BTR 495

8 BATIRAMA N°495 I FÉVRIER - MARS 2021 ACTUALITÉ REPÈRES Le 18 février, Emmanuelle Wargon a présenté les dernières évolutions de la prochaine RE2020 : affaiblissement de certaines exigences et entrée en vigueur repoussée au 1 er janvier 2022. E n novembre 2020, le gouverne- ment a dévoilé la partie logement de la future RE2020, engendrant de multiples protestations de diverses organi- sations professionnelles. Le 12 Février, le CSCEE (Conseil Supérieur de la Construc- tion et de l’Efficacité Energétique) a rendu un avis mi-chèvre, mi-chou sur ce projet de RE2020. Enfin, le 18 février, Emmanuelle Wargon a rendu publics ses derniers arbi- trages. Bref, où en sommes-nous ? Un calendrier repoussé La RE2020 ne porte pour l’instant que sur le logement. A propos du tertiaire, les textes portant sur les bureaux et les locaux scolaires devraient être soumis au CSCEE (Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Energétique) pour une applica- tion courant 2022. Quant au reste du ter- tiaire, il faudra attendre au moins mi-2022. A propos du logement, l’application est donc repoussée au 1 er janvier 2022. Trois étapes de sévérisation ultérieures sont pré- vues en 2025, 2028 et 2031. De plus, une « clause de revoyure » permettra de modi- fier ses paramètres si nécessaire. L’énergie ET le carbone La RE2020 demande deux calculs diffé- rents, mais liés, l’un sur l’énergie, l’autre sur le carbone pour traduire l’empreinte environnementale des bâtiments neufs. Elle comporte plusieurs indicateurs : • le Bbio et le CEP, déjà connus dans la RT2012. Le Bbio RE2020 vise globale- ment un niveau Bbio-30% par rapport à la RT2012. Mais il sera plutôt fixé à Bbio- 20% par rapport à la RT2012 pour les petites surfaces : les maisons de 70 m², comme pour un bâtiment de logements collectifs d’une surface totale ≤ 500 m². • le CEPnr qui limite la quantité d’éner- gie d’origine non-renouvelable consom- mable et devrait servir, à éviter le retour du chauffage électrique direct. L’ACV dynamique • Ic Composants ou Indice car- bone Composants qui remplace l’in- dicateur EgesPCE du label E+C-. Il a été affaibli pour limiter l’impact des fondations et parkings enterrés. Mais l’ACV dynamique demeure : le calcul de l’empreinte environnemen- tale du bâtiment donne plus de point aux matériaux de construction qu’à la vie en œuvre du bâtiment. Ce calcul avantageait la filière bois par rapport au béton, parpaings, acier et briques. Par rapport au projet initial, les pla- fonds 2031, tant en maison indivi- duelle qu’en logement collectif, ont été rehaussés pour éviter d’exclure un mode constructif. Voici les plafonds de l’indice Ic Composants, toujours en kgCO 2 / m² / an et y compris l’énergie dépensée en phase chantier : 2022 2025 2028 2031 Maisons individuelles 640 530 475 415 Logements collectifs 740 650 580 490 Ecarter le gaz de la construction neuve • Ic Energie ou impact carbone des consommations d’énergie du bâtiment durant 50 ans. La RE2020 impose des plafonds d’émission de gaz à effet de serre, exprimés en kgCO 2 /m².an, à ne pas dépasser. 2022 2025 2028 2031 Maisons individuelles 4 4 4 4 Logements collectifs 14 6,5 6,5 6,5 Dont réseaux de chaleur urbains 14 8 6,5 6,5 Le plafond de 4 kgCO 2 /m².an ne per- mettra plus d’installer des solutions de chauffage et de production d’eau chaude au gaz en maison individuelle neuve, dès l’entrée en vigueur de la RE2020. Avec une courte dérogation : si un permis de construire prévoyant une desserte en gaz a déjà été délivré, une dérogation pour- ra être accordée jusqu’à fin 2023. Mais le plafond de 6,5 kgCO 2 /m².an en loge- ments collectifs rendra très difficile l’em- ploi du gaz en collectif neuf dès 2025. Le confort d’été • DH est un nouvel indicateur sur le confort d’été. Si DH ≥ 350, alors des pénalités forfaitaires s’appliquent dans le calcul de la performance énergétique. Par ailleurs, aucun logement ne pourra dépas- ser 1250 DH. Cette valeur correspond à 25 jours consécutifs durant lesquels le logement serait à une température ≥ 30°C durant la journée et ≥ 28°C durant la nuit. Si DH > 1250, une augmentation du coefficient Ic Composants est introduite pour les bâtiments situés dans les zones chaude, de manière à pouvoir augmenter leur inertie. Ensuite, une augmentation de 5 à 10 % des indices CEP et CEPnr pour les zones chaudes donnera un droit à surconsommer pour permettre une cli- matisation active. P. POGGI Une application repoussée et des exigences affaiblies RE 2020 Les valeurs de l’indice Ic Composants ont été augmentées, de manière à ne pas trop favoriser le bois et à ne pas exclure les autres modes constructifs, dont la brique monomur et le béton.

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