BTR 495

BATIRAMA N°495 I FÉVRIER - MARS 2021 43 DOSSIERS ISOLANTS Matériau très peu cher, car non trans- formé et disponible à proximité des chantiers partout en France, la paille est vendue en direct. Elle n’est pas encore conditionnée de façon stan- dardisée pour le bâtiment, où son emploi exige un taux d’humidité et une densité stables ainsi que des dimensions précises des bottes (36 x 46 x 80 ou 120 cm, ou 50 x 80 x 80 ou 120 cm). Adaptée à l’isolation par l’extérieur de tous les types de murs, la paille est amenée à se développer. Ressource non locale, peu abondante et longue à se régénérer, le liège est onéreux, mais en milieu humide, il fait valoir ses incomparables qualités iso- lantes, acoustiques, d’imputrescibilité et de tenue dans le temps, notam- ment pour isoler murs et soubasse- ments. LA PAILLE ET LE LIÈGE, DEUX CAS À PART en oeuvre liées à certains produits (for- mation obligatoire selon les règles pro- fessionnelles, pour la paille et le béton de chanvre). Les fabricants forment à leurs produits et accompagnent les chantiers. Associations, pôles de compé- titivité et négoces spécialisés proposent eux-aussi des sessions de formation, en présentiel et en ligne. L’emploi raisonné des isolants biosourcés doit privilégier la ressource locale ou peu éloignée, car le bilan carbone s’alourdit avec le temps de transport (ce bilan reste dans tous les cas plus intéressant que celui des iso- lants classiques). EMMANUELLE JEANSON Le contexte réglementaire est incontestablement favorable aux isolants bio- sourcés, qui s’accordent parfaitement avec l’objectif de neutralité carbone visé en 2025/2030 par la France, et le programme de rénovation énergétique reboosté. Le bâtiment, grand contributeur d’émissions de gaz à effet de serre, doit fortement réduire ses émissions pour que la France respecte ses engage- ments du plan climat. Pour le neuf, la prochaine réglementation (dite RE 2020 mais qui entrera en application à l’été 2021 ou courant 2022) doit conduire à des constructions de niveau BEPOS, produisant autant d’énergie qu’elles en consomment. Elle inclura un indicateur carbone reflétant le niveau d’émission de CO 2 du bâtiment, ce qui favorisera logiquement l’emploi des isolants bio- sourcés, capteurs de carbone et issus de ressources renouvelables. RÉGLEMENTATION : VERS PLUS D’ENVIRONNEMENT ET MOINS DE CARBONE

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