuite dépendre de l’état de la char- pente. Avec l’ITE, la couverture est surélé- vée d’une dizaine de cm, ce qui nécessite de déposer un permis de construire ou une déclaration préalable de travaux. Outre leur résistance thermique, les isolants se distinguent par leur performance acous- tique et leur caractère ignifugé ou biosour- cé. Créé il y a dix ans en Normandie, le groupe « Les ECO-Isolateurs » est spécia- lisé en rénovation énergétique globale des bâtiments. Son référent technique, Olivier Martel, confie : « Les industriels ont optimi- sé ces dernières années la composition de leurs produits. La laine de verre est deve- nue moins abrasive et moins irritante. Le goudron qui était présent dans les papiers kraft a été supprimé. Ces améliorations ont rendu la pose des isolants moins pénible. Par ailleurs, nous constatons une progres- sion de la demande en matériaux plus naturels. Sur les chantiers, ces matériaux sont globalement plus agréables à poser que la laine de verre ou de roche ». FRANÇOIS PLOYE
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