BTR 496
BATIRAMA N°496 I AVRIL - MAI 2021 21 ACTUALITÉ MÉTIERS L’association des industriels de la construction biosourcée prévoit un doublement de ses capacités de production d’ici 2025, avec de nouvelles implantations sur le territoire. C réée il y a dix ans, l’Association des industriels de la construction biosourcée (AICB), est entrée en 2017 au sein de l’UICB (union des industriels constructeurs bois). Forte d’un nouveau site internet (www.bati- ment-biosource.fr) , l’association présidée par Olivier Joreau, a présenté les don- nées d’un marché en forte progression. Rappelons que l’AICB regroupe treize membres, soit 13 acteurs industriels (1) des isolants biosourcés sous certification et bénéficiant d’un label « Produit bio- sourcé ». Ces produits se déclinent sous 3 formes : panneaux, isolants en vrac et bétons végétaux (réalisés à partir d’un ciment minéral, chaux, ciment, terre) et d’un granulat végétal (tiges, troncs). Leur caractéristique : ils sont majoritairement d’origine végétale (bois, chanvre, lin, coton recyclé, ouate de cellulose, paille de blé) et captent au cours de leur cycle de vie le CO 2 présent dans l’atmosphère. Le bâtiment construit avec du biosour- cé « stocke du carbone » et contribue à limiter l’impact environnemental de la construction. 10 % de part de marché pour les isolants biosourcés Entre 2016 et 2020, quelque 130 millions de m 2 d’isolants biosourcés ont été mis en œuvre entre 2016 et 2020, annonce l’association. Ce qui représente +87 % de croissance en volume sur la même période, et +58 % de croissance en chiffre d’af- faires. « La croissance en volume s’avère plus forte que celle du chiffre d’affaires car le marché se densifie et devient com- pétitif en termes de solutions et de prix » constate Olivier Joreau. De fait, quelque 27 millions de m 2 d’isolants biosourcés ont été mis en œuvre en 2020. Sur l’année 2019, ces isolant vendus représentaient 10 % du marché de l’isolation (contre 8 % en 2015). C’est aussi l’équivalent de 84000 maisons individuelles isolées, selon l’AICB qui rappelle qu’une étude réalisée en 2010 indiquait une part de marché de seulement 6 %. Un doublement des capacités de production d’ici à 2025 Les perspectives de la RE 2020 qui vise à limiter l’impact carbone des construc- tions neuves (les logements neufs sont concernés dès le 1 er janvier 2022), sont bien sûr favorables au développement du biosourcé. « De fait, notre filière industrielle prévoit de doubler ses capa- cités de production d’ici 2025 », indique Olivier Joreau. Forte de 10 implantations actuellement, l’association pourrait donc bénéficier d’une vingtaine d’uni- tés de production d’isolants biosourcés dans 3 ans. « Elles seront implantées en fonction de la disponibilité des res- sources, en sachant que les isolants sont issus des co-produits utilisés par l’agri- culture ou la filière bois » termine le pré- sident de l’association. F. LEROY (1) Biofib Isolation, Cellaouate, Dolcea, Gutex, Idem, Igloo, Isonat, Isofloc, Isoproc, Ouattitude, Métisse, Soprema et Steico. (2) *Année de référence hors crise du covid Vers un doublement des capacités de production dans 3 ans ISOLANTS BIOSOURCÉS La massification du marché de la construction biosourcée va contribuer à de nouvelles réductions des coûts, indique l’AICB. © STEICO UN SITE INTERNET POUR PROMOUVOIR LE BÂTIMENT BIOSOURCÉ L’AICB s’est dotée d’un nouveau site internet, dont la vocation est d’informer sur le bâtiment biosourcé et en particulier sur la filière industrielle. Le site recensera un grand nombre de réalisations de bâtiments (ERP, bureaux, logements collectifs, etc.). En savoir plus sur le batiment-biosource.fr LA FORMATION, PIERRE ANGULAIRE DU DÉVELOPPEMENT DU BIOSOURCÉ « Les artisans sont les premiers prescripteurs de nos solutions car ils sont en contact direct avec les maîtres d’ouvrage. D’où l’importance de la formation assurée par les industriels via leurs centres de formations répartis sur le territoire » souligne Jacques Knepfler, administrateur de l’AICB. De fait, la filière travaille aujourd’hui avec des entreprises de pose souvent passionnées. C’est la raison pour laquelle la montée en compétences est un enjeu capital notamment au regard de la RE 2020 qui va booster le marché, estime l’AICB. « Les préconisations de pose sont légèrement différentes et ce n’est pas si complexe, mais il faut avoir la bonne formation de base » conclut Olivier Jareau.
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