BTR 495

6 BATIRAMA N°495 I FÉVRIER - MARS 2021 ACTUALITÉ REPÈRES 2021, c’est aussi l’année des Couvreurs à l’Unesco ! Une année cruciale pour la relance de ce beau métier, estiment les couvreurs zingueurs parisiens et les ornemanistes qui veulent faire reconnaître leur savoir-faire. « Nous sommes officiellement dans la course pour représenter la France au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco » souligne Edouard Bastien, le président du GCCP, (le syndicat des entre- prises franciliennes de génie climatique et de couverture plomberie), qui a constitué un comité de soutien avec l’ensemble de la profession et lance une grande opéra- tion de communication. La candidature des « Savoir-faire des couvreurs zingueurs parisiens et des ornemanistes », est une aventure humaine commencée il y a 10 ans, rappelle le syndicat qui a un objec- tif : faire connaître les métiers pour attirer davantage de jeunes sur les toits de Paris. Car même si les Centres de formation des apprentis travaillent sans relâche pour accompagner les jeunes, la profession souffre d’un manque évident de voca- tions. Une urgence humaine, économique et patrimoniale « Il manque plus de 500 jeunes couvreurs tous les matins sur les chantiers des toits de Paris, et des milliers dans toute la France ! » peut-on lire dans le dossier de presse associée à la candidature. « Sans couvreurs en nombre suffisant, c’est tout le patrimoine des toits haussmanniens de Paris qui est en danger. À ce rythme, dans quelques années, les toits de Paris n’auront plus de couvreurs ! Et ce constat vaut pour toute la France : il nous remonte de toutes les régions, ce manque cruel de voca- tions pour les métiers de la couverture » explique le comité de soutien. Rappelons que le dossier de candidature a été inscrit à l’inventaire national des Biens culturels immatériels (27 juin 2017) puis validé et enregistré le 20 octobre 2020 par le Comi- té du patrimoine ethnologique et immaté- riel du ministère de la Culture. Une candidature qui rejaillira sur toute la profession Alors pourquoi la profession a-t-elle pro- posé les couvreurs zingueurs parisiens et les ornemanistes ? Car pour prétendre concourir au Patrimoine culturel immaté- riel de l’Unesco, il faut répondre à des cri- tères spécifiques : défendre un savoir-faire lié à un lieu, à une histoire, à une tradition, à une technicité ; un savoir-faire protégé par une communauté… « Tout le monde sait qu’un bon couvreur maîtrise aussi bien la pose du zinc, du cuivre, du plomb, de l’ardoise et de la tuile » complète le syn- dicat des entreprises franciliennes de cou- verture, coordinateur de la candidature. Et pour lui, l’inscription de ces savoir-faire rejaillira positivement sur l’ensemble de la profession, et ce, dans toute la France. « La communauté qui soutient notre candi- dature, ce sont 18400 entreprises de cou- verture et d’artisans dans toute la France, 45000 salariés, des syndicats de métiers, des associations compagnonniques, des CFA de couverture, des entreprises fabri- quant des matériaux dédiés à la couver- ture » souligne le syndicat. F. LEROY Les couvreurs zingueurs parisiens et les ornemanistes candidats UNESCO TROIS CANDIDATURES EN LICE Les Couvreurs zingueurs parisiens et les ornemanistes espérent représenter la France au Patrimoine Culturel immatériel de l’Unesco, en 2021-2022. Et le choix définitif du candidat dépendra de l’arbitrage de la ministre de la Culture (une décision qui interviendra à la fin du mois de mars 2021). En effet, trois candidatures se présentent cette année, explique Gilles Mermet, président du comité de soutien « les couvreurs à l’Unesco » : la baguette française, défendue par la profession des boulangers, et le Biou d’Arbois, une tradition festive séculaire organisée par les vignerons à Arbois dans le Jura. Quant à l’inscription officielle sur la liste représentative du Patrimoine Culturel immatériel de l’Unesco, elle se fera à la fin de l’année 2022.

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